« Elle s’est levée tôt comme à son habitude, a sauté de son nuage sombre et, avec son éternel sourire vide, a jeté son regard sur notre monde. Elle s’est figée, étonnée. En une nuit, ce monde qu’elle connaissait malheureusement trop bien avait changé. Plus de soleil au-dessus de la mer et des collines. Plus de couleurs vives sur les toits, sur les murs et dans les rêves. Que des ombres sur les visages fermés, des regards froids et des cœurs si lourds, si lourds qu’il n’aurait pas été étonnant de voir la planète se briser ! Il y avait des flammes d’agressivité qui dansaient dans tous les yeux, il y avait des poings à la place des mains, il y avait des tornades, des tempêtes et des tremblements de terre partout, partout ! Même dans les corps et les âmes ! Même sous la peau et les ongles ! Partout !
Elle s’est frottée les yeux avant de se pincer. Une fois. Deux fois. Trois fois. Non, Tristesse n’avait pas rêvé. Ce matin, elle n’avait pas vu un seul rayon de bonheur nous éclairer. Pas un seul ! Elle a soupiré, exaspérée et s’est mise à crier :
- Haine ! Haaaaaaaaaaaaaaaaine ! Le monde ne s’est pas levé de bonheur ! Le monde ne s’est pas levé de bonheur !
Tristesse a attendu dix longues minutes en tapant du pied. Dix ! Puis, quand elle a ouvert la bouche pour hurler de nouveau ce nom qu’elle détestait tant, l’intéressée a fait son apparition. C’était une petite ombre noire qui avançait en sautant de nuages en nuages. Oh, ne va pas croire qu’il s’agissait d’un jeu, loin de là ! Haine sautait de nuages en nuages pour les trouer et les voir disparaître. C’est fragile un nuage, tu sais ! Il suffit d’un geste trop brusque ou d’une parole trop malsaine à son encontre pour qu’il éclate. Pouf ! Écume explosée, dispersée et disparue.
- Bah, depuis quand dame Tristesse réclame du bonheur ? Ce grand imbécile est absent et c’est tant mieux. Il a dû partir voir Soleil pour gonfler son cœur de chaleur et s’endormir là-bas. Il va finir par revenir ce demeuré, pleure pas. Il est juste en retard et... »
Dans la petite classe de CE1, des rires coupèrent le récit de Marcel, mais la maîtresse voyait rouge.
« Marcel, je t’ai demandé de me dire la raison de ton retard, pas de me raconter je ne sais quelle histoire ! »
Le petit garçon était en larme.
« Mais maîtresse, maman m’a dit qu’il fallait se lever de bonheur pour la rentrée ! Tu es en colère, mais il faut être de bonheur. Le bonheur a fait comme moi, il s’est levé en retard. J’essaie de te l’expliquer depuis tout à l’heure...»
Elle s’est frottée les yeux avant de se pincer. Une fois. Deux fois. Trois fois. Non, Tristesse n’avait pas rêvé. Ce matin, elle n’avait pas vu un seul rayon de bonheur nous éclairer. Pas un seul ! Elle a soupiré, exaspérée et s’est mise à crier :
- Haine ! Haaaaaaaaaaaaaaaaine ! Le monde ne s’est pas levé de bonheur ! Le monde ne s’est pas levé de bonheur !
Tristesse a attendu dix longues minutes en tapant du pied. Dix ! Puis, quand elle a ouvert la bouche pour hurler de nouveau ce nom qu’elle détestait tant, l’intéressée a fait son apparition. C’était une petite ombre noire qui avançait en sautant de nuages en nuages. Oh, ne va pas croire qu’il s’agissait d’un jeu, loin de là ! Haine sautait de nuages en nuages pour les trouer et les voir disparaître. C’est fragile un nuage, tu sais ! Il suffit d’un geste trop brusque ou d’une parole trop malsaine à son encontre pour qu’il éclate. Pouf ! Écume explosée, dispersée et disparue.
- Bah, depuis quand dame Tristesse réclame du bonheur ? Ce grand imbécile est absent et c’est tant mieux. Il a dû partir voir Soleil pour gonfler son cœur de chaleur et s’endormir là-bas. Il va finir par revenir ce demeuré, pleure pas. Il est juste en retard et... »
Dans la petite classe de CE1, des rires coupèrent le récit de Marcel, mais la maîtresse voyait rouge.
« Marcel, je t’ai demandé de me dire la raison de ton retard, pas de me raconter je ne sais quelle histoire ! »
Le petit garçon était en larme.
« Mais maîtresse, maman m’a dit qu’il fallait se lever de bonheur pour la rentrée ! Tu es en colère, mais il faut être de bonheur. Le bonheur a fait comme moi, il s’est levé en retard. J’essaie de te l’expliquer depuis tout à l’heure...»
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