Les cieux, la cime et la prairie

Amoureux de la littérature classique et contemporaine, j'aime la nature,la terre la musique et le rapport existanciel entre l'humain et la vie.

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux!
Demandait la cime d’une montagne aux cieux.
Dans l'écrin de sa beauté intarissable, elle dominait sur la prairie environnante.
Alors, pendant une sécheresse interminable à laquelle faisaient face la cime et la prairie,
La prairie fit une requête à la belle dominante :
-Oh ! Majestueuse cime du Gondwana ! Pourquoi semblez vous si attristée ?
Vous êtes souvent si gracieuse et agréable ; mais votre tracas aujourd’hui surplombe votre habituelle fierté !
Pourriez-vous me permettre de vous aider aujourd’hui ? vous semblez depuis peu si tristement étourdie.
Les cieux qui saisissaient depuis peu l’inquiétude malsaine qui, depuis l’entame de la canicule fâchait la cime, voulurent par de douces pluies l'apaiser tout en faisant profiter la prairie d’une magnifique fluorescence. Les cieux firent comprendre à la cime leurs intentions, mais celle-ci, vaniteuse, voulut pour elle seule le profit des douces pluies des cieux.
Suite à l’agacement de l’insistance bienfaisante des cieux auprès de la dominante du royaume, elle décida de faire disparaître la prairie grâce à ses laves. La prairie disparut.
Les cieux stupéfaits, saisirent la cime et lui avouèrent :
- Nous voulions te faire le plaisir de te pourvoir d’une beauté encore plus éclatante,
nous voulions en faire autant à la prairie pour qu’elle soit plus vivante et pour votre somptueux royaume, et pour nous les cieux, et pour elle même.
Mais vous l’avez décimé chère cime. Pourquoi autant d'impitoyabilité ? Ne craignez vous donc pas notre courroux ?

La cime dans toute son arrogance manifeste répondit aux cieux :

- J’avoue qu’elle devenait de plus en plus embêtante.
Sans ses envies florales elle aurait toujours été bien vivante
Pour tout vous dire, j’aurai voulu qu’elle n’eut jamais existé

- Ah oui ?

- Ah oui.

C’est alors que les cieux répliquèrent :

- Tu étais déjà aussi belle et imposante que cette pauvre prairie et à vous deux vous flamboyiez votre royaume.

- Vous savez, je n'avais pas le choix, car je devrais être l’unique beauté de mon royaume ! Hélas, vous vouliez en accorder autant à une banale prairie ?

Les cieux devenant peu à peu furieux de la fierté insouciante et malsaine de la cime suite à la disparition de la prairie, firent tomber un déluge destructeur sur le royaume qui l'engloutit.
À l'issue du déluge, les cieux étendirent sereinement sur le royaume détruit une chaleur qui fit dissiper l’eau à la surface des terres.
La cime avait perdu son surplomb d’antan et la prairie réapparu au bout d’un temps. Elle était encore plus belle que jamais. La cime qui n’avais que ses yeux pour pleurer regrettait amèrement son arrogance antérieure et surtout son statut d’autrefois; car, malgré tout, elle eut perdu sa hauteur lors de l’orage et la prairie non seulement réapparut d'avantage plus belle, mais avait pris de la hauteur aussi elle aussi.
La cime comprît que tout orgueilleux pourrait être dépossédé de sa fierté si la vanité est sa devise, et voir l'autrefois modeste lui prendre sa place de prestige.