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Le temps d'une année
11/01/13. Un hublot. Nuages en quantité infinie.
J’ai pris l’avion. Direction la Nouvelle-Calédonie. Nouveau départ, nouvelle vie. Je t’ai rencontré à bord. Tu étais assis sur le siège, juste devant moi. Tes cheveux blonds dépassaient. Et je t’ai observé, à la dérobée.
20/02/13. Trois amies. Sous un faré. Cour de récrée. Visages lumineux, peaux bronzées.
Je t’ai croisé au lycée. Je suis arrivée en retard ce jour-là. J’ai dépassé le portail en courant et traversé l’entrée, le cœur battant. Je t’ai vu à cet instant précis. Dans la précipitation, j’ai failli te rentrer dedans. J’ai rougis. Tu m’as adressé un sourire en coin.
03/03/13. Une forêt vierge. Le Mont-Koghi. Végétation luxuriante, arbres qui semblent toucher le ciel. Terre rouge. Racines, rochers, plantes mêlées.
Je t’ai retrouvé ici. Dans cette forêt, lors d’une randonnée organisée par le lycée. Nous avons fait connaissance. Tu m’as chuchoté des blagues à l’oreille. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’esclaffer. Après-midi magique. Ta sincérité m’a touchée.
09/04/13. Anse Vata. Plage et océan. Ciel bleu et à l’horizon, quelques catamarans.
Le sable était chaud. J’ai posé ma tête sur ton ventre. Tu as glissé ta main dans mes cheveux. Je me suis sentie bien. Je me suis dit « C’est ça, l’amour ». La simplicité. L’été toute l’année. Je n’ai rien dit ; j’ai simplement fermé les yeux. Tu as repoussé délicatement ma tête. J’ai fait semblant de dormir. Tu m’as ensuite soulevée et puis, tu m’as jetée à l’eau. Dans ma bouche, un goût salé. Je n’ai pas pu t’en vouloir. J’ai éclaté de rire.
29/05/13. Sièges faiblement éclairés. Salle de ciné. Boîte de popcorns.
Premier film en amoureux. « Django Unchained », Tarantino. Tu m’as pris la main. Je l’ai serré très fort. J’ai perdu toute notion du temps. Tu m’as embrassé. J’ai répondu à ton baiser. C’est dingue comme j’ai pu retomber amoureuse de toi, mille fois.
14/06/13. Ponton d’un petit bateau. Fond turquoise au loin.
C’était mon anniversaire. Tu m’as emmené camper sur un îlot. C’était le paradis et dans mon cœur, l’extase. Tu m’as montré comment ouvrir une noix de coco. Je t’ai apporté quelques branches pour faire un feu. Tu as monté la tente. Nous n’étions que tous les deux.
02/07/13. Table en teck. Un verre de jus d’orange. Petit café tranquille, dans un coin de la ville.
Tu m’as pris la main. Tu m’as regardé droit dans les yeux, puis tu les as détournés. C’est ce jour que j’ai découvert ta timidité. Tu m’as dit : « Je t’aime ». J’ai eu des papillons dans l’estomac, mon amour j’étais toute à toi.
25/08/13. Pizza. Soda. Terrasse plongée dans l’obscurité.
Vingt-trois heures. Nous avons regardé une série. Tu m’as prise dans tes bras. Je n’ai eu besoin de rien d’autre. J’ai seulement besoin de toi.
25/08/13. Lit défait. Moustiquaire ouverte. Télé allumée.
Nous étions dans ta chambre. Tu m’as aidé à réviser l’histoire. Après quelques heures, je me suis mise à pleurer. Tu t’es moqué de moi mais j’ai bien vu que le cœur n’y était pas. Tu as fini par me serrer dans tes bras. J’ai respiré ton odeur. Pour me souvenir de ça, de toi, de nous. Le compte à rebours a depuis longtemps commencé.
01/09/13. Une baignoire. La porte fermée. L’évier. Un robinet.
Je me suis enfermée dans la salle-de-bain. On s’est pris la tête. J’étais lasse. Lasse de ce qui était en train de nous arriver. Lasse de sentir les jours s’envoler. Lasse de compter les semaines. Lasse de les laisser me briser.
08/10/13. Un jeune homme. Une jeune fille s’appuie sur lui, le sourire aux lèvres. Il est plus grand qu’elle. Tous deux portent des vêtements d’été. Elle a l’air heureuse. Lui aussi.
