Que faire?

« Suis- je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. »
La matinée avait commencé dans une torpeur sans nul égal. Je m’étais réveillé sans aucune envie. Rire, parler, exister ! J’en avais l’habitude. Le fait de se sentir toujours mal épinglé par le bonheur, le fait que la vie ne demande pas mon avis et que l’air s’érige en épitaphe de ma tombe.
Je m’étais levé aux environs de 8hr. Pas qu’endormi, plutôt plongé dans des réflexions. Ma bave avait glacé le té d’oreiller. Ma race, qui suis-je ?
Ce matin de samedi, ma mère s’était réveillée de bonne heure. Elle avait fait le petit déjeuné et s’était échappée dans son lieu de service sans me dire un seul mot. Je ne comptais pas pour grand-chose dans sa vie. Enfin, je crois ! J’étais à la limite une sensu récalcitrante, un vivant avorton. Je lui avais gâché sa jeunesse par ma venue. Elle n’avait pas besoin de me le dire, son regard et celui des autres membres de la famille suffisait à me l’exprimer. Personne n’acceptait que je joue avec leurs enfants, personne jamais ne me consolait ou ne s’enquérait de mes nouvelles. Savoir si je vais bien ou pas.
Dès fois la vie est d’un bonheur harassant. Il n’est plaisir que pour des gens qui ont des familles, qui ont des amis, qui ont une *vie. À eux, la vie leur donne de l’amour. Mais quel gâchis ! Donné à qui en a, prendre à qui n’en a pas.
Debout sur mes deux pieds avec le liquide visqueux qui collait à ma joue, je quittais la chambre pour le vent fait du balcon. La maison était toujours disposée dans un désordre légendaire. Ma mère et moi logions dans un appartement ordinaire et mal conçu. L’entrée principale donnant sur le salon qui lui, était accosté à la seule salle de bain que nous partagions. À quelques pas de là, ma chambre. Séparée de celle de ma mère par la cuisine. Et dans la cuisine, il y’avait une porte qui donnait sur le balcon.
La routine voulait qu’à mon réveil chaque matin, que j’entrai dans la salle de bain me mettre les dents à jour, puis que je me pris un petit déjeuné à la cuisine à ma droite, repas que je consommais juché au balcon. La vue y est magnifique. Elle n’était en rien faite des fadaises d’agglomérations et de klaxon intermittent, non ! Elle donnait sur des toitures de maison désuète, un jardin d’enfant, mais surtout une très longue antenne qui se flattait d’être la reproduction miniaturisé de la tour Eiffel : la cocasse !
Rien ne me rendait le sourire. Même pas la photo de maman et moi coincé sur le réfrigérateur avec une punaise, même pas son « je t’aime » qu’elle y avait écrit.
J’observais les mêmes choses que tous les jours me demandant les raisons de mon existence.
Pourquoi avait- il plut à la nature que je naisse ? Je me demandais ce qui me manquait pour être heureux. Mais « heureux » ? Je n’en savais rien de sa signification. Fallait- il que je mange pour avoir bonne mine ? Je pris alors une pomme dans le frigo et je la mordis avec une haleine de plouc. Rien n’y faisait. Je sentais toujours mon cœur pincé par le chagrin. Fallait- il prendre un bain pour me rafraichir le corps et les idées ? Je courus à la douche et j’entrais dans la baignoire, toujours vêtu de mon pyjama. Je la remplie d’eau et je pris plaisir à naviguer comme un voilier, laissant ma peau attraper froid lentement avant d’entièrement me dévêtir. Le bain prit près de 2 heures de temps. Ma réflexion faisait des vagues dans l’eau. Je croyais pouvoir percer le mystère du bonheur. Je me croyais intelligent un tant soit peu que mon cerveau montait toutes sortes d’hypothèses, en vérifiait la véracité puis la noyait dans l’absurdité complète.
L’intensité du bonheur se mesurait à mes yeux au degré de joie que l’on a dans le cœur en présence des autres. Que cela eusse été grâce à eux ou sans eux, les autres étaient la mesure idéale. Je me fis beau, un jean kaki et une chemise noire. Beau comme d’habitude, à n’être pas remarquer dans le campus. J’y allais pour mon cours de 13hr. Nul n’était cette réflexion dans la baignoire, je l’aurai loupé à coup sûr. Je fermais la porte derrière moi, méprisant les galettes gelées que ma mère avait l’habitude de me réchauffer.
