Savez-vous quel est l’un des plus grands mystères du milieu du 19e siècle en Angleterre ?
C’est la disparition énigmatique d’un village et de tous ses habitants dans le Sussex.
Ce... [+]
Mai 2050. En ouvrant sa boîte aux lettres Juliette esquissa un sourire. Son colis était arrivé.
Quelques semaines plus tôt, sa mère l'avait prévenue qu'elle avait contacté une entreprise pour lui offrir comme cadeau d'anniversaire un voyage très spécial.
Quand elle aperçut le logo Escape Dreams sur la boîte, elle comprit de quoi il s'agissait.
Les derniers développements de la technologie de l'époque permettaient à cette entreprise très connue de proposer un voyage virtuel dans une époque passée reconstituée dans tous ses détails. Libre à l'acheteur de décider le lieu et la date en le décrivant très précisément.
Pendant que l'ascenseur la ramenait au 6 ème étage, Juliette ouvrit l'enveloppe jointe au colis.
"Ma chérie. Joyeux cinquantième anniversaire. Je t'avais promis un voyage très spécial tu vas donc pouvoir survoler la Provence de mon enfance dans les années 1970. Profite en bien. Ta maman qui t'aime.".
Juliette était toute excitée.
Elle ouvrit précipitamment sa porte, sortit le casque de sa boîte et l'enfila sur ses yeux.
Une voix se fit alors entendre :
« Escape Dreams vous remercie pour votre confiance. Vous allez maintenant survoler virtuellement les environs d'Aubagne en Juin 1972. Bon voyage. Veuillez fermer les yeux pendant une trentaine de secondes. »
Lorsqu'elle les rouvrit, Juliette était inondée de lumière. Il lui fallut une quelques instants pour que ses yeux s'acclimatent.
Le spectacle qui s'offrit à elle semblait irréel. Un festival de couleurs qui la chamboula totalement.
Le jaune des boutons d'or, le bleu immaculé du ciel, le rouge des briques d'argile sur les mas environnants.
A côté d'elle un champ de lavande exhalait une fragrance si agréable, qu'elle lui enflait les narines et caressait son âme à la plume de soie.
Le mistral délicieusement coquin la souleva de terre et elle se mit à flotter.
Elle volait !!! Cette sensation était indescriptible !!!
En dessous elle aperçut une table richement garnie où des filets de rouget semblaient vouloir faire l'amour aux fenouils grillés qui leur faisaient face.
Le verre de rosé qui perlait de fraîcheur à leur côté voulait être leur témoin.
L' odeur qui provenait de ces mets était des plus appétissante.
La maîtresse de maison revenait du potager les mains remplies d'aubergines, de courgettes et de tomates resplendissantes.
Les olives sur les branches frétillaient de plaisir à l'idée de devenir cette huile qui allait arroser de bonheur des salades fraîchement cueillies.
Un peu plus loin un artisan taillait au couteau les santons qu'il vendrait à Noël prochain et en offrait un à un petit garçon qui le regardait travailler avec émerveillement.
Puis ce sont ses oreilles qui furent comblées par le concert en la mineur donné par les grillons et les cigales...
Rentrant de l'école, de jeunes enfants traversaient un champ de colza flûte à la bouche et jouaient la chanson "L' eau vive".
D'autres parfums vinrent taquiner son nez : la sarriette, l'origan, le thym et le romarin.
Elle survola alors une jolie rivière d'où une truite émergea afin de gober l'insecte téméraire qui avait oser s'aventurer trop près de l'onde.
A quelques mètres de là, un jeune couple se baignait avec comme seule parure le courant de l'eau. Leur joie faisait plaisir à voir...
A présent c'etait le ballet incessant des abeilles sortant et rentrant dans la ruche qui l'interpellait.
Dans la maison adjacente le miel qu'elles produisaient semblait couvrir d'or les tartines de pain croustillant que le boulanger du village avait façonnées.
Attablés de frais, de vieux briscards disputaient une partie de belote endiablée pour savoir lequel d'entre eux paierait la prochaine tournée de Pastis.
Tout grouillait de vie. Homme et nature formaient un écosystème en symbiose où le premier tirait le meilleur de la deuxième en la respectant.