Sacrée journée. Nous nous sommes retrouvés sur la plage. Comme dans nos souvenirs, rituel du passé. Une fois dans l’eau, j’ai tenté de te couler. Sans succès. Tu m’as offert un pot de glace, mélange de trois parfums. Framboise, cerise et caramel salé. Tu m’as emmené faire un tour d’auto-tamponneuse. J’ai aimé ça. C’était bon d’oublier. D’oublier le temps. D’oublier le chronomètre. D’oublier qu’octobre rime avec fin d’année.
22/11/13. Deux mains entrelacées. Ensemble flou.
Dernière fête avec toi. Nous avons bu, mangé, profité. Nous avons dansé. Une danse lente. Essoufflée. J’ai eu froid. Tu m’as prêté ton pull. J’ai encore pleuré. La fin était tellement proche...
17/12/13. Regroupement de personnes, les membres de ma famille, bagages en main. Ecrans « arrivées » et « départs ». Sourires forcés, airs attristés. Cette fois, c’est la fin.
Tu n’es pas venu à l’aéroport pour une dernière embrassade. J’avais un peu d’espoir. Tu aurais pu me faire la surprise. Mais tu m’as dit que tu préférais les « aux-revoir » aux « adieux ». J’ai pensé que c’était la meilleure solution. La moins douloureuse. Mais ça n’a rien changé. Nos rêves se sont quand même brisés.
Foutue distance.
01/01/14. Retour en France. Ancienne maison. Nouvelle chambre. Une pièce vide, un matelas au sol. Murs roses fraîchement repeints. Fenêtre ouverte. Ciel gris.
J’ai repris la route, ma route. Loin de toi. De tes baisers, de ton humour, de ta présence. Le manque me ronge le cœur, pourquoi ça fait si mal l’absence ?
Peut-être que nos chemins se recroiseront un jour.
Peut-être que je goûterai au bonheur d’être de nouveau dans tes bras, mon ange.
*
Je referme l’album photo avec douceur, les larmes aux yeux, un sourire ému sur les lèvres.
J’ai pris l’avion. Direction la Nouvelle-Calédonie. Nouveau départ, nouvelle vie. Je t’ai rencontré à bord. Tu étais assis sur le siège, juste devant moi. Tes cheveux blonds dépassaient. Et je t’ai observé, à la dérobée.
20/02/13. Trois amies. Sous un faré. Cour de récrée. Visages lumineux, peaux bronzées.
Je t’ai croisé au lycée. Je suis arrivée en retard ce jour-là. J’ai dépassé le portail en courant et traversé l’entrée, le cœur battant. Je t’ai vu à cet instant précis. Dans la précipitation, j’ai failli te rentrer dedans. J’ai rougis. Tu m’as adressé un sourire en coin.
03/03/13. Une forêt vierge. Le Mont-Koghi. Végétation luxuriante, arbres qui semblent toucher le ciel. Terre rouge. Racines, rochers, plantes mêlées.
Je t’ai retrouvé ici. Dans cette forêt, lors d’une randonnée organisée par le lycée. Nous avons fait connaissance. Tu m’as chuchoté des blagues à l’oreille. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’esclaffer. Après-midi magique. Ta sincérité m’a touchée.
09/04/13. Anse Vata. Plage et océan. Ciel bleu et à l’horizon, quelques catamarans.
Le sable était chaud. J’ai posé ma tête sur ton ventre. Tu as glissé ta main dans mes cheveux. Je me suis sentie bien. Je me suis dit « C’est ça, l’amour ». La simplicité. L’été toute l’année. Je n’ai rien dit ; j’ai simplement fermé les yeux. Tu as repoussé délicatement ma tête. J’ai fait semblant de dormir. Tu m’as ensuite soulevée et puis, tu m’as jetée à l’eau. Dans ma bouche, un goût salé. Je n’ai pas pu t’en vouloir. J’ai éclaté de rire.
29/05/13. Sièges faiblement éclairés. Salle de ciné. Boîte de popcorns.
Premier film en amoureux. « Django Unchained », Tarantino. Tu m’as pris la main. Je l’ai serré très fort. J’ai perdu toute notion du temps. Tu m’as embrassé. J’ai répondu à ton baiser. C’est dingue comme j’ai pu retomber amoureuse de toi, mille fois.
14/06/13. Ponton d’un petit bateau. Fond turquoise au loin.
