Maternité forcée

Ma plume n'a pas de plumes pour s'envoler et non plus le temps pour donner d'éducation. Elle transmet l'essentiel à ce coeur qui attend d'être aimé, à ces larmes qui attendent d'être essuyées ... [+]

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? peut-être les deux
Moremem c’est son nom, elle est née dans une famille modeste que chaque enfant à son âge peut rêver et en plus de cela, la nature a fait d’elle une fille intelligente à l’école et travailleuse. Elle était jeune, le cadeau que lui a faite la vie, étant de lui donner un cœur qui supporterait les dangers qu’elle lui réserva dans le temps. Il faisait nuit, avec un ciel couvert d’étoiles donnant l’impression d’un conte de fées, la nuit sous son aise avec un calme tendre mais menacé par la respiration et les bruits des pas d’un inconnu à l’approche, des pas galopants qui font effet en donnant l’air d’un craquement audible même que la porte est fermée. Sous sa couverture, envahit par la peur qu’une mauvaise chose se passe, la porte reçoit trois claques, par peur, elle attendit et encore des claques, elle se lève pour ouvrir, une fois ouvrir... l’inconnu aussi transpirant qu’il soit par peur que la fille crie, menace cette dernière par un couteau si elle ouvre la bouche pour crier. Obéissante et innocente qu’elle soit, la moralité la jugeait pour ne pas résister mais de céder par peur d’y laisser sa vie. C’est une chose qu’elle n’oubliera jamais, le sang était d’une couleur rouge vive, le poids qu’elle supporte au-dessus ne fait pas son poids mais il est au-dessus du sien ; les cris hurlant soient-ils ne faisaient pas effet pour se débarrasser de l’inconnu et prendre fuite, la force s’est enfuie au fond de ses muscles créant un effondrement musculaire et psychologique.
La parole sombre contre l’acte qu’on ne peut se défendre sans arme en main. Un combat psychologique qui laissera des marques dans sa vie d’ado. L’adolescence l’a trahi, en lui laissant devant une poisse que ses pensées ne pouvaient plus y ajouter une touche pour redresser ses maux. Cette poisse est cette petite chose qui ronge son être, à se lancer sans regret sur ses décisions qui tournent en rond, la vraie question qu’elle se pose, pourquoi moi? le tort en est que, cela lui rongeait à petit feu. C’était la rupture de l’imagination mais le vécu des faits qui semblerait lui réveiller au milieu de ses imaginations débordent les faits jusqu’à ce que cela revenait en boucle dans ses pensées. En fermant les yeux, elle voyait des petits esprits qui se convoitaient tard la nuit et toute curieuse, faisant des mouvements dans son sommeil pour heurter quelque chose sur son lit afin de se réveiller pour comparer cela à un rêve. Mon ventre était tout plat pourtant, je l’ai senti bouger était ce qui est sorti de sa bouche pendant ce sommeil. Le lendemain, elle s’est réveillée avec le ventre d’une femme enceinte de cinq mois. Que la vie est si fragile à ce point de voir son adolescence violée, et sa maternité forcée. Si la résilience avait un visage, elle prendrait les traits de cette dernière. Plus, elle avait le temps de croire en ses capacités intellectuelles et plus, elle dévalorisait ses instincts sur le monde réel et la vérité en question et les épreuves trébuchent pour lui donner souvent tort. Elle voulait marcher pour ne pas être stoppée en chemin, encore moins être coupée de la circulation. C’est le ralentit qui gouverne la patience et l’envie d'accroître ses chances envers la peur diminue parce que l’assurance est gagnée d’avance. Alors elle a vu que tout tourne autour de chacun de nous ; ses promesses en découvertes, ses idées en querelles, ses mots en feu, ses jugements aussi sombres et rapides qu’une métastase, des nuits agitées au son d’une vibration téléphonique. Des feuilles griffonnées, des cahiers chiffonnés pour changer les images qui passaient en boucle dans sa tête mais le combat n’a pas pris le dessus à cause des intentions qui n’ont ni tête, ni queue en sa rencontre. Elle étudie son engagement sur ces limites pour se donner les mots afin de combattre les remords individuels de chaque partie de ses pensées.
