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Le Voyageur du 18 h 45
Il prenait comme moi le 18h45 et tous les jours, il arrivait à la toute dernière minute, sans vraiment se presser. C’est tout au moins ce qu’il me laissait à penser, il avait l’air tranquille et, depuis que je l’observais, il ne l’avait jamais raté. Le train suivant n’étant qu’à vingt deux heures, le risque de le manquer accentuait dans mon esprit le suspense, tout comme il l’aurait été pour moi, face à la même éventualité.
Pourquoi l’avais-je remarqué, lui, plus qu’un autre ? À vrai dire, je n’en savais rien, mais durant ce genre de trajet, certains lisent un bouquin, d’autres regardent leurs chaussures ou le plafond, moi j’observe mes contemporains ! Il avait accroché mon regard... peut-être par son style décontracté, son allure. Dans les trains de banlieue, en fin de journée, on y rencontre plus facilement des gens dont le costume est aussi froissé qu’eux-mêmes, alors que lui, portait complet-veston, semblant sortir du pressing !
Dès qu’il était monté dans la rame, il jetait un regard sur l’assistance, puis, il allait immanquablement s’installer, à côté de jeunes femmes seules. Ensuite, il ne se passait guère de temps avant qu’il cherche à engager la conversation. Il ne faisait pas de grands gestes, tout au plus parlait-il un peu avec les mains, ainsi il captivait probablement mieux leur regard. Il obtenait semblait-il toujours la sympathie et un sourire... car ensuite, invariablement, il descendait avec la jeune femme.
Pendant longtemps, j’avais imaginé qu’il connaissait effectivement beaucoup de monde. Les gens qui prennent ce train étant en principe toujours les mêmes qui rentrent chez eux la journée de travail terminée. Mais ses rencontres féminines ne réapparaissaient plus ensuite... L’éventualité qu’elles aient pu prendre un autre wagon était possible, aussi, je n’y attachais pas plus d’importance que cela.
Plusieurs jours passèrent sans le voir monter dans le train. Les autres passagers semblaient indifférents, mais pour moi, il manquait dans le paysage, alors qu’il ne soit plus là...
Ce n’était pourtant pas un spectacle ! À croire que si, puisque je l’observais attentivement, chaque jour, me demandant laquelle des jeunes femmes présentes il allait tenter de séduire. J’avais du coup l’humeur chagrine ! On s’habitue à voir des personnages qui nous sont sympathiques, au moins en apparence. Lui, avait aiguisé ma curiosité plus que tout autre avec son air décontracté et toujours bien mis ! Ainsi en plus de l’observer, je passais souvent mon temps de trajet, à essayer de deviner quel métier il pouvait bien faire, pour être toujours aussi impeccablement habillé. Jamais je ne le saurais...
Il s’écoula une quinzaine de jours ainsi, sans le revoir... Un soir alors que j’étais assis à ma place habituelle, le voyageur, assis en face à moi, avait déplié son journal, où je pus lire en première page : – Un homme venait d’être arrêté et avait avoué plusieurs viols de jeunes femmes. Il reconnaissait les avoir abordés dans un train du soir...
Pourquoi l’avais-je remarqué, lui, plus qu’un autre ? À vrai dire, je n’en savais rien, mais durant ce genre de trajet, certains lisent un bouquin, d’autres regardent leurs chaussures ou le plafond, moi j’observe mes contemporains ! Il avait accroché mon regard... peut-être par son style décontracté, son allure. Dans les trains de banlieue, en fin de journée, on y rencontre plus facilement des gens dont le costume est aussi froissé qu’eux-mêmes, alors que lui, portait complet-veston, semblant sortir du pressing !
Dès qu’il était monté dans la rame, il jetait un regard sur l’assistance, puis, il allait immanquablement s’installer, à côté de jeunes femmes seules. Ensuite, il ne se passait guère de temps avant qu’il cherche à engager la conversation. Il ne faisait pas de grands gestes, tout au plus parlait-il un peu avec les mains, ainsi il captivait probablement mieux leur regard. Il obtenait semblait-il toujours la sympathie et un sourire... car ensuite, invariablement, il descendait avec la jeune femme.
Pendant longtemps, j’avais imaginé qu’il connaissait effectivement beaucoup de monde. Les gens qui prennent ce train étant en principe toujours les mêmes qui rentrent chez eux la journée de travail terminée. Mais ses rencontres féminines ne réapparaissaient plus ensuite... L’éventualité qu’elles aient pu prendre un autre wagon était possible, aussi, je n’y attachais pas plus d’importance que cela.
Plusieurs jours passèrent sans le voir monter dans le train. Les autres passagers semblaient indifférents, mais pour moi, il manquait dans le paysage, alors qu’il ne soit plus là...
Ce n’était pourtant pas un spectacle ! À croire que si, puisque je l’observais attentivement, chaque jour, me demandant laquelle des jeunes femmes présentes il allait tenter de séduire. J’avais du coup l’humeur chagrine ! On s’habitue à voir des personnages qui nous sont sympathiques, au moins en apparence. Lui, avait aiguisé ma curiosité plus que tout autre avec son air décontracté et toujours bien mis ! Ainsi en plus de l’observer, je passais souvent mon temps de trajet, à essayer de deviner quel métier il pouvait bien faire, pour être toujours aussi impeccablement habillé. Jamais je ne le saurais...
Il s’écoula une quinzaine de jours ainsi, sans le revoir... Un soir alors que j’étais assis à ma place habituelle, le voyageur, assis en face à moi, avait déplié son journal, où je pus lire en première page : – Un homme venait d’être arrêté et avait avoué plusieurs viols de jeunes femmes. Il reconnaissait les avoir abordés dans un train du soir...
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Une invitation à lire ma nouvelle 'Le tisseur de rêves' en finale du Grand Prix.
http://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/le-tisseur-de-reves-1
Merci d'avance.
Mon œuvre, “De l’autre côté de notre monde”, est en Finale pour la Matinale en cavale 2017. Une invitation à la lire et la soutenir si le cœur vous en dit ! Merci d’avance !
http://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/de-l-autre-cote-de-notre-monde