Odyssée dans ma conscience

Amoureux de la littérature classique et contemporaine, j'aime la nature,la terre la musique et le rapport existanciel entre l'humain et la vie.

Image de Jeunes Écritures AUF RFI - 2021
Image de Très très court
Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre.
Elle va sans doute endêver lorsqu'elle découvrira ce texte.
Elle me trouvera certainement timbré car à ses yeux toujours son bébé je serai.
Y'a-t-il une différence à mourir différent ?
Ou une différence à vivre indifféremment une vie différente
De celle qu'imposent les différentes différences indifférentes consenties de la société ?
L'émoi qui endigue la volonté de ma mère à assumer ma différence
Passionne mon désir de trucider cette dissemblance.
Dès son sein, elle m'apprit ce qu'était l'amour et la passion
Mais la vie m'apprit à mes dépends tous les entours de l'amour et de la trahison.
Eh bien, alors que le tracas taraudait mon désir suprême de devenir
L'humain selon ma mère qu'elle désirait que je sois,
Je me butais sans cesse face à cette ambiguïté de ma personnalité.
Un jour, alors que j'eusse décidé de faire volte-face à ma différence,
Je rencontrai deux voix qui me marmottèrent un échange à l'oreille
Qui me fit remettre en question tous mes différents acquis notionnels :
- Voix 1 : Hey toi ! ça va ?
Me dit la première voix.
- Voix 2 : Il semble bien aller selon toi ?
Répliquât la seconde.
- Moi : Hé vous deux-là, j'ai besoin de tranquillité ! Okay ?
- Voix 2 : Tu es sûr que ça v...
- Voix 1 : Mais qu'est-ce qui lui a...
Bafouillèrent synchroniquement les deux voix après une seconde de déconcertement ; interrompues par mon triste et mélancolique désir d'exhaler ma différence qui horrifiait tant ma mère, j'hurlai pour les taire ; j'hurlai si fort que les deux voix étrangement se mirent après un regard concis à gazouiller la septième symphonie de Beethoven.
Symphonie N°7 de Beethoven
Mais quel Art !
Je me mis à pleurer. Pas de joie, mais de tristesse.
Je me mis à sangloter car la douleur que m'infligeait
La posture de ma mère terrassait vivement mon âme meurtrie ;
Et cette symphonie qui en rajoutait encore à mon chagrin si tristement douloureux !
Les deux voix me demandèrent de concert : Dis-nous ce qui ne va pas jeune homme !
Je leur répondis : je suis différent ; pour ma mère je suis d'ailleurs un extra-terrestre, j'en souffre et le pire c'est que je crois qu'elle a raison.
- Voix 2 : Allons ! Ne dis pas de bêtise. Ta maman t'aime. (en avec un air de compassion dans la voix)
- Moi : Hum... Elle m'aime ! (avec une grimace au visage pour exprimer l'ironie)
- Voix 2 : Ben elle t'aime ! elle s'en fait tellement pour toi ; tu sais ?
- Moi : Elle ne me le démontre pas assez ! toi qui semble si bien la connaitre, tu as du le remarqué non ?
- Voix 1 : Arrêtes Auguste... ta maman t'aime vraiment !
- Moi : vous ne résolvez pas mon dilemme en me disant à tout vent qu'elle m'aime car je sais qu'elle m'aime. Ça, oui, je sais qu'elle m'aime... ou je veux tout simplement me convaincre à moi-même que c'est le cas. La torture qu'elle m'inflige me fait grandement douter sur cet amour. De plus, j'aurai aimé qu'elle soit celle-là qui me soutienne et non celle-là qui est la première à me juger.
- Voix 1 et voix 2 : Allez !
- Voix 1 : Je comprends ton affliction mais écoutes moi; je vais peut-être être cru, mais je dois être franc avec toi
(Avec un air vraiment très sérieux)
Personne dans cet univers n'a une vie parfaite ; en tout cas pas sur cette terre. Tu vis dans un monde où vivent agneaux, loups, vautours. Le pire... écoutes moi très bien jeune homme ; le pire c'est qu'il y'a pas mal de loups parés en agneau qui n'attendent que le bon moment pour te détruire ; comme le dicton le dit si bien, « l'habit ne fait pas le moine ».
(Triste, je l'écoutais parler sans dire mots sous le vent qui sifflait entre les vagues et les palmiers qui, plongés dans la pénombre balnéaire offraient un si beau spectacle crépusculaire)
Saches que ta mère t'aime... si elle est trop douce avec toi, tu risquerais de te perdre. L'humanité est comme une jungle, elle peut être aussi rugueuse tu sais ?