Puis elle sentit qu'elle perdait de l altitude.
Elle atterrit doucement et une voix lui demanda de retirer son casque. Le voyage était terminé.
Juliette était de retour chez elle le souffle court bouleversée par ce qu'elle venait de vivre.
Son premier réflexe fut d'ouvrir les rideaux et de regarder dehors.
Hélas rien n'avait changé.
Elle comprit alors la signification de ce cadeau d'anniversaire.
Incapable d'endiguer la marche en avant de l'agriculture productiviste et la montée des températures dans les annees 2030, le monde sombra progressivement dans un chaos écologique.
L'air était parfois si irrespirable qu'il était interdit de sortir sous peine d'asphyxie.
Les marchands du temple avaient alors inventé des masques respirateur dont le prix était exorbitant ce qui les rendaient inaccessibles au plus grand nombre condamnés à demeurer chez eux pendant la durée de l'épisode.
Les étés caniculaires commençaient en mai avec des températures dépassant fréquemment les 45 degrés à l'ombre provoquant à chaque fois des catastrophes sanitaires.
Les pesticides chimiques qui étaient devenus la règle rendaient les fruits et les légumes dangereux à consommer à moins de les tremper dans une solution qui les rendaient comestibles mais dépourvus de saveur.
Il n y avait plus de plaisir de manger.
La pollution avait généré d'épais nuages de poussière qui masquaient le soleil avec des conséquences terribles pour la faune et la flore. Il semblait faire sombre tout le temps.
Les images de son voyage lui revinrent alors en mémoire.
Si ce périple était bien virtuel, cette Provence là avait bel et bien existé.
Gorgée de vie, de lumière et de senteurs, elle avait des allures d'Éden.
Ce n'était en fait que le monde d'avant celui qui ne reviendrait peut être jamais.
Et la science au lieu d'utiliser les dernières technologies pour combattre cet état de fait, proposait juste un retour virtuel et temporaire en arrière qui, si agréable soit-il , gravait la situation actuelle dans le marbre.
Comtemplant alors le globe terrestre qui lui faisait face Juliette éclata en sanglots.
Puis essuyant ses larmes les yeux toujours fixés sur le globe elle s exclama :
"Mais qu'avons nous donc fait de toi..."
Quelques semaines plus tôt, sa mère l'avait prévenue qu'elle avait contacté une entreprise pour lui offrir comme cadeau d'anniversaire un voyage très spécial.
Quand elle aperçut le logo Escape Dreams sur la boîte, elle comprit de quoi il s'agissait.
Les derniers développements de la technologie de l'époque permettaient à cette entreprise très connue de proposer un voyage virtuel dans une époque passée reconstituée dans tous ses détails. Libre à l'acheteur de décider le lieu et la date en le décrivant très précisément.
Pendant que l'ascenseur la ramenait au 6 ème étage, Juliette ouvrit l'enveloppe jointe au colis.
"Ma chérie. Joyeux cinquantième anniversaire. Je t'avais promis un voyage très spécial tu vas donc pouvoir survoler la Provence de mon enfance dans les années 1970. Profite en bien. Ta maman qui t'aime.".
Juliette était toute excitée.
Elle ouvrit précipitamment sa porte, sortit le casque de sa boîte et l'enfila sur ses yeux.
Une voix se fit alors entendre :
« Escape Dreams vous remercie pour votre confiance. Vous allez maintenant survoler virtuellement les environs d'Aubagne en Juin 1972. Bon voyage. Veuillez fermer les yeux pendant une trentaine de secondes. »
Lorsqu'elle les rouvrit, Juliette était inondée de lumière. Il lui fallut une quelques instants pour que ses yeux s'acclimatent.
Le spectacle qui s'offrit à elle semblait irréel. Un festival de couleurs qui la chamboula totalement.
Le jaune des boutons d'or, le bleu immaculé du ciel, le rouge des briques d'argile sur les mas environnants.
A côté d'elle un champ de lavande exhalait une fragrance si agréable, qu'elle lui enflait les narines et caressait son âme à la plume de soie.
Le mistral délicieusement coquin la souleva de terre et elle se mit à flotter.
Elle volait !!! Cette sensation était indescriptible !!!