Ma salle de classe est un foutoir magique. Dans ce bordel, toutes les conditions de température (humeurs) et de pression (bavardages) sont réunies pour qu’un grabataire puisse guérir. Pour moi, il en fallait plus. Il me fallait plus que Max, mon *ami, me crachant les débilités qu’il faisait sur internet. Il me fallait plus que Cham et sa manie de pervers à reluquer les filles et à les relâchés des grossièretés sur la qualité de leurs corps. Mais il me fallait encore plus que cette belle fille qui me plongeait dans un gène compromettant. Elle avait une façon de me regarder que moi seul comprenais. Son regard avait la vertu de me
rendre instable, de me volé les mots de la bouche et de me rendre poltron. Des choses se chamaillaient dans mon corps en sa présence.
Je retournais chez moi, après 4hr de songe immaniéré sous les sourdes explications de Monsieur... je ne sais comment déjà !
Qui suis-je ? Je m’appelle Sanaël Houram âgé de 22ans. Je suis fils de Fernance Houram, secrétaire chez LEGRAND, entreprise appartenant à mon grand-père. Je suis étudiant en troisième année de droit dans une université pas loin de chez moi. Ce qui explique pourquoi je vis encore avec ma mère. Avec ma mère donc, on vit des allocations que nous verse mon grand-père, ceci en plus du salaire qu’elle reçoit. Il nous assiste ainsi des fois trimestriellement, des fois mensuellement au grand déplaisir de grand-mère. Monsieur LEGRAND aussi on ne peut pas dire qu’il soit très fier de m’avoir. C’est pourquoi quand il me voit, il me renvoi chez moi avec quelques sous, beuglant la panoplie de ses occupations. Je suis aussi la voix du silence. C’est ma caractéristique première. Il est rare de me voir étudier. Tout de même,je suis l’un des six meilleurs de la promotion. Mon passe-temps favori c’est glandouiller, me perdre dans des contemplations, des réflexions bizarroïdes. Je me serai bien vu philosophe ou psychologue ; mais ma mère tenait à ce que je poursuive mes études en droit. Disait-elle souvent : «il faut apprendre à te défendre, à défendre ce qui te revient de droit. Je ne serai pas toujours là pour toi. ». Elle m’exaspérait avec cette phrase. Où voulait-elle aller à ses 47 ans près ?Depuis que j’étais entré en fac, la conversation entre ma mère et moi se raréfiait. Non pas surpris, j’avais traversé ma puberté tout seul, me blessant au rasoir, me brûlant de crème épilatoires, me recroquevillant. Je m’étais instruis tout seul sur ce qui fallait ou ne fallait pas faire mais toujours, je ne parvenais pas à être heureux. Il me manquait quelque chose que je savais pertinemment bien : l’amour. Pourquoi ne me sentais je pas aimer ? Grand-père pourvoyait pourtant à mes besoins. Bien que sans père, j’avais une mère. Cela aurait pu suffire! Peut-être que le bonheur est autre chose que ce à quoi l’on s’attend ? Parce qu’à force de s’attendre l’on a le manque et l’angoisse.
À vingt heures, il se mit à pleuvoir abondamment. J’adorais la pluie. Je ne me fis pas prier pour danser sous sa mélodie. C’était mes rares heures de bonheur où j’étais fier d’être sur terre. J’admirais et applaudissais la nature. Elle savait être séduisante. Perché au balcon, il me pleuvait dessus, j’adorais ça !
Ma mère rentra vers 1hr du matin, ivre. Quand elle me vit tout trempé car il pleuvait encore et je me trémoussais encore, elle s’endêvait. En un laps de temps, son humeur avait changé. Elle me morigéna. Toujours silencieux dans son flot de paroles, sans aucun doute, l’alcool l’avait aidé à s’ouvrir à moi. Il était bien rare de la voir saoul.
Franchement ?« Tu n’es pas mon fils, on a le même père. En fait, si, tu es mon fils puisque tu es sorti de mon ventre, puisque mon sang coule dans tes veines. Mais on a le même père tu comprends ça ? ».
J’ai fermé mes yeux dans le noir, que faire ?