Le glaive à double tranchant

« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. » Non je devais rêver, j’étais dévasté. Je ne sentais plus mes jambes et mon cœur semblait ralentir, un tourbillon d’émotions m’envahit, je voyais flou ; j’entendis quelqu’un m’appeler je ne sais combien de fois, la voix était lointaine ; puis soudain, je sombrai dans le noir...
-Maman, maman, vient elle bouge et émet des murmures peut audible, je crois qu’elle se réveil. Je pouvais reconnaitre la voix de Divine ma sœur ainé.
-Grace ma fille, réveil toi, tu m’as fait si peur. Je pu observer ce sourire triste avec le quel maman me parlait bien que je voyais flou, il y avait comme une épaisse brume sur mes yeux.
Je me réveillai dans le salon, mon corps fébrile allongé sur le sofa entouré de maman et de ma sœur ainée
-pa-pa..., papa, où est papa ? Et Onile ? Où est-il ? Attendez ! Je rêve ou elles se consultent du regard. Personne n’osait me répondre. C’est quoi le délire ? Pourquoi prendre du temps pour répondre à une simple question ? Je me levai alors d’un coup, cherchant le paternel