Les Seins aux yeux d'un Saint sur la Voie Lactée

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Une chose est sûre ! Je sommeille yeux ouverts, yeux fermés dans un champ d'ombres de superficie illimitée. Le noir dans mes pas, le noir dans ma vision. Un noir commun mais pas solitaire. Sommes-nous dans le noir ou avons-nous seulement les yeux fermés ? Qu'importe ! Un monde emmuré par les ténèbres. Et il n'y a plus de jours ensoleillés pour affronter la vie. Aujourd'hui, je ne suis plus le même. Hier, mon corps n'était point sous l'emprise des pulsions du désir. Loin de toutes prétentions, l'Esprit habitait ce corps autrefois immaculé, ce corps dont les circonstances humaines ont trainé dans la boue du siècle à l'aune de sa maturité. Et aujourd'hui, je ne suis plus le même. Le Pénil à peine mieux barbé rampait avec dextérité sur un elder Mont de Vénus comme s'il n'était point amateur du domaine. Le pacte désormais scellé, mais à qui la faute ? Un pacte scellé avec son cortège d'exigences et conséquences. D'un air de personne cafardeuse, je prends mon bain de larmes constamment de l'intérieur quand je pense aux vingt ans de pureté, quand je pense que la même va se reproduire d'un moment à l'autre mais avec double volonté à présent. Lecteur ! Je ne t'en voudrais guère si tu juges ennuyant cette tirage intime. Il faut que tu saches que c'est mon ventre, c'est mon intérieur que j'ouvre à ta vision. Mais, je suis convaincu que si nos pairs n'avaient pas tourné dos à la nature rien de tout cela n'arriverait. Et je ne t'aurais ennuyé avec mon histoire un peu trop insipide. Je suis conscient du fait que tu te demandes pourquoi et comment je suis dans le noir sans jour. C'est une évidence qu'une telle question te vienne à l'esprit. Ne t'en fais pas ! Tu auras peut-être satisfaction sur le chemin des lignes de ce petit cahier noir. Ils savent et pourtant. Ils savent que la nature est comparable à un roseau qui vacille sous le poids des coups violents d'Aquilon, qui supporte les caprices de ce monstre, mais ne succombe jamais ! Le monstre détruit qui il peut et s'en va son chemin sans toucher aucun des cheveux du roseau. Ils le savent et pourtant. Ils savent que la nature c'est l'eau qui coule du ciel. Quand le rocher s'enfle d'orgueil, elle demeure sereine mais finir toujours par percer l' orgueilleux rocher. Mes pairs savent que la nature c'est la Providence, maître de tout ce qui nous entoure. Elle a des yeux pour voir les va et vient , des oreilles pour entendre les mots monstres prononcés sous silence. Mais pairs s'en foutent pas mal. Ils lui jettent toujours un défi en repoussant les exigences éthiques qu'elle dispose pour le règne de la complétude.
Les pieds sur la voie lactée, la peine et la peur sont dans ma chair ! Et je déploie mon courage pour me sauver, pour qu'on m'appelle demain Doguicimi. Je voudrais tant me distinguer de la légion d'âmes corrompues et perverties par un monde un peu trop vicieux et malhonnête ; un monde bouleversé où l'amour a disparu, où on s'égale à Dieu par la foi en la science ; un monde où on célèbre et encourage le mal volontairement ou involontairement au détriment du bien. C'est ce monde que mes pairs ont choisi. C'est dans ce monde qu'ils vivent peut-être heureux. Les pieds sur la voie lactée, l'injustice et la perversité me pourchassent inlassablement. Elles ont inondé les rues, les villes, les capitales, les nations... Au couché, j'entends dans mon sommeil des voix de lamantation qui pleurent la faim. Au levé, je vois par des milliers des corps sans abris, des corps sans taf. Et pourtant, mes pairs érigent des buildings sans vie à l'intérieur, Et pourtant mes pairs proposent à Dog un menu composé de victuailles les matins, les midis, les soirs. Et quand la faim commence à asseoir son règne, les corps sans hutte ni taf, les corps sans famille ni mie, s'enroulent dans la délinquance. Le crime naît aussitôt sur la voie lactée. Mes pairs accusent ces corps sans savoir qu'ils sont ceux qui leurs ont volé