L'énigme familiale

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Une partie de l’influence sociale que nous subissons provient de ceux qui sont plus proche de nous inclus les parents. Surtout quand on atteint l’âge de la puberté cette influence prend l’allure d’une lutte. Accomplissement de devoir d’une part et revendication de droit d’autre part. Pourquoi à cet âge les parents de Noura continuent-ils de l’embastiller ? La tendance actuelle laisse à croire qu’ils sont perdus dans leur rôle d’éducateur. Á quoi sert-il à notre temps de lanterner à enfermer sa fille entre les mures à longueur de journée ? Ceci étant, nous ne connaissons plus la dot jusqu’à parler de la célébration d’un quelconque mariage. Il est déplaisant de voir nos sœurs porté des grossesses qui aboutissent à un enfant sans père faisant d’elles des célibataires avec enfant. Cette situation les plonge dans un vécu à moitié perdu et désespéré. Á qui la faute ? On s’accuse. Les familles accusent leurs filles et fils de désobéissants et déserteurs. Les filles et fils accusent les parents d’irresponsables, antiques et trop sévère. Mais, ce stade de l’existence est dépassé où parents et enfants doivent être maintenant amis et frères. L’influence du présent créée l’avenir et les souvenirs du présent qui deviennent le passé dans l’avenir font objet de regret.
Noura est dépassée par la pression que ne cessent de lui affliger ses parents. Aujourd’hui elle décide de revendiquer un peu sa liberté et les choses ont dégénérés dans la maison :
— Je ne suis plus une gamine, si vous continuez ces choses vous allez regretter de m’avoir mise au monde.
— Tais toi, je dis bien tais toi. Quel âge as-tu et à qui veux-tu imposer tes lois ? S’exclame son père dans un air de combat.
— Mais Noura quel est ton problème ? N’oublie pas que tu n’as pas ce droit de t’opposer aux décisions de ton père. Après tout c’est lui ton père, renchéri sa mère.
— Regarde maman, toujours je suis coincée dans cette maison si je ne vais pas à l’école soit à l’église. Est-ce une bonne chose tu appelles cela ? Je n’ai pas à visiter les copines et elles ne le peuvent pas non plus parce que vous me l’avez interdite. Même prendre de l’air au dehors je n’en peu pas.
— Écoute Noura, son père le fixa bien dans les yeux : le jour tu oseras poser tes pas à l’extra-muros, je ne voudrais plus jamais les revoir sur ma cour. Me suis-je fais bien comprendre ?
— Papa ? Elle se retourna vers sa mère et lui dit : Notez une chose maman, je ne resterai pas avec vous toute ma vie.
Dans ses regards on pouvait lire : c’est ce qu’on verra. Elle s’empressa dans sa chambre toute en larme.
Sabine est au courant de tout ce qui s’était passé parce qu’elle et Noura sont des voisines, amies et camarades de classe. Elle attendait la rencontrer à l’école pour lui demander ce qui n’allait pas dans leur maison la veille avec tous les bruits qui s’y faisaient entendre.
— Tien ! Te voilà ! Déclara Sabine quand elle vit venir Noura. Sa face était encore marrie et faisait croire comme si elle venait juste de se réveiller. Elle demanda :
— Quoi de neuf ?
— Je t’attendais depuis quelques minutes déjà. Semblerait-il qu’aujourd’hui tu es un peu en retard pour le cours?
— Comme tu peux le voir. J’ai passé une nuit ensommeillée.
Sabine la regarda pendant un moment et dit :
— Je sais ce qui ne va pas. J’ai tout entendu hier. Prend juste courage parce qu’après tout, tu ne demeureras pas sous leur toit tant que tu vivras.
— Tu as raison mais ils doivent me permettre de sortir parfois. Toi-même imagine que tu es à deux pas de chez moi mais je ne suis jamais venu chez toi et toi non plus tu ne peux venir chez moi à cause de mes parents. Je ne peux plus supporter tout ça mon amie. Je n’en peux plus.
— Je te comprends Noura. Déjà en classe de première nous sommes au bout des doigts de l’université et nous partirons bientôt.
