La nature se fout bien de la justice. Sinon elle ne ferait pas pousser dans certains corps des cellules cancéreuses qui les rongent jusqu’aux os avant de les tuer, elle ferait en sorte que d'autres ne nous quittent pas, brusquement, une nuit, sans même nous dire au revoir.
Pourquoi papa ? Pourquoi maman ? Pourquoi je n’aurai plus jamais 6 ans ?
Chez mon père cet après midi, pour aérer, récupérer son courrier, nourrir son chat, errer dans cette maison qui m’a vue grandir, j'étais à la recherche d’une histoire qui avait été la mienne mais qui m’échappait aujourd’hui. Rapetisser, recommencer, dire plouf ! plouf ! repartir à zéro, pour faire mieux, ou autrement, mais pas comme ça. Parce que c’est passé trop vite, parce que j’ai laissé faire, parce que je me suis laissée porter et que je n’aurais pas du, parce que c’est trop tard et qu’il faut faire avec. Parce que d’habitude je m’en fiche, mais pas aujourd’hui.
Je suis allée roder dans l’ancien jardin, autour de l’enclos des chiens, envahi de lierre, de mauvaises herbes, de ronces, libérer les fantômes qui y vivent. J’ai tiré sur les branches des lierres, arraché les feuilles mortes et vivantes, déraciné les graminées, déplanté les pousses de noisetiers. Acharnée, je soustrayais les années, déchirais mes rides, lacérais mes échecs, enterrais le temps perdu, pour retrouver, derrière le grillage la petite sauvage qui pensait que lire et monter à cru un cheval noir était son avenir. Je me suis griffée les mains sur le grillage rouillé, cassée un bout d’ongle sur le loquet bloqué de la porte, j’ai tiré si fort que j’ai crié de rage et un peu de désespoir sur mes amis perdus et mes rêves fourvoyés.
L’enclos était vide : pas un fantôme, pas un rêve, juste des ronces et des orties. J’ai refermé doucement la porte, j’avais juste dérangé des petites bêtes et quelques escargots.
J’ai gouté les noisettes qui étaient presque mûres et déjà fondantes, lavé mes mains pleine de rouille dans le ruisseau du lavoir, en les frottant avec du sable.
Pourquoi papa ? Pourquoi maman ? Pourquoi je n’aurai plus jamais 6 ans ?
Chez mon père cet après midi, pour aérer, récupérer son courrier, nourrir son chat, errer dans cette maison qui m’a vue grandir, j'étais à la recherche d’une histoire qui avait été la mienne mais qui m’échappait aujourd’hui. Rapetisser, recommencer, dire plouf ! plouf ! repartir à zéro, pour faire mieux, ou autrement, mais pas comme ça. Parce que c’est passé trop vite, parce que j’ai laissé faire, parce que je me suis laissée porter et que je n’aurais pas du, parce que c’est trop tard et qu’il faut faire avec. Parce que d’habitude je m’en fiche, mais pas aujourd’hui.
Je suis allée roder dans l’ancien jardin, autour de l’enclos des chiens, envahi de lierre, de mauvaises herbes, de ronces, libérer les fantômes qui y vivent. J’ai tiré sur les branches des lierres, arraché les feuilles mortes et vivantes, déraciné les graminées, déplanté les pousses de noisetiers. Acharnée, je soustrayais les années, déchirais mes rides, lacérais mes échecs, enterrais le temps perdu, pour retrouver, derrière le grillage la petite sauvage qui pensait que lire et monter à cru un cheval noir était son avenir. Je me suis griffée les mains sur le grillage rouillé, cassée un bout d’ongle sur le loquet bloqué de la porte, j’ai tiré si fort que j’ai crié de rage et un peu de désespoir sur mes amis perdus et mes rêves fourvoyés.
L’enclos était vide : pas un fantôme, pas un rêve, juste des ronces et des orties. J’ai refermé doucement la porte, j’avais juste dérangé des petites bêtes et quelques escargots.
J’ai gouté les noisettes qui étaient presque mûres et déjà fondantes, lavé mes mains pleine de rouille dans le ruisseau du lavoir, en les frottant avec du sable.
Il est très beau