Prisonnière

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Engloutie dans cette forteresse sans issue, je me demandais comment ai-je bien pu arriver là ? Seule dans ce décor de frayeur, poussière et toiles d'araignées ça et là, ma respiration devenait de plus en plus pénible. Impossible de voir, l'obscurité était à son comble. En un instant, je revoyais le film de ma vie. C'était un lundi et comme de coutume chacune des résidentes vaquait à ses occupations journalières et moi gloutis sur mon lit d'une place entre ces quatre mûrs qui m'abritaient je n'eu aucunement l'envi à vrai dire j'en avais pas la force de me lever de ma couchette. Soudain mon téléphone sonna, c'était Lou à l'appareil, sûrement elle voulait de mes nouvelles mais je ne pu prendre son appel. L' alarme sonna huit heures quand mon téléphone sonna à nouveau, c'était toujours Lou ma très chère et tendre voisine de classe et compagnon fidèle, cette fois encore je ne pu prendre son appel, les minutes qui ont suivies j'ai reçu un message de Lou disant :[ nous commençons les épreuves de fin d'année dans quelques instants, dépêche-toi de venir]. C'est alors que je pris conscience de la situation. Aussitôt l'angoisse s'empara de moi, j'avais du mal à contenir mon rythme cardiaque, d'un clin d'œil je soliloquais, pourquoi moi? Qu'ai-je fais pour mériter cela? Après toutes ces journées de travail ? Ces longues heures d'études de préparation, ne vais-je pas composer ? Que diable !
Si seulement je n'avais pas à travailler tous ces jours pour pourvoir subvenir à mes besoins personnels j'aurais eu assez de temps pour préparer mes examens et je ne serai pas dans cet état aujourd'hui.
Si seulement hier était aujourd'hui !
Ah! La belle époque où papa était encore avec nous, je suis sûre qu'il m'aurait accompagné lui même à mon centre d'examen, hélas ! Qu'il me manque. Allongée comme dans un coma, serai-je dans un rêve où vais-je inexorablement rater mes examens ? Pas d' examens, pas de résultats, pas de diplôme, pas de carrière. Je vis mon rêve de devenir une célèbre animatrice télé se briser, me voyant au coin de la rue à marchander des beignets pour des miettes. À cet instant précis je sentis des flots de larmes chaudes coulées le long de mon visage jusqu'aux épaules. Ô mon Dieu prend pitié de moi, vais-je passer au trépas ? Sinon aide moi à sortir de ce désarroi, je t'en supplie mon Dieu ! Criais je avant de me rendormir. Je me décidais à avancer malgré le noir, yeux ouverts je cherchais vainement une étincelle d'éclat quand subitement je glissais et tombais dans les escaliers jusqu'au bas de la tour. Je me pensais morte après cette longue chute avec des égratignures sur tout le corps, je sentis des douleurs atroces de blessure dans ma jambe gauche. À quatre pattes j'avançais péniblement tout droit devant moi, cette fois ci les yeux fermés, à peine trois mètres de parcours que j'entendis un bruit de serrure. Enfin du secours me disais-je. Au crépuscule j'entendis une voix , c'était Majo ma colocatrice qui revenait de ses courses.