Mattéo et le robot

Recommandé

Certains soirs Je bois le soleil Et au bout de ma langue Les rêves ont le goût de café

Cette œuvre est
à retrouver dans nos collections


Histoires Jeunesse :
  • 8-11 ans (cycle 3)
Collections thématiques :
  • Aventure & suspense - Jeunesse
  • Aventure & suspense - cycle 3
  • Imaginaire - cycle 3
  • Imaginaire Jeunesse
  • Vie de famille - Jeunesse

Mattéo courait dans les rues de Paris. Derrière lui, un robot à huit bras roulait sur les pavés pour le rattraper. Le jeune garçon s'enfonça dans une ruelle sombre, puis escalada à toute vitesse une gouttière pour échapper à son poursuivant. Arrivé sur le toit, il bifurqua sur le côté et se jeta sur le balcon de sa nounou, madame Poli. Il se recroquevilla dans un coin sombre et retint son souffle. Il entendit un grand bruit de ferraille en bas de la rue, puis un concert de miaulements. Le bruit de roues s'éloigna. Le robot avait perdu sa trace.

Mattéo se redressa. Il l'avait échappé belle ! Il regarda le pendentif qui brillait étrangement autour de son cou. S'il avait su ce qu'il allait déclencher en le volant, il ne l'aurait probablement pas pris !

Quelques heures auparavant, le garçon avait découvert un truc incroyable : son père, le trop souvent absent monsieur Notwen, était en réalité le génialissime professeur Newton, descendant du célèbre scientifique et inventeur de la machine à téléportation ! Mattéo sentait bien que son père cachait quelque chose, alors il avait profité de l'absence de son père pour fouiller dans son bureau. Dans la grande bibliothèque, il avait voulu attraper un exemplaire de Créatures de métal : les avions, mais le livre était tombé et une large trappe s'était ouverte dans le mur. Mattéo avait sursauté mais sa curiosité était plus forte que sa crainte. Il avait glissé sa main dans le trou et avait trouvé un bouton sur lequel il s'était empressé d'appuyer. La bibliothèque avait pivoté et il avait découvert le laboratoire de son père. Des pièces métalliques accrochées au mur brillaient de partout, des fioles remplies de vapeurs colorées étaient posées sur les tables et, au centre, fière et imposante, la machine à téléportation ! Mattéo s'en approcha, mais avant qu'il n'y arrive, son regard fut attiré par le pendentif noir qui brillait sur l'étagère. Sur le dessus du pendentif, son nom était inscrit en lettres fines et dorées. Le garçon n'avait pas hésité, il l'avait attrapé pour le regarder. C'est à ce moment-là que les murs s'étaient mis à trembler. Une porte s'était ouverte dans le mur et le robot armé de lames tranchantes au bout de chacun de ses huit bras était apparu. Mattéo s'était vite retourné vers la sortie, mais catastrophe ! La trappe s'était refermée ! Il n'avait pas eu d'autre choix que de s'élancer dans la machine à téléportation, qui l'avait fait atterrir instantanément dans le jardin. Il s'était alors enfui à toutes jambes dans la ville jusqu'à atteindre le balcon de madame Poli.


— Mattéo ? Comment es-tu arrivé ici mon petit ?

Mattéo sursauta. Madame Poli venait de sortir sur son balcon, emmitouflée dans son hideux peignoir léopard. 

— Bonjour madame Poli ! Excusez-moi, je ne faisais que passer ! J'avais oublié... d'arroser vos plantes ! C'est ça, je suis venu avec ma mère et j'avais oublié d'arroser cette plante, s'exclama-t-il avec un sourire forcé, en désignant un cactus posé par terre.

— Mais voyons mon petit, ça ne s'arrose pas un cactus ! 

— Ah ! c'est donc pour ça que je ne l'ai pas fait, rit-il, gêné. J'avais oublié. Je ne vous dérange pas plus.

Mattéo rentra dans l'appartement et se dirigea vers la porte d'entrée. 

— Bonne journée madame !

« J'ai encore eu de la chance, pensa Mattéo. Un peu plus et elle aurait appelé mes parents ! »

Le jeune garçon prit l'ascenseur. Il vérifia par le trou de la serrure qu'il n'y avait pas de robot dans la rue puis il sortit de l'immeuble et courut jusqu'à sa maison. Il s'engouffra rapidement dans l'entrée. Il sentit alors une odeur étrange : une douce odeur de caramel venant de la cuisine se mélangeait aux relents acides des dernières expériences chimiques de sa mère. Cette dernière passa la tête par la porte.

— Mattéo ! Mais où étais-tu passé ? J'ai fait des crêpes pour le goûter.

— J'étais chez Tom pour tester un nouveau jeu. 

— Tu aurais pu prévenir... Ton père te cherche partout.

Mattéo se figea. Si son père le cherchait, c'est qu'il avait découvert qu'il avait volé le pendentif et utilisé la machine de téléportation, il allait sûrement être puni ! 

— Où est papa ? 

— Il est sorti acheter le pain il y a trente secondes, vous vous êtes ratés de peu. 

— OK, j'ai un truc à faire, j'arrive tout de suite !

Mattéo courut dans le bureau de son père. Il attrapa le livre Créatures de métal : les avions, appuya sur le bouton de la porte secrète et pénétra dans le bureau de son père. Il poussa un cri lorsqu'il tomba nez à nez avec le robot à huit bras. Il se mit en position de combat, mais ce fut inutile : le robot ne bougeait plus et semblait éteint. Mattéo se faufila alors dans la pièce et déposa le pendentif là où il l'avait trouvé. Puis il sortit, referma la porte en appuyant sur le bouton et remit le livre à sa place. 

Il venait d'entamer sa deuxième crêpe quand son père entra dans la cuisine. 

— Bonsoir ! Dis-moi, qu'est-ce que tu as fait aujourd'hui Mattéo ?

Mattéo se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux. 

— Pas grand-chose... De la course à pied... 

— De la course à pied ? Drôle de coïncidence, je crois qu'une de mes inventions est aussi sortie faire un jogging cet après-midi... Tu voudrais que je te la présente ?

— Ah non, ça ira ! s'écria Mattéo l'air horrifié. J'ai eu ma dose de robot pour aujourd'hui !

© Short Édition - Toute reproduction interdite sans autorisation

Image de Mattéo et le robot
Illustration : Pablo Vasquez

Recommandé