En dessous elle aperçut une table richement garnie où des filets de rouget semblaient vouloir faire l'amour aux fenouils grillés qui leur faisaient face.
Le verre de rosé qui perlait de fraîcheur à leur côté voulait être leur témoin.
L' odeur qui provenait de ces mets était des plus appétissante.
La maîtresse de maison revenait du potager les mains remplies d'aubergines, de courgettes et de tomates resplendissantes.
Les olives sur les branches frétillaient de plaisir à l'idée de devenir cette huile qui allait arroser de bonheur des salades fraîchement cueillies.
Un peu plus loin un artisan taillait au couteau les santons qu'il vendrait à Noël prochain et en offrait un à un petit garçon qui le regardait travailler avec émerveillement.
Puis ce sont ses oreilles qui furent comblées par le concert en la mineur donné par les grillons et les cigales...
Rentrant de l'école, de jeunes enfants traversaient un champ de colza flûte à la bouche et jouaient la chanson "L' eau vive".
D'autres parfums vinrent taquiner son nez : la sarriette, l'origan, le thym et le romarin.
Elle survola alors une jolie rivière d'où une truite émergea afin de gober l'insecte téméraire qui avait oser s'aventurer trop près de l'onde.
A quelques mètres de là, un jeune couple se baignait avec comme seule parure le courant de l'eau. Leur joie faisait plaisir à voir...
A présent c'etait le ballet incessant des abeilles sortant et rentrant dans la ruche qui l'interpellait.
Dans la maison adjacente le miel qu'elles produisaient semblait couvrir d'or les tartines de pain croustillant que le boulanger du village avait façonnées.
Attablés de frais, de vieux briscards disputaient une partie de belote endiablée pour savoir lequel d'entre eux paierait la prochaine tournée de Pastis.
Tout grouillait de vie. Homme et nature formaient un écosystème en symbiose où le premier tirait le meilleur de la deuxième en la respectant.
Puis elle sentit qu'elle perdait de l altitude.
Elle atterrit doucement et une voix lui demanda de retirer son casque. Le voyage était terminé.
Juliette était de retour chez elle le souffle court bouleversée par ce qu'elle venait de vivre.
Son premier réflexe fut d'ouvrir les rideaux et de regarder dehors.
Hélas rien n'avait changé.
Elle comprit alors la signification de ce cadeau d'anniversaire.
Incapable d'endiguer la marche en avant de l'agriculture productiviste et la montée des températures dans les annees 2030, le monde sombra progressivement dans un chaos écologique.
L'air était parfois si irrespirable qu'il était interdit de sortir sous peine d'asphyxie.
Les marchands du temple avaient alors inventé des masques respirateur dont le prix était exorbitant ce qui les rendaient inaccessibles au plus grand nombre condamnés à demeurer chez eux pendant la durée de l'épisode.
Les étés caniculaires commençaient en mai avec des températures dépassant fréquemment les 45 degrés à l'ombre provoquant à chaque fois des catastrophes sanitaires.
Les pesticides chimiques qui étaient devenus la règle rendaient les fruits et les légumes dangereux à consommer à moins de les tremper dans une solution qui les rendaient comestibles mais dépourvus de saveur.
Il n y avait plus de plaisir de manger.
La pollution avait généré d'épais nuages de poussière qui masquaient le soleil avec des conséquences terribles pour la faune et la flore. Il semblait faire sombre tout le temps.
Les images de son voyage lui revinrent alors en mémoire.
Si ce périple était bien virtuel, cette Provence là avait bel et bien existé.
Gorgée de vie, de lumière et de senteurs, elle avait des allures d'Éden.
Ce n'était en fait que le monde d'avant celui qui ne reviendrait peut être jamais.
Et la science au lieu d'utiliser les dernières technologies pour combattre cet état de fait, proposait juste un retour virtuel et temporaire en arrière qui, si agréable soit-il , gravait la situation actuelle dans le marbre.
Comtemplant alors le globe terrestre qui lui faisait face Juliette éclata en sanglots.
Puis essuyant ses larmes les yeux toujours fixés sur le globe elle s exclama :
"Mais qu'avons nous donc fait de toi..."