Je ne sais pas quand toute cette merde a commencé mais elle risque de se terminer bientôt.
Peut-être à tes quatorze piges. Le premier verre de gin, mi-gazeux, mi-Pétrole Hahn ou plus tard... [+]
Les lunettes à vision infantine
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Dans ce brouhaha quotidien, ce spleen sociétal ou j’essaie d’avancer en tâtonnant l’avenir avec la canne blanche de la naïveté, j’aperçois épisodiquement une lueur d’espoir ; là-bas, au fond du tunnel de la gentrification, la plénitude se réincarne en un chérubin rayonnant dans une poussette aux roues crasseuses. Le bonheur jaillit par intermittence dans ce sourire innocent, la tétine fermement collée à de petites dents de lait de piranhas. Privilège de l’insouciance, une goutte d’eau glissant sur une vitre interminable intrigue davantage que la Primaire socialiste ou l’État d’urgence.
Les lunettes à vision enfantine décryptent le monde en une succession de formes accueillantes. Malice du regard, looping d’enchantement dans le bidon, rien ne peut perturber l’éveil du petit homme qui un jour deviendra grand et apprendra des mots d’une violence rare comme Emmanuel Macron, croissance ou Justin Bieber.
Fermement décidé à en découdre avec sa fermeture éclair qu’il tête comme le sein de sa mère, Mini-nous tente d’être lui et de montrer au monde qu’il existe, qu’il fait partie de ce tout qui en fait n’est qu’une succession de petits riens. Les ombres gigantesques croisent son passage lui donnant le vertige, la nausée et l’envie de recouvrir son bavoir d’une déjection visqueuse. Un son étrange émane de la bouche des Barbapapa en costumes. Poltergeist à cravates, ces patates colossales crachent une musique sans résonance. Un orchestre mal accordé, soporifique, au point de le faire sombrer dans un sommeil caverneux.
Sorti de son coma post-tétée, la couche prête à exploser d’une substance tchernobilienne, la petite boite carrée avec des images qui bougent dedans annonce le naufrage d’un bateau de réfugiés sur les côtes italiennes. Il sourit, repensant à cet étendu infini d’eau qu’il a vu pour la première fois cet été avec Mamie Louise. Une vague infinie de diamants microscopiques venant déposer des organismes sans vie au pied de transats où se languissent des russes couleurs écrevisse.
Son papa le prend dans les bras comme pour absorber une potion d’immunité et le rassurer. Une odeur animale, boisée, pénètre ses narines aux trous en forme de macaronis. Il s’agrippe fermement à cette chose poilue qui respire comme une cocotte-minute. Il peut sentir un boum-boum puissant sous sur ce tee-shirt qu’il a taché d’un jet de vomi quelques heures auparavant. Un mélange de compote de poires et de purée de carottes orangée comme la couleur des gilets distribués aux enfants efflanqués à bord des canaux de sauvetage.
Une mouche virevolte devant lui, répétant des loopings à la maîtrise douteuse. Il tente franchement de l’attraper et se confronte à l’un de ses premiers échecs mais il en rigole sans honte. Un faisceau magique aux ongles rouges le télé-porte vers la galaxie de la chaise haute. La mouche, déçue, reste plantée là comme une mouche à merde, voyant son compagnon de la patrouille de l’Enfance disparaître.
Les lunettes à vision enfantine décryptent le monde en une succession de formes accueillantes. Malice du regard, looping d’enchantement dans le bidon, rien ne peut perturber l’éveil du petit homme qui un jour deviendra grand et apprendra des mots d’une violence rare comme Emmanuel Macron, croissance ou Justin Bieber.
Fermement décidé à en découdre avec sa fermeture éclair qu’il tête comme le sein de sa mère, Mini-nous tente d’être lui et de montrer au monde qu’il existe, qu’il fait partie de ce tout qui en fait n’est qu’une succession de petits riens. Les ombres gigantesques croisent son passage lui donnant le vertige, la nausée et l’envie de recouvrir son bavoir d’une déjection visqueuse. Un son étrange émane de la bouche des Barbapapa en costumes. Poltergeist à cravates, ces patates colossales crachent une musique sans résonance. Un orchestre mal accordé, soporifique, au point de le faire sombrer dans un sommeil caverneux.
Sorti de son coma post-tétée, la couche prête à exploser d’une substance tchernobilienne, la petite boite carrée avec des images qui bougent dedans annonce le naufrage d’un bateau de réfugiés sur les côtes italiennes. Il sourit, repensant à cet étendu infini d’eau qu’il a vu pour la première fois cet été avec Mamie Louise. Une vague infinie de diamants microscopiques venant déposer des organismes sans vie au pied de transats où se languissent des russes couleurs écrevisse.
Son papa le prend dans les bras comme pour absorber une potion d’immunité et le rassurer. Une odeur animale, boisée, pénètre ses narines aux trous en forme de macaronis. Il s’agrippe fermement à cette chose poilue qui respire comme une cocotte-minute. Il peut sentir un boum-boum puissant sous sur ce tee-shirt qu’il a taché d’un jet de vomi quelques heures auparavant. Un mélange de compote de poires et de purée de carottes orangée comme la couleur des gilets distribués aux enfants efflanqués à bord des canaux de sauvetage.
Une mouche virevolte devant lui, répétant des loopings à la maîtrise douteuse. Il tente franchement de l’attraper et se confronte à l’un de ses premiers échecs mais il en rigole sans honte. Un faisceau magique aux ongles rouges le télé-porte vers la galaxie de la chaise haute. La mouche, déçue, reste plantée là comme une mouche à merde, voyant son compagnon de la patrouille de l’Enfance disparaître.
Je vous invite à découvrir mon TCC en lice pour l'automne: http://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/le-marteau-et-les-etoiles
Belle fin de journée à vous !
Je me suis aussi exercé à entrer dans la tête d'un tout petit avec "Conte de fées" (http://short-edition.com/oeuvre/nouvelles/conte-de-fees-1). Au cas où vous ne verriez pas d'inconvénient à replonger dans ce monde (presque) préservé.
Si le cœur vous en dit, je vous invite à venir découvrir ma page. Merci.
C'est très bien écrit et donc un plaisir de lecture.
Bravo Mr Zag
Cecel
Mes deux haïkus, BAL POPULAIRE et ÉTÉ EN FLAMMES, sont en compétition
pour le Grand Prix Été 2016. Je vous invite à venir les lire et les soutenir si le
cœur vous en dit, merci! http://short-edition.com/oeuvre/poetik/bal-populaire
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/ete-en-flammes