Nous étions une petite procession de quelques hommes et femmes qui ramaient vers la mer. Entassés dans une frêle embarcation, nous flottions sur l’onde. Le phare dépassé, d’un commun accord... [+]
Les premiers rayons du soleil percent à travers les persiennes. Je tends le bras vers son côté du lit. Il est vide mais encore chaud de sa présence de la nuit.
Il faudrait que je me lève. Mais je suis lasse. De tout. Et surtout de ma vie artificielle. Car depuis le début de notre relation, je vis dans le mensonge.
En effet, afin de le séduire, je me suis calquée sur lui. Ses passions et ses aspirations. Ses goûts et ses couleurs. Et bingo, je suis devenue son âme soeur.
Seulement, prise à mon propre piège, j'étouffe. Je m'efface lentement. Je suis en perte d'identité.
Toute à mes pensées, je ne l'ai pas entendu revenir dans la chambre. Souriant, il pose le plateau de petit-déjeuner sur le lit et c'est au moment où j'aperçois les croissants que j'éclate:
- " Tu te trompes sur toute la ligne. Je ne suis pas celle que tu crois. Je suis un leurre. D'abord, je n'aime pas Mozart ni la mandoline. Je déteste Ennio Morricone et si je complète les répliques que tu cites de tes westerns préférés, c'est parce que je les ai apprises par coeur. Je ne supporte pas les strings en synthétique, ni les soutiens-gorges corbeille que tu m'offres. Et puis ( je saisis un croissant), j'ai horreur des viennoiseries."
De colère et sans doute de frustration, j'envoie le croissant contre un mur. Nous regardons longtemps la tâche de gras qu'il a laissé lors de l'impact. Il y a même des miettes collées sur la tapisserie. Il semble abasourdi.
Avant de partir, j'ai ramassé et jeté le croissant. Et mon string.
Lorsque je fermai sa porte pour la dernière fois, les premières notes de Lacrimosa me parvenaient.
Il faudrait que je me lève. Mais je suis lasse. De tout. Et surtout de ma vie artificielle. Car depuis le début de notre relation, je vis dans le mensonge.
En effet, afin de le séduire, je me suis calquée sur lui. Ses passions et ses aspirations. Ses goûts et ses couleurs. Et bingo, je suis devenue son âme soeur.
Seulement, prise à mon propre piège, j'étouffe. Je m'efface lentement. Je suis en perte d'identité.
Toute à mes pensées, je ne l'ai pas entendu revenir dans la chambre. Souriant, il pose le plateau de petit-déjeuner sur le lit et c'est au moment où j'aperçois les croissants que j'éclate:
- " Tu te trompes sur toute la ligne. Je ne suis pas celle que tu crois. Je suis un leurre. D'abord, je n'aime pas Mozart ni la mandoline. Je déteste Ennio Morricone et si je complète les répliques que tu cites de tes westerns préférés, c'est parce que je les ai apprises par coeur. Je ne supporte pas les strings en synthétique, ni les soutiens-gorges corbeille que tu m'offres. Et puis ( je saisis un croissant), j'ai horreur des viennoiseries."
De colère et sans doute de frustration, j'envoie le croissant contre un mur. Nous regardons longtemps la tâche de gras qu'il a laissé lors de l'impact. Il y a même des miettes collées sur la tapisserie. Il semble abasourdi.
Avant de partir, j'ai ramassé et jeté le croissant. Et mon string.
Lorsque je fermai sa porte pour la dernière fois, les premières notes de Lacrimosa me parvenaient.
Mon vote
La tienne cadre parfaitement avec ce petit texte. Merci de l'avoir partagée !
Est ce quand l amour s émousse que l on Prend le risque d etre soi en acceptant celui de ne plus être aimé ?
Ta question est pertinente en tout cas sur l'amour. Je pense qu'il y autant de réponses que de contextes. Merci en tout cas de me lire.
Bref, tu sais, ici, c'est une façon de décortiquer les relations complexes chez l'homme et la femme ! (chez la femme surtout oui j'avoue) !
Mais oui, moi aussi, j'aimerais bien savoir ce qu'il y a dans la tête d'un homme parfois !
Luc, un témoignage peut-être ?!!! :-))
Merci encore pour ta fidélité sur ma page !
Toujours avec autant de plaisir :)
au top....
Merci Gherb. Tu veux un pain aux raisins: je n'ai plus de croissants. J'ai tout jeté !
Mais chacun porte une image de lui qu'il doit respecter. Même si cela heurte. L'amour, c'est cultiver sa différence. Sinon, on meurt d'ennui à mon avis !
Hey, carrément Usain Bolt ?! Waouh ! Merci !
Oui, je suis ivre de caféine !
Alors je suis speed !
Merci de prendre soin de moi coupine !
Se trouver dans la vie n'est pas chose aisée. S'accorder avec l'autre, c'es difficile, mais il ne faut pas forcer les apparences !
Merci Patrick pour tes lectures, c'est gentil !
Lacrimosa c'est de Mozart, après au niveau des interprétations, je ne m' y connais pas. J'écoute du classique, c'est tout et je ne retiens pas les orchestres !
M'étonne pas que tu me trouves un blague sur le string tiens !
Merci d'être passé ici !
La première personne dans mon récit est là pour me faciliter la narration.
Souvent j'ai vu ça: pour séduire, appâter l'autre, on montre une face falsifiée de sa personnalité.
Et puis on s'oublie.