Le printemps perdu

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Non, c'est plutôt le pays qui est dans le noir .Oui, c'est plutôt le pays qui est dans ce noir. Non, rêve-je seulement ? Non, ces sont des hallucinations psychédéliques. Parce que, j'ai juste les yeux fermés et les deux mains ligotées sous une brulante surveillance, de ces plusieurs geôliers. Cette situation étouffante, germée par ces miliciens qui se considèrent alors policiers, maîtres, protecteurs de la cité. Oui, cette cité qui nous a été volé par ces miliciens qui s'entredéchirent et déchire le pays. Alors, que c'est à nous revient l'honneur, de lutteur et de vrais meneur, révolutionnaire comme les fédérés communards de la première heure. Nous avons pu briser la peur qui existait depuis longtemps au cœur de chaque libyen. On est sorti dans toutes les rues, le poing de la main brandis. C'était à Benghazi début de l'insurrection, l'insurrection excrétée par l'immolation de Bouazizi, qui devint par la suite la première fleur du printemps, qui germera et influencera toutes les rues du monde arabe.
J'angoisse tout seul devant ce noir, faufilant sous mes yeux a l'image d'une grasse dame, les commissures de ses lèvres imposantes, perfora ses yeux a l'aides d'un de ses doigts, me donna l'envi de crier, mais je réalisai que je ne pourrais pas, ma voix venait d'être censurer et dompter par cette robuste dame, me plaça un bâillon sur la bouche, se transforma comme une bulle, alerta mes oreilles qu'elle pourrait s'éclater comme le pays, si elle désire a la seconde près . Brusquement la bulle devint noir, symbole du désastre .La dame me demanda avec une voix familier me j'ignore pour qui cette voix. Peux-tu me faire l'amour ? S'approcha de moi, en fin j'avais pu crier comme je désirais. Elle disparait.
Le geôlier précipita les pas, ouvra la porte de la cellule me demanda si vais-je bien ? C'est un aimable et gentilhomme.
— c'est un cauchemar ? demanda le geôlier
— Ah ! Oui, répondis-je avec une voix étouffante
— les cauchemars depuis ce printemps perdu, ça ne manque pas.
— pour qui vous travaillez ? Et pourquoi vous me détenez ?
— si le pays dans un gouffre du désastre, c'est à cause de vous et votre maladie de faire la révolution.
— Est-elle une raison valable de ma détention ?
— le pays est devenu une immense affaire, me répondit éloquemment et il continue.
Si ne trempes-tu pas la main ? Tu ne trouveras pas ton affaire. Le pays est à l'image d'un terrain de compétition pour les grandes nations. C'est un désordre organisé depuis l'ONU, qui admet un gouvernement. Alors que l'autre organe de l'insécurité et du désordre, choisira un autre camp belligérant pour une raison, d'assouvir le gout de leur domination. C'est eux qui nous arment pour qu'on s'achève de manière intermittente. C'est eux le dominant d'hier et d'aujourd'hui. Kadhafi avait raison sur ce point et tout ce désastre qu'il avait prédît. Que les pays arabes voulaient seulement et simplement nous voir sans culottes. L'occident ne rien d'autre : pillages ; traire la grosse vache ; Armé l'autre camp et soutenir l'autre camp ; défendre une race au détriment d'une autre. C'est qui résume le nouvel ordre mondial. L'Afrique est constitués, des états sans repère, que les africains ne peuvent rien faire autre que pleurer sur les tombes de leurs résistants et héros. Vu que Kadhafi n'a pas jusqu'à la une tombe, on le pleure sur les réseaux sociaux en attendant sur sa tombe ou l'on gravera ces paroles larmoyantes : ''regretteriez-vous le jour ou le regret n'aura aucun sens, le jour ou la braise charbonnera l'arbre de la jouissance ,regretteriez-vous le jour ou l'eau dépassera la vase, le jour de ce profond regret, le regret n'aura aucun sens .
