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Quelques gouttes en été
Il n'arrêtait pas de pleuvoir. De grosses gouttes féroces s'abattaient sur l'herbe tendre de juillet. Quelques chardons, fleuris de tout côté, pointaient leurs têtes arrogantes pour braver la gifle permanente de l'eau. Un parfum particulier de terre humide emplissait l'air de soif étanchée et je clignais des yeux au ralenti... des lumières se mirent à danser sur cette veine bleue qui battait plus fort l'été au coin de mon regard. Le soleil brodait autour du jardin du blanc sur les contours. Comment dormirais-tu cette nuit, arriverais-tu jusqu'à nous ?
Des frissons sculptèrent ma peau pendant que ton image traînait encore dans la botte de foin du hangar. L'eau tiède continuait cependant sa course sur la peau des fruits laissés sur la table du jardin. Quelques cerises gonflées de sucre et des noisettes que j'avais mondées plus tôt le matin prenaient une belle allure tranquillement dans la coupelle. J'aimais ces intervalles où la nature décide de tout, comme s'il était possible de faire autrement d'ailleurs. Illusoire petit monde des humains qui croit savoir au lieu de ressentir. Je savais que toi, même si tu ne dansais plus sous la pluie, tes yeux le faisaient...
Une partie de l'eau du ciel récupérée servit à me laver les cheveux avec des décoctions particulières. L'hibiscus rouge me faisait penser à ma grand-mère, à son parfum de peau fine et précieuse. Je me demandais petite-fille, comment aime-t-on avec la peau plissée partout ? Maintenant que quelques années me séparent de la soupe de céleris de mon adorable aïeule, je sais que les vallées et les monts donnent du relief au paysage surtout par temps de pluie.
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et la soupe au céleri
mon soutien
Oui les rides du visages sont un langage comme les collines parlent de l’histoire de la terre.
Moi aussi j’aime les pluies d’été.
Bravo et merci je soutiens.