C’était mon anniversaire. Tu m’as emmené camper sur un îlot. C’était le paradis et dans mon cœur, l’extase. Tu m’as montré comment ouvrir une noix de coco. Je t’ai apporté quelques branches pour faire un feu. Tu as monté la tente. Nous n’étions que tous les deux.
02/07/13. Table en teck. Un verre de jus d’orange. Petit café tranquille, dans un coin de la ville.
Tu m’as pris la main. Tu m’as regardé droit dans les yeux, puis tu les as détournés. C’est ce jour que j’ai découvert ta timidité. Tu m’as dit : « Je t’aime ». J’ai eu des papillons dans l’estomac, mon amour j’étais toute à toi.
25/08/13. Pizza. Soda. Terrasse plongée dans l’obscurité.
Vingt-trois heures. Nous avons regardé une série. Tu m’as prise dans tes bras. Je n’ai eu besoin de rien d’autre. J’ai seulement besoin de toi.
25/08/13. Lit défait. Moustiquaire ouverte. Télé allumée.
Nous étions dans ta chambre. Tu m’as aidé à réviser l’histoire. Après quelques heures, je me suis mise à pleurer. Tu t’es moqué de moi mais j’ai bien vu que le cœur n’y était pas. Tu as fini par me serrer dans tes bras. J’ai respiré ton odeur. Pour me souvenir de ça, de toi, de nous. Le compte à rebours a depuis longtemps commencé.
01/09/13. Une baignoire. La porte fermée. L’évier. Un robinet.
Je me suis enfermée dans la salle-de-bain. On s’est pris la tête. J’étais lasse. Lasse de ce qui était en train de nous arriver. Lasse de sentir les jours s’envoler. Lasse de compter les semaines. Lasse de les laisser me briser.
08/10/13. Un jeune homme. Une jeune fille s’appuie sur lui, le sourire aux lèvres. Il est plus grand qu’elle. Tous deux portent des vêtements d’été. Elle a l’air heureuse. Lui aussi.
Sacrée journée. Nous nous sommes retrouvés sur la plage. Comme dans nos souvenirs, rituel du passé. Une fois dans l’eau, j’ai tenté de te couler. Sans succès. Tu m’as offert un pot de glace, mélange de trois parfums. Framboise, cerise et caramel salé. Tu m’as emmené faire un tour d’auto-tamponneuse. J’ai aimé ça. C’était bon d’oublier. D’oublier le temps. D’oublier le chronomètre. D’oublier qu’octobre rime avec fin d’année.
22/11/13. Deux mains entrelacées. Ensemble flou.
Dernière fête avec toi. Nous avons bu, mangé, profité. Nous avons dansé. Une danse lente. Essoufflée. J’ai eu froid. Tu m’as prêté ton pull. J’ai encore pleuré. La fin était tellement proche...
17/12/13. Regroupement de personnes, les membres de ma famille, bagages en main. Ecrans « arrivées » et « départs ». Sourires forcés, airs attristés. Cette fois, c’est la fin.
Tu n’es pas venu à l’aéroport pour une dernière embrassade. J’avais un peu d’espoir. Tu aurais pu me faire la surprise. Mais tu m’as dit que tu préférais les « aux-revoir » aux « adieux ». J’ai pensé que c’était la meilleure solution. La moins douloureuse. Mais ça n’a rien changé. Nos rêves se sont quand même brisés.
Foutue distance.
01/01/14. Retour en France. Ancienne maison. Nouvelle chambre. Une pièce vide, un matelas au sol. Murs roses fraîchement repeints. Fenêtre ouverte. Ciel gris.
J’ai repris la route, ma route. Loin de toi. De tes baisers, de ton humour, de ta présence. Le manque me ronge le cœur, pourquoi ça fait si mal l’absence ?
Peut-être que nos chemins se recroiseront un jour.
Peut-être que je goûterai au bonheur d’être de nouveau dans tes bras, mon ange.
*
Je referme l’album photo avec douceur, les larmes aux yeux, un sourire ému sur les lèvres.
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qui passent et l'amour qui grandit. Mon vote.
A voté.
Belle description du bonheur , de l'amour et de la souffrance d'une séparation .
J'adore et j'en redemande !
Ca fait super plaisir de lire de tels avis !
Si le coure vous en dit, je vous invite à venir découvrir ma page. Merci.
Avec plaisir!
;-) mon vote! Bonne chance.