leur âme, leur cœur, leur vie. Ils auraient pu être l'homme intègre d'aujourd'hui, ces enfants doux d'hier. Mais ils sont devenus un grand danger pour la société. Au cœur de la voie lactée, j'entends les voix masculines féminisées, et les scènes justifiant la bestialité de mes pairs marchent dans ma tête. Ils sont les hommes bien bâtis dont on a bousillé le dernière consentement ou par obligation; ils sont les gamins, les enfants, les impubères que courent Des maîtres de l'évangile par désir instinctif; ils sont les femmes de joie au foyer comme au dehors ; ils sont les femmes interressées par les femmes. Et la trahison accouche à flot des victimes et les blessures intérieures ou de l'âme font des victimes de potentiels absurdes vivants dans le semblant. De nombreux capitaines sur la voie lactée, c'est une énigme à résoudre car il n'y a qu'un seul capitaine dans un navire. Et voilà la chasse à l'homme qui commence ! Les menaces par ci, par là pour vanter sa suprématie. Les armes à explosion, les armes chimiques, les armes nucléaires, les armes à destruction massive, les armes atomiques, les armes invisibles font leur apparition sans limite. On veut davantage s'armer jusqu'aux dents pour susciter la terreur chez son rival acharné. Et mes pairs dans cette lutte pour le pouvoir tournent vers la partie la plus sombre de la voie lactée où il y a toutes les matières premières exploitables à des fins personnelles. Malheureusement, ils sont les premiers à fixer la valeur des matières premières pour leur intérêt sans savoir les conditions de travail pour fournir les substances. Oui ! Et là je me rappelle mes jours passés aux côtés de mon seigneur dans les plantations. Il fallait abattre à la machette les arbres de la forêt, il faillait détruire au feu la forêt, il faillait défourcher, déraciner à main nue les mauvaises herbes, il faillait faire des fosses pour y mettre les cultures afin de les sauver des pierres. Il faillait désherber, remplacer les plants morts, pendant des années avant d'être processeur d'une plantation. Quand vient l'heure de la récolte, on côtoie également de durs labeurs. Cependant, ce sont eux qui fixent à des milliers de kilomètres le prix de nos produits... Lecteur ! Je t'ennuie sûrement avec ce récit maussade de mon aventure. Je voudrais simplement imiter les personnes du domaine. Mais allons-y ! Je te sais impatient de savoir pourquoi je ne suis plus le même .
Brandissant leur égoïsme sous tous les cieux, ils s'estiment égaux à la providence. Ils inventent tout , ils détruisent tout. Créateurs d'énigmes à dessein, ils en trouvent toujours des dénuements pécuniaires. Mes pairs dominent et façonnent à leur guise la voie lactée et tout ce qui y vit. C'est dans cette ambiance de suprématie, d'injustice, d'intolérance, de calomnie, de perversité, d'immoralité, de crime, du mal et autres vices que vivaient sans émois ni honte les miens. La nature en avait mare. La lenteur de la colère de la Providence s'est effondré et la colère s'est abattue inattendue sur la voie lactée comme jadis, au temps du grand déluge. Aussitôt, j'ai vu naître une pandémie fatalement dangereuse. La psychose s'est installé sur la voie lactée, le nombre de contamination et de décès étant si galopante. Ironie du sort ! Les plus forts sont devenus les plus faibles incapables de résoudre sitôt cette énigme invisible ! Voilà les mesures de riposte qui font de mes pairs et moi des prisonniers non coupables. Aujourd'hui, nous sommes en case et les animaux en liberté sont maître des rues de la voie lactée...
Les mains d'athlète sur mes flancs traçaient une courbe et avec une souplesse extraordinaire une peau d'ébène contre mon corps pendant que la langue noire allait de mon cou pour attirer à la hanche. Frisson, sensation, désir ardent allumé, je me réveillai en sursaut avec mon vodoun au gardez-vous . Levant la tête, paire de nichons me zieutaient . Hallucinations... Non ! le pacte fut scellé. Mais mal on m'apprend que le fleuve rouge a cessé de couler...