Les déboires de Flamme

«Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. ». S’interrogea-t-elle. Elle réalisa que ces tournures fantaisistes n’expriment au bout du compte, une situation identique, traduisant tout à fait ses déboires. Car ne réalisant toujours pas, de même, n’admettant pas, ce qui, jusqu’ici n’était pour elle qu’un cauchemar. Les encouragements qu’elle reçu de part et d’autre, suites aux événements, elle les vivait comme un dégoût.
Ce matin, après s’être remise de son état, Flamme eut comme l’impression que le ciel allait lui tomber dessus. Elle répugna ces instants, qu’elle trouva interminables, et face à auxquels, elle s’en voulait de n’avoir rien pu faire pour sauver la vie des siennes du désastre. Elle se retrouvera désormais seule au monde.
Flamme, une fille dont la naissance a tant été attendue, et le choix du sexe bien plus autant souhaité, fut reçue avec une immense joie dans son environnement familial lorsqu’elle vu le jour. Elle était l’accomplissement des vœux de ses parents. On l’appela la huitième merveille du monde, tant on a voulu lui prêter une image de fée. On l’a considéra comme sortie de l’ordinaire.
La sécurité affective dont elle était entourée et dans laquelle elle grandit fit naitre en elle un irréductible sentiment de confiance en soi. Elément essentiel et vital qui, comme chacun le sait, permet à quiconque le possède de pouvoir se réaliser. Cela lui permit d’avoir de l’équilibre nécessaire au cours de son enfance. Elle vécue tellement heureuse qu’il ne lui était jamais arrivé à l’idée que la vie pourrait éventuellement avoir des revers. Pour elle, le monde ne s’arrête que sous ses talons.
Devenue adolescente, flamme, naturellement dotée d’une bienveillance et d’une aisance relationnelle, acquis l’art de susciter de l’enthousiasme en toute personne qu’elle croisa sur son chemin. Son caractère bienveillant ajouta plus de lustre à son image et lui valut ainsi une réputation au-delà de son quartier respectif. Cela dit, flamme cachait en elle un côté capricieux, manipulateur et impoli qui, pour autant, n’était du coup perceptible. Ce caractère se révélera malheureusement très manifeste à l’âge adulte et fera obstruction à ses relations.


Après avoir entreprit brillamment et finit avec succès ses études secondaires, ses parents l’envoyèrent en Europe poursuivre ses études supérieures. Elle les effectua sans difficultés. Pendant, qu’elle s’y trouva, elle fit la connaissance d’un de ses enseignants du nom Camille Belhout, par l’entremise de sa meilleure amie Richmonde, avec qui, ils finirent par établir une union légale, en dépit de l’opposition de sa belle-famille. Les relations ont dégénérées entre elles dès les premières heures. Cependant, cela n’affecta en rien le bonheur de ces deux amoureux. Ils vécurent heureux et eurent au bout de deux ans de vie conjugale, deux beaux enfants qu’ils baptisèrent : Sayed et Saïf. Ces prénoms révèlent d’une part, l’origine orientale de leur père. Car, issu d’une mère musulmane, cependant, ne pratiquant pas la religion de l’islam.
Les jours passèrent, les enfants grandirent. Flamme décida de rentre de regagner sa terre natale afin de présenter sa famille à ses parents et supplia son mari de l’accompagner. Celui-ci adhéra d’emblée à la proposition de sa femme, si bien qu’il l’eut fait à contrecœur. Néanmoins, ne laissa paraitre aucun signe de désaccord.
Une fois en Afrique, alors que les enfants n’avaient pas encore fini de découvrir les surprises de ce mystérieux continent, leur père, sans toutefois chercher à requérir au préalable l’avis de leur mère, pris la décision de retourner en Europe seul avec les enfants. Il sollicita soudainement, une procédure de divorce, prétextant que le maintien d’une vie commune serait désormais insupportable du fait qu’il n’éprouva plus aucun sentiment pour sa femme, parce que persuadé qu’elle lui a cocufié à maintes occasions. Pour corroborer ses arguments sur des fondements plus objectifs, rajouta que celle-ci se comporta manifestement sans égard envers ses parents et ne prit pas bien soin des enfants non plus.
Flamme reçu la nouvelle comme un choc. Elle s’effondra. Elle fut conduite aussitôt aux urgences de l’hôpital qui se trouve à la sortie de la ville, tant elle était si fortement déprimée. Elle n’en revint pas toujours de sa séparation d’avec sa famille et eut du mal à s’en remettre de la situation, qui pour elle, est tout compte fait, une mauvaise expérience, vu l’allure fulgurante et la spontanéité sous lesquelles se déroulaient les choses.
Deux années plus tard, après avoir repris ses esprits et retrouvé ses forces, grâce à l’assistance et conseils des membres de sa famille ainsi que de ceux de ses amies, malgré qu’elle perdit les traits fins de son visage, elle prit la décision de refaire sa vie. Elle fit de ce pas, la rencontre d’un autre homme, cette fois, marié du nom Matthias. Celui-ci déserta son foyer au profit de Flamme.
La vie semble décidemment se soumettre à tous ses moindres désirs. En conclusion, elle est une âme bien née.
Cependant, un dimanche soir, alors que Flamme et ses parents se rendirent chez les parents de Matthias pour une visite aux fins de présentation, ils connurent un accident de circulation. Elle perdit dans cet accident, ses parents ainsi que Matthias et se retrouva toute au milieu de la route. Ses cris mêlés au vacarme alertèrent l’entourage qui accourut vers le lieu de l’accident. Elle cria et cria encore, mais tout ceci ne lui revenait qu’en écho. Elle cru qu’elle n’hallucina pas, pourtant c’était réel.
Ce soir-là, la vie lui fit néanmoins connaitre son imprévisibilité. La leçon qu’elle a lui apprise, est qu’il ne faut jamais rien prendre pour acquis, se remettre sans cesse en cause, s’attendre à tout ; que l’on ne peut au grand jamais, se suffire à soi-même, et qu’il faut par nécessité et commodité sociale revêtir l’humilité comme comportement. Elle est efficace, à tous les coups, pour s’adapter à tout environnement social.