Poursuivi en songe...

Coucou, je me nomme Ben ALI, étudiant en médecine. J'ai aussi une passion fougue pour l'écriture. C'est pourquoi j'ai choisi short edition pour exprimer cette passion et cet amour envers ... [+]

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Monde cruel, passions hostiles, folies meurtrières... Soudain, je me retrouvai dans cet univers insipide voilé au milieu de nulle part comme un peu dans un labyrinthe sans issu. La seule chose dont je me souvenais c’est que la veille, j’ai été capturé par certaines créatures qui me conduisirent dans un endroit à la fois farfelu et mystérieux. Un silence de cimetière y régnait à telle enseigne que je pouvais percevoir le déplacement de mon ombre. Les voilà qui arrivèrent vers moi les mains toutes ensanglantées, on aurait cru à des bouchers de haute classe. Ils me prirent avec eux et ce fût le début de mon calvaire. Ils m’emmenèrent d’abord dans leur lieu de culte sacré où se déroulaient tous les pactes et sacrifices monstrueux qu’ils opéraient. La table des holocaustes était toute peinte de sang, abondamment de sang : c’est sur cette table que tout se passait. Ils me présentèrent à leur gourou qui fût ravi de faire ma connaissance. Seul le gourou avait le monopole de chef suprême, et aussi c’est lui seul qui disposait des formules abracadabrantes aussi puissantes que cela en a l’air. Quant à ce qu’il en est de mon sort, je n’en avais aucune idée ; mais j’implorais le ciel à chaque instant, tout en espérant une éventuelle évasion. En acceptant de faire partie de la congrégation, que ce soit de plein ou de mauvais gré, il y’avait d’importantes règles qu’il ne fallait surtout pas enfreindre sous aucun prétexte. Comme par exemple la totale discrétion envers tous ces actes ignobles. Avais-je le choix ? Pas vraiment ! A dire vrai, j’étais pris entre le marteau et l’enclume. D’une part, mon attachement fervente à ma religion dont certes l’idéologie était totalement contre ces pratiques, et d’autre part ma peur grandiose de la mort, pas n’importe laquelle ; une mort répugnante à laquelle personne au monde ne voudrait être soumise.
En effet, ils découpaient morceau par morceau et ceci avec une certaine souplesse et dextérité chaque partie du corps de leur victime qu’il exhibait ensuite dans leur fameux temple sacré. Aussi mystique que cela puisse paraitre, ils prenaient soin de conserver les organes nobles mais que faisaient-ils de cela ? Je ne saurai vous répondre puisque je ne me souvenais même pas par quelle magie foudroyante je me retrouvai là. Je n’avais encore pratiquement rien vu, le pire restait à venir. Sortis du temple sacré, ils m’emmenèrent dans un endroit encore plus lointain, « le terroir des capturés ». C’est à ce niveau qu’ils retenaient les victimes avant de passer au sacrifice dans le temple. Les captifs se comptaient par centaine de milliers, on aurait cru autrefois des prisonniers dans des camps de concentration ou pire encore d’innombrables asticots en migration. Je me croyais dans le monde fade des esprits dépourvu de tout sens, je n’en revenais pas à mes yeux. Les captifs étaient au préalable torturés et se lamentaient sans cesse sur ce à quoi ils étaient destinés. Je voyais des gens souffrir le martyr jusque dans leurs os sans rien pouvoir y faire.
Après cette terrible exploration, place au moment de vérité, moment auquel je sentais que mon heure avait sonné. Il ne restait qu’une seule chose à faire après avoir découvert tous leurs secrets : l’adhésion officielle au groupe. C’est le moment décisif et crucial où il fallait faire un choix. J’avais tellement froid dans le dos, je ne sentis plus mon cœur battre : bref j’étais dans un état de transe. Au fin fond de moi, je ne voulais pas le faire, j’étais farouchement attaché à mes croyances religieuses, mais de l’autre côté je n’avais pas de meilleur idée pour en échapper de plus belle. J’aurais préféré mourir tranquillement que d’accepter commettre de telles barbaries. La cérémonie d’adhésion allait très bientôt s’enclencher et toujours cette peur d’une mort imminente suite à un éventuel refus qui me taraudait l’esprit. « Non je refuse », vociférais-je ! Enfin J’eu le courage de le dire sans craindre aucunement ce qui m’adviendrait ensuite. Mon sort était scellé, ils allaient me faire la peau mais cette fois d’une manière particulièrement attentionné qu’ils en avaient jamais fait auparavant : avec une tronçonneuse. Je m’imaginais déjà le scénario dans ma tête. Et voilà que j’entendis le bruit de la machine retentir, tout était accompli pour moi, de toutes les façons cela en aurait valu la peine. Puis, à cet instant net... « toc-toc-toc », cognait-on à ma porte. Je sursautai du lit les yeux vachement ouverts suivis d’une respiration saccadée. Ce n’était qu’un mauvais songe !