Il claqua la porte derrière lui. Sur son visage le mot amour pouvait se déchiffrer si facilement, il veille sur moi depuis qu'on m'avait kidnappé ou suis détenu dans ce geôle loin de toutes les âmes humaines. Ici tout fait sombre, comme dans une grotte. La cellule ne peut dépasser pas le cinq mètre carré, elle porte l'effigie d'Omar Al Mokhtar, le grand cheikh de tous les martyres, le héros de la résistance, contre l'Italie impériale.
J'essaie de refermer mes yeux et du nouveau le rêve noir du pays me poursuit, me rattrape et me replonge dans ce sort ténébreux, dans une profonde chute infernale. C'est une vraie chute morbide tintée d'un véritable chao merdique. Partout les épines de la rose sèment l'effroi et déguisent la terreur à leurs justes guises. C'est une calamité d'un ordre mondial qui s'abatte sur nous, un ordre à caractère consumériste qui nous consume et nous brulent, nous et nos rêves avec. Les tribus s'entre-déchirent du jour le jour et le pays est cuit au four. Les écrans et le media du monde, aucun d'eux diffuse une bonne nouvelle qui porte la splendeur et la gloire du changement, sauf que l'image d'attentats, de check point à chaque croissement, de milices qui s'achèvent entre eux pour le contrôle d'un camp à l'autre camp, ces images meurtrières et sanguinaire sont une réalité vécue qui dépasse l'entendement d'un simple rêve engourdi. Le pays dans son ensemble gît dans le sang de la violence ou les fleurs du printemps se sont desséchées en laissant nourrir une déception désastreuse.
On a détrôné le guide sans doute on a ainsi généré un nouveau danger, dont l'ombre plane sur nous en permanence, c'est une ombre de la peur et de la guerre. C'est cette soif bouillante d'avoir une vraie démocratie et une robuste révolution, était l'épicentre de notre lutte, le berceau de notre révolution. C'était ce jour que le peuple avait décidé de descendre, chanté et crier dans les rues réclamer la mort à la terreur, le rejet de la peur.
Moustapha était le premier à avoir reçu une balle à la poitrine d'un militaire du régime on était déterminé et fidèle lutteur, le deuxième jour on a manifesté avec le corps de nos martyres et Benghazi semble être tout entière branchée d'une idée révoltante, insurrectionnelle. La ville est prête a jeté l'éponge et de voir devant tout en criant mort au roi.
Il nous promettait depuis son pupitre de Bâbal aziziya, le pire une rivière du sang et qu'il nous poursuivait rue après rue comme de rat, il était tout juste orgueilleux hors de lui. Il sous-estimé le grincement retentissant que nous pourrions lui faire et que nous aussi sommes capable de prendre une radio et crié haut et fort, comme de vrais sauveurs, rédempteurs . Nous pourrions aussi offrir une liberté et une démocratie comme lui, pendant l'aurore du septembre 1969 .Nous sommes fiers au début de soulèvement, parce que l'espoir d'incarner le changement étaient nous. Oui, le nouveau pour le pays gémit au fond de nous.
Des fusillades de tous les sens, visant le camp ou je suis détenu. Deus cagoulés déchargent toute une série de rafale, qui me défigure la cervelle, je tombe à terre, je commence à perdre connaissance. La dame aux yeux crevés, du nouveau apparait et me parle sous un ton narquois '' Ah ! l'avenir radieux prédis après Kadhafi était qu'une simple ruse, une ruse de guerre pour tromper son ennemi dans le but d'avoir le dessus .Une tromperie obscène et malveillante contre un peuple assoiffé de liberté. C'est l'un de complot du siècle, raffiné et composé par la France du Sarkozy, admirait et chanter par les américains, dansait par l'OTAN, finançait par les arabes, distribuait par l'ONU et vers la fin de la chanson conspiratrice sous sa forme lyrique, comploteuse, le négus chuta et le pays ne trouva jamais le parfum escompté. Pauvre Libye, c'est une main tendue, une tempête. Les liens sociales et la cohésion ont volé en éclat vous allez s'achever entre vous vous pour longtemps, comme de fous, maudit que vous êtes, vous aviez mordu la main qui vous a libérer de vos taudis, voici la démocratie que vous venez d'obtenir. Alors, jouissez ! De ce printemps des épines. Il est encore temps. Mourez !