Des idées qui ont nourrit en elle le chagrin, de supporter la cadence des mots vis-à-vis de son père qui était dur, c’est ce qui est normale pour un père qui attendait un avenir brillant et aussi modeste qu’elle soit cette famille, le mérite d’une récompense ne sera pas certainement une grossesse sous-jacente d’un viol. Mais sa mère jouait à l’apaisement parce qu’elle sait combien de fois supporter la moquerie de ses amies et la pression sociale de l’entourage est difficile. Les yeux rivés sur elle comme si elle était une étrangère parmi les siens, on la regardait tout en pensant l’avoir vu quelque part, mais qu’ils ne se rappellent pas d’où exactement. Alors que, ils étaient tous les temps ensemble à méditer, à apprendre. Le résultat est connu d’avance et elle connait déjà que le temps file, les heures passent. La nature a changé en elle son physique, le comportement, ses manières mais le fond de son cœur n’échange pas vraiment avec la matière que constitue son corps. Sa maman se culpabilise elle-même en se posant des questions pour essayer de l’aider à surmonter les maux car, elle a vu sa fille desséchée par les pensées, consumée par la fièvre, sa maman se dit : Il fallait que je protège ma fille si son père devait un jour revendiquer sa place ; protéger aussi, d’éventuelles futures victimes...
Mais hélas ! à sa grande surprise sa jeune fille était violée par un chômeur délinquant, ce n’est pas une vie, non loin d’être un destin bien tracé mais, c’est comme dessiner au crayon ce destin. La dignité rongée en une fraction de seconde, et qu’en est-il de la modeste famille ? c’est un cauchemar, elle se voit hypnotiser par cette nouvelle. C’est difficile d’accepter justice a été rendue aux dernières nouvelles.
Au fil du temps, elle n’a pas abandonné ses rêves, elle passe son baccalauréat qu’elle obtient avec mention et donne naissance à un garçon qu’elle nomme Mekila qui veut dire patience en sa langue maternelle. L’intelligence n’a pas pris fuite en elle, le temps l’a transformé en fille de prière pour surmonter les difficultés. Les larmes de tristesse se résumaient autour de Mekila car en partant de la patience, elle sentait au fur et à mesure que le rêve est plutôt une réalité sombre mais qui a fini par devenir claire.
Elle poursuit ses études en école de Droit parce qu’elle ne veut pas qu’on lui vende un rêve qui pédale par le biais des sacrifices bâtis en sueur et souffrance pendant des années et que c’est parti en vrille pour des raisons d’insécurité et de classe sociale. Elle n’a pas le temps de bondir encore une fois sans coup de pouce et par la suite qu’on mette le feu dans sa semence.
Quelques temps passés, elle fait la connaissance d’un petit désœuvré (enfant de la rue), pour elle, peut-être que le destin écrit au crayon s’efface et se réinitialise à chaque parcours de sa vie mais, la patience a fini par rendre muettes les séquelles rencontrées précédemment. Ce désœuvré qui, grâce à lui, elle fera connaissance d’un avocat. Ce dernier va l’aider en l’embauchant dans son cabinet et elle finira par devenir avocate et défendre la cause féminine. Elle veut se battre pour que la génération à venir puisse grandir dans un monde où l’intelligence ne se confond pas avec la maturité, que la vérité n’est pas à sa place, elle se confond toujours avec l’ignorance ; Ce monde où certains ont du mal à être patients parce que le moment opportun n’est jamais rassurant, les opportunités ne les inspirent pas confiance, le temps n’est pas non plus rassurant à leur égard. Ils n’ont pas voulu renoncer mais ils ont choisi plutôt d’aller trop vite sans penser que la vie est un combat, que la patience se tourmente au fond d’eux mais rassure l’avenir. Elle veut devenir une femme modèle comme Michelle Obama pour remplir les cœurs de celles qui ont été victimes, de joie et d’y apporter la paix intérieure.