— Merci ma copine. Mais c’est comme je séjourne dans l’enfer pour le moment et je sais ce que je ferai pour m’en sortir.
Il y’avait une autre pensée qui animait Noura et aucun conseil ne pouvait changer sa mentalité. Elle voulait venger tout ce que ses parents lui faisaient subir.
Il y’a environ trois semaines elle a trouvé l’alibi qui lui permettait de sortir de la maison même les soirs sur la permission d’Alaba et de Dori ses parents. Aller à un groupe de travail était sa meilleure solution. Etant donné que c’est un objectif scolaire Alaba et Dori ne pouvaient l’empêcher croyant qu’elle se battait pour son examen et leur reviendra avec un bon résultat. Pour eux, elle étudiait avec acharnement et ne s’enquéraient plus de l’évolution de son travail et plus de contrôle strict. Á un moment donné, Dori sa mère institutrice, commençait par se rendre compte que quelque chose clochait quelque part. Ce soir elle attendait le retour de Noura sa fille, assise dans son canapé bourré avec un visage enlisé. La porte s’ouvrit de l’extérieur et c’est la jeune demoiselle qui est maintenant de retour :
— Où étais tu passée ?
Elle ne répondit pas et salua Dori.
— Bonsoir maman !
— J’ai posé la question de savoir où étais tu passée ?
— Je suis allée à un groupe de travail. Je pense que tu le sais plus que moi maman ?
— Depuis quand me parles-tu sur ce ton ? Weh ! Dieu sauve moi. Ce n’est plus mon enfant que j’ai connu. Elle fixa sa fille et n’avait plus mot à dire.
Le retard qu’accusait Noura avant de rentrer à la maison après les cours de l’après midi devenait répétitif. Abala son père, directeur d’agence, résolu d’imposer l’heure à laquelle sa fille devrait être désormais présente à la maison. Pas au-delà de dix-huit heures. Malgré cette résolution à lui rétrécir son temps, elle ne s’inquiétait pas parce qu’Abala part dans trois jours pour une mission.
— Allô ! Elle reçoit un coup de fil provenant de Johny son petit ami.
— Salut Bb ! Pouvons-nous nous voir ce soir ?
— Mmmmm non, pas aujourd’hui. Peux-tu imaginer ? Mon père part dans trois jours pour une mission. Et laisse moi te dire, pendant son absence, je serai entièrement à toi.
— Bonne nouvelle ! Nous allons bien nous amuser.
— T’inquiète chéri. Quelqu’un arrive. Bye ! Elle raccrocha l’appel puis s’allongea sur le lit. Dori ouvrit la porte et la vit allonger. Elle l’interrogea :
— Je t’ai entendu au téléphone, c’était avec qui ?
— Mmm maman, Mmm maman c’était avec personne. Mmmm une amie de l’école. Oui une amie. C’était pour... m’enquérir de ce que nous allons faire ce soir au groupe de travail.
Dori fut étonnée par sa manière de répondre mais ne poursuivi pas ses questionnements. « Les lettrés ne sont ni omnipotents ni omniscients. Ils n’ont pas crée le ciel et la terre. Un vrai lettré défend ce qui est sa stabilité ». Dori et Abala ne peuvent pas éternellement contrôler Noura. Depuis le départ de son père Noura ne dormait plus à la maison et Dori n’arrivait plus à la supporter jusqu’au jour où elle apprit une nouvelle bouleversante. Comment faire ? Elle téléphona son mari :
— Un feu vient de saccager notre maison chéri.
— Un feu ? Mais trouve les gens vous allez l’éteindre.
— Tu ne me comprends pas chéri. Tu es la seule personne qui puisse l’éteindre.
— Mais, d’où est provenu le feu ?
— De ta fille, ta fille...
— Je ne te comprends pas jusqu’alors. Laisse. Á mon retour tu m’expliqueras mieux.
Dori n’a pas pu annoncer la nouvelle à son mari. Elle décida d’attendre son retour de peur de ne pas bouleverser sa mission. Voici maintenant que ce qui s’évitait est devenu inévitable, il n’y aura plus de retour. Inconsciemment c’est le résultat qu’escomptaient Dori et Abala. Ce qui devrait arriver est arrivé.