Un conseil de grognard de l'orthographe : prière revoir accords participe passé ( tu m'as embrassée, tu m'as emmenée - 2 fois-, tu m'as regardée,tu m'as aidée) ce n'est pas un reproche, seulement un conseil cordial.
En effet, merci du conseil. Je ferai très attention la prochaine fois. Si j'avais la possibilité de corriger mon écrit, je le ferais sans attendre. Bonne journée à vous :)
Cecel
Donnez-nous d'autres histoires de votre cru. Personnellement, je suis preneur.
J'irai bientôt sur votre page pour lire d'autres textes dont vous êtes l'auteure. Et comme vous êtes encore lycéenne, je vous recommande particulièrement deux de mes textes : "Zéro à l'oral" et "Fatum", qui devraient vous rappeler quelque chose. J'étais prof d'anglais et ça a laissé quelques traces, bien que maintenant j'explore d'autres pistes...
Et bonne chance pour la finale ;)
Bonne chance
Félicitation pour votre finale et bonne chance.
Je vote.
Bonne soirée!
Je renouvelle mon vote.
bravo et à te lire.
Amitiés
Jm
Bonne soirée, c'est très appréciable. Bonne chance à vous!
Bonne chance à vous également
J'ai retrouvé ce mal que j'avais ressenti. Merci pour ça.
Inscrite depuis peu, passez me lire en catégorie poésie, si le cœur vous dit.
Bravo, vraiment...
à la fois frêle et redoutable: l'émotion partagée de l'amour naissant... Mon vote pour ce bain de jouvence ...!
Merci de ce partage et bravo !!
J'ai aimé puisque tout lu d'une traite...
Mon soutien
mon soutien vers le podium !
Mes deux œuvres, BAL POPULAIRE et ÉTÉ EN FLAMMES , sont en lice
pour le Grand Prix Été 2016. Je vous invite à venir les soutenir si le cœur
vous en dit, merci! http://short-edition.com/oeuvre/poetik/bal-populaire
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/ete-en-flammes
08.04.16
Avec un regard de 3 fois 20 ans.
Merci de m'avoir emporté dans ces souvenirs de cet amour de jeunesse. Véronique. Le Maroc. Puis des routes différentes.
Je ne l'oublierai jamais.
Merci. Merci.
Amitiés
JM
A vous lire encore.
Je suis sous le charme de ce récit. Une route, un chemin de vie déjà bien rempli. L'amour prend beaucoup de place et c'est bien ainsi. J'ai adoré tes phrases courtes qui donnent une cadence à ton récit. C'est parfait !
BRAVO ! Et je croise les doigts pour toi.
J'ai beaucoup apprécié le temps en trame de fond, en tempo avant de me rendre compte avec cette chute subtile, qu'il s'agissait d'un album-photos, de souvenirs.
C'est beau et plein d'espoir. Bravo et bonne chance!
Quelques petites fautes sur votre chemin d'écriture, mais il est vrai que le temps vous était compté ;-)
C'est quoi tes parfums ?
Merci infiniment pour ce commentaire rassurant et encourageant....quel dommage que tu ne sois pas Shiva, j'aurais eu 8 votes !!!
L'écriture un peu hasardeuse... tu me croiras ou non, est voulue. Tout d'abord par manque de temps. Ensuite parce que j'ai essayé de me mettre à la place de moi-même, quand j'avais 15 ans. J'ai voulu faire un côté simple, presque enfantin. Si jamais ça t'intéresse, voici un récit que je suis entrain d'écrire, le style est un peu plus évolué : https://www.wattpad.com/story/63655468-nuits-am%C3%A8res Merci encore! :D
Ah oui ok d'accord, je comprends mieux pourquoi maintenant ^^
Le style est original, court mais intense, j'adore ce genre de récits avec des dates... Tu as vraiment su recréer les émotions d'une série de photos, la nostalgie d'un voyage... Ça donne envie de partir tout de suite en Nouvelle-Caledonie (d'ailleurs une question : tu y es déjà allée ? Car les descriptions paraissent être du vécu mais je peux me tromper !). Félicitations en tout cas :3 +1
Par contre je ne m'y connais pas du tout, mais dans mon esprit les films de Quentin Tarantino n'étaient pas spécialement romantiques ! :p
Mon TTC est par là si tu es interéssée http://short-edition.com/oeuvre/tres-tres-court/mon-bout-du-ciel