Elle pendait là, accrochée à un clou sur le mur par un petit cordon de chanvre cuivré. Elle luisait doucement d’un reflet d’argent cristallin, presque translucide. Parfois, lorsque par la... [+]
Laura écoute l’eau s’écoulant d’une cascade d’un jardin Japonais. Elle pense à ses adieux à la scène la veille. Les spectateurs s’étaient tous levés, elle avait entendu dans un état second les applaudissements, reçu les bras ouverts toutes les fleurs lancées sur scène. Elle l’avait cherché du regard, lui l’éternel absent à ses spectacles. Elle l’avait vu assis au fond de la salle, assis, pas debout, pas d’applaudissements, allure passive. Ils avaient communiqué en se regardant intensément.
Il était le gardien. Celui qui lui avait tout transmit, à qui la vie avait ôté le mouvement. Corps posé dans un fauteuil roulant, corps que l’on porte, un corps qui ne porte plus ses partenaires. La danse l’habitait toujours sans essoufflement. Il était devenu un chorégraphe aux pieds d’argile, aux yeux dansants, à la mémoire enchantée. Dans les vastes prairies de son imagination, il dansait libre vers l’infini.
Il était le gardien. Celui qui lui avait tout transmit, à qui la vie avait ôté le mouvement. Corps posé dans un fauteuil roulant, corps que l’on porte, un corps qui ne porte plus ses partenaires. La danse l’habitait toujours sans essoufflement. Il était devenu un chorégraphe aux pieds d’argile, aux yeux dansants, à la mémoire enchantée. Dans les vastes prairies de son imagination, il dansait libre vers l’infini.