De nature gaie
ignorant les giboulées
il se déploya.
Les nuages gris, les lueurs rosées du levant, l’encadrement de la fenêtre m’offre un tableau immuable et pourtant si changeant. Les montagnes accrochent chaque onde de lumière qui apaise leur caractère menaçant.
Nue sous ton pull blanc en laine de Shetland, les volutes de la cigarette que je tiens à la main, tentent de suivre les sillons que ton bateau trace au loin.
Notre couche est encore chaude, mon corps réveillé par tes caresses ne veut jamais te laisser partir. J’irai certainement me replonger dans les draps dès que mon regard ne pourra plus suivre le chemin de ton bateau blanc aux bandes bleues le long des côtes vers le Nord.
Je reviendrai à la chaleur du matelas de laine qui a encore la forme de ton corps imprimée. Je m’y loverai pour revivre les douces câlines de notre aube. Je sourirai à la chance de t’avoir rencontré et frissonnerai à la peur de te tout perdre.
Devoir retrouver l’hostilité du monde, les regards menaçants, et réprobateurs qui m’ont poussée à m’échapper, me terrorise.
Oui, je les avais fui. Mon doigt sur une carte s’était arrêté sur l’Ile de Skye. Dans ce pub, frigorifiée, assaillie par les éléments d’un hiver écossais et pourtant éblouie par sa rude beauté, je t’ai trouvé, buriné par les mêmes éléments, âpre mais d’une tendresse infinie.
Depuis, chaque jour, j’attends, dans ta bicoque de granit gris, ton retour, du lever au coucher du soleil sur la mer aux reflets miroir où le décor de la nature se regarde depuis des millénaires.
J’avais 20 ans.
Aujourd’hui, je regarde toujours par une fenêtre aux premières lueurs du jour. Mais, je n’ai pas plus de cigarette à la main, plus de bateau à chercher du regard sur les Lochs entre ses majestés montagneuses. Aujourd’hui, je contemple le château d’Edimbourg et sa verdoyante colline.
Mes plus grandes peurs se sont réalisées ; l’attente en vain de ton embarcation dans la baie de Raasay et le retour à une réalité civilisée.
Je ne considère plus avec envie notre lit qui n’accueille, aujourd’hui, que mes insomnies. Mais, il me suffit de fermer les yeux pour être de nouveau, là-bas, debout nue sous ton pull blanc en laine de Shetland, n’attendant que tes mains sur ma peau. Aujourd’hui, je t’ai perdu mais tu es encore là, mon amour !
« Tu écris, Maman ? me demanda ma fille en posant une mug de thé fumante sur mon bureau. Tu écris sur lui ?
-Oui, mon cœur, j’écris sur ton père, sur moi, sur nous, de l’Aube de notre amour à son Crépuscule.
Nue sous ton pull blanc en laine de Shetland, les volutes de la cigarette que je tiens à la main, tentent de suivre les sillons que ton bateau trace au loin.
Notre couche est encore chaude, mon corps réveillé par tes caresses ne veut jamais te laisser partir. J’irai certainement me replonger dans les draps dès que mon regard ne pourra plus suivre le chemin de ton bateau blanc aux bandes bleues le long des côtes vers le Nord.
Je reviendrai à la chaleur du matelas de laine qui a encore la forme de ton corps imprimée. Je m’y loverai pour revivre les douces câlines de notre aube. Je sourirai à la chance de t’avoir rencontré et frissonnerai à la peur de te tout perdre.
Devoir retrouver l’hostilité du monde, les regards menaçants, et réprobateurs qui m’ont poussée à m’échapper, me terrorise.
Oui, je les avais fui. Mon doigt sur une carte s’était arrêté sur l’Ile de Skye. Dans ce pub, frigorifiée, assaillie par les éléments d’un hiver écossais et pourtant éblouie par sa rude beauté, je t’ai trouvé, buriné par les mêmes éléments, âpre mais d’une tendresse infinie.
Depuis, chaque jour, j’attends, dans ta bicoque de granit gris, ton retour, du lever au coucher du soleil sur la mer aux reflets miroir où le décor de la nature se regarde depuis des millénaires.
J’avais 20 ans.
Aujourd’hui, je regarde toujours par une fenêtre aux premières lueurs du jour. Mais, je n’ai pas plus de cigarette à la main, plus de bateau à chercher du regard sur les Lochs entre ses majestés montagneuses. Aujourd’hui, je contemple le château d’Edimbourg et sa verdoyante colline.
Mes plus grandes peurs se sont réalisées ; l’attente en vain de ton embarcation dans la baie de Raasay et le retour à une réalité civilisée.
Je ne considère plus avec envie notre lit qui n’accueille, aujourd’hui, que mes insomnies. Mais, il me suffit de fermer les yeux pour être de nouveau, là-bas, debout nue sous ton pull blanc en laine de Shetland, n’attendant que tes mains sur ma peau. Aujourd’hui, je t’ai perdu mais tu es encore là, mon amour !
« Tu écris, Maman ? me demanda ma fille en posant une mug de thé fumante sur mon bureau. Tu écris sur lui ?
-Oui, mon cœur, j’écris sur ton père, sur moi, sur nous, de l’Aube de notre amour à son Crépuscule.
Serez-vous séduite par "Entre les persiennes" ?
Je vous invite à lire un sonnet en compète printemps sur le triste sort d'un migrant : http://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/mumba
Mon texte si vous le souhaitez :http://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/je-te-promets-6