Ainsi qu’un Léviathan échoué dans le ciel,
Fossilisé par les temps aux tempêtes nues,
L’Obiou mord la Grande Ourse et... [+]
J’ai beaucoup de peine. Pourtant, longtemps je me suis levée de bonne heure, et de bonheur.
Car mes courtisans, mes petits amis, mes amants, mes amoureux, mes galants, mes prétendants – que sais-je !- me rejoignaient dès les premières lueurs de l’aube. J’étais leur Juliette et eux mes Roméos. Quelle que fût la qualité de leurs sentiments : ils pouvaient me détester, être méprisants, hautains, bégueules, joueurs, ironiques, indifférents, effrayés mais ils ne pouvaient pas ne pas m’aimer, au final. En tout cas, je les ai tous aimés : à mort. Nous faisions les quatre cents coups : souvent ils passaient une nuit blanche avant de me voir. Ils avaient pu traverser beaucoup d’épreuves et d’évènements, heureux et malheureux, pour venir m’étreindre. Certains avaient longtemps joué avec moi, sur le fil du rasoir. J’étais devenu leur ultime fantasme. Comme j’étais heureuse ! Nous nous retrouvions dans les bois de justice, aussi doux que les vergers du roi Louis, mûrs de leurs plus beaux fruits, offerts l’un à l’autre, dans toutes nos nudités. J’étais tranchante de vérité. Parfois la lune se reflétait sur notre vague à l’âme, car nous savions qu’aux premières lueurs du soleil, nous devions nous séparer. Même si nous devions nous souvenir de notre accouplement, je ne savais rien de tous mes amants. Ils ont laissé sur moi, leur trace indélébile et leur chaleur si profonde, leur rouge effusion, leur empreinte marquée du sceau d’un ballet indépassable, d’une danse que rien n’efface : comme celle de Salomé face à Saint Jean-Baptiste.
J’étais la plus belle de Paris, et la province m’enviait : parfois je m’y rendais. C’était toujours le succès. Mes frous-frous impressionnaient immanquablement : en dehors de mes amants, on admirait ma prestance, mes jambes élancées et l’érotisme coupant et très personnel que je dégageais. J’étais un vrai bourreau.
Je ne sais plus si tout cela c’est quelque chose que j’ai vécu ou rêvé. C’était la belle vie !
Le temps a passé : désormais je suis une vieille dame, éternelle veuve, indigne pour certains qui ont aboli mon âme, et du même coup mon cœur ne bat plus pour personne, comme aucun cœur ne bat plus pour moi. Comme leurs corps me manquent ! Dont je savais si bien dégager la substantifique moelle...
Je ne me lève plus de bonne heure, et le bonheur s’est enfui : plus personne ne perd la tête pour moi...
Car mes courtisans, mes petits amis, mes amants, mes amoureux, mes galants, mes prétendants – que sais-je !- me rejoignaient dès les premières lueurs de l’aube. J’étais leur Juliette et eux mes Roméos. Quelle que fût la qualité de leurs sentiments : ils pouvaient me détester, être méprisants, hautains, bégueules, joueurs, ironiques, indifférents, effrayés mais ils ne pouvaient pas ne pas m’aimer, au final. En tout cas, je les ai tous aimés : à mort. Nous faisions les quatre cents coups : souvent ils passaient une nuit blanche avant de me voir. Ils avaient pu traverser beaucoup d’épreuves et d’évènements, heureux et malheureux, pour venir m’étreindre. Certains avaient longtemps joué avec moi, sur le fil du rasoir. J’étais devenu leur ultime fantasme. Comme j’étais heureuse ! Nous nous retrouvions dans les bois de justice, aussi doux que les vergers du roi Louis, mûrs de leurs plus beaux fruits, offerts l’un à l’autre, dans toutes nos nudités. J’étais tranchante de vérité. Parfois la lune se reflétait sur notre vague à l’âme, car nous savions qu’aux premières lueurs du soleil, nous devions nous séparer. Même si nous devions nous souvenir de notre accouplement, je ne savais rien de tous mes amants. Ils ont laissé sur moi, leur trace indélébile et leur chaleur si profonde, leur rouge effusion, leur empreinte marquée du sceau d’un ballet indépassable, d’une danse que rien n’efface : comme celle de Salomé face à Saint Jean-Baptiste.
J’étais la plus belle de Paris, et la province m’enviait : parfois je m’y rendais. C’était toujours le succès. Mes frous-frous impressionnaient immanquablement : en dehors de mes amants, on admirait ma prestance, mes jambes élancées et l’érotisme coupant et très personnel que je dégageais. J’étais un vrai bourreau.
Je ne sais plus si tout cela c’est quelque chose que j’ai vécu ou rêvé. C’était la belle vie !
Le temps a passé : désormais je suis une vieille dame, éternelle veuve, indigne pour certains qui ont aboli mon âme, et du même coup mon cœur ne bat plus pour personne, comme aucun cœur ne bat plus pour moi. Comme leurs corps me manquent ! Dont je savais si bien dégager la substantifique moelle...
Je ne me lève plus de bonne heure, et le bonheur s’est enfui : plus personne ne perd la tête pour moi...
n'hésitez pas à découvrir, si vous le souhaitez, ma participation dans la catégorie tintamarre... au plaisir
Je vous envoie un peu de temps qui s'était perdu en chemin. En parlant de temps, s'il vous plaît de vous poser sur Les aiguilles du bonheur : http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/les-aiguilles-du-bonheur et puis sur Le messager de l'ambre : http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/le-messager-de-l-ambre, je vous y accueillerais avec plaisir.