- Moi : Cette humanité n'a rien d'humain. Elle n'a rien d'humain et même ma mère est transportée dans cet élan normé de notre humanité déshumanisée.
- Voix 2 : (s'adressant à moi) Il a raison Auguste. Si tu t'aventures dans ce couloir, tu risques de te frotter contre de grosses épines. Ta maman a besoin de toi, ta famille a besoin de toi, tes amis ont besoin de toi, tu as besoin de toi-même pour vivre une vie aussi paisible !
- Moi : ce dont j'ai besoin c'est de n'avoir pluspeur du regard dédaignant de maman qui me détruit.
- Voix 1 et voix 2 : Non non !
- Voix 2 : En même temps... tu as raison Auguste. Tu pourrais vivre avec Léonie sans toutefois prendre en compte les humeurs de ta maman !
- Voix1 : Tu ne peux pas lui dire ça voyons ! on parle là d'une femme qui dépasse de dix ans sa propre maman !
- Voix 2 : Et ? en prenant un peu de recul, les deux s'aiment ! et c'est ça qui compte !
- Voix 1 : Tu appelles ça de l'amour ? c'est de la pure sorcellerie mon cher ! personne ici ne pourra comprendre ce genre d'histoire. Et l'on donnera raison à sa maman forcement.
- Voix 2 et Moi : Il y'a des lois dans ce pays !
- Voix1 : Ecoutes... Auguste, tu peux encore vivre de belles choses, construire une vie incroyable en accord avec les normes sociétales bantous !
- Moi : Et la justice de ce pays ? c'est fait pour des moutons ? Je ne peux et ne pourrais plus jamais avoir un amour comme celui de Léonie de toute ma vie.
- Voix 1 : Léonie est où actuellement ?
- Voix 2 : Ce n'est pas la peine d'en rajouter non plus hein.
(Il se retournât vers moi pour mieux marmonner à mon oreille et me dit :) fais ce que tu penses être le mieux pour tout le monde et surtout pour Léonie et toi. Ta mère doit se rendre à l'évidence de ce que tu es et peux ressentir...
Tu l'aime ?
- Moi : Qui ?
En me donnant une gentille gifle, il me dit :
- Voix 2 : comment ça qui ? fais ce qui est juste et surtout sois libre. Auguste, on n'a qu'une seule vie. Vis la tienne et soit heureux. Prends ton smartphone et fais-le.
Je titubai pour le tirer de ma poche, et il me donnât une vraie claque cette fois-là et me teint chaudement dans ses bras par la suite. Mon âme se mit à chantonner ‘‘ Greatest Love of all'' de Whitney Houston en pensant à ma mère, aux beaux moments que nous passions, mais aussi à sa répugnance . Je pensai à Léonie qui eut souffert par mon manque de courage de sauver notre idylle.
Elle en payât le lourd tribut... Oh mon Dieu !
Je pris enfin mon smartphone et lançai l'appel... quelque temps plus tard, je pouvais entendre les hurlements des sirènes. Quand la voix 1 les entendit, elle disparut... la voix 2 me dit : ‘‘Tu as fait ce qu'il fallait.'' Puis disparut également. Maman et ses complices venaient d'être appréhendés par la police. Léonie fut amenée aux urgences puis décédât quelques jours plus tard.
Léonie partit, mais mon amour pour elle était encore d'avantage plus fort car le vide que son départ fit dans ma vie ne se comblait que de ces beaux moments que nous passâmes ensemble pendant deux ans et qui me manquaient tant... Je la savais triste de là où elle était, mais ‘‘I will always love you'' de Whitney Houston fit l'harmonie qui me permit de lui dire à chaque fois à son mausolée : Je t'aime.
Maman prit la peine maximale et ses six complices prirent chacun 26 ans de réclusion avec 18 ans de sureté. Beaucoup m'en voulurent que je me décidai d'aller vivre près d'où fut enterrée Léonie, en Floride. Je vécus si loin de ma mère qui mourut 2 décennies plus tard.
Aujourd'hui, en voyageant dans ma conscience, je me remémore juste cet épisode qui marquât la suite de mon existence.
Léonie partit très tôt mais je lui rendis au moins justice et escomptai et continue d'ailleurs à espérer qu'elle eut pardonné à ma mère, car l'ignorance conduisit cette dernière à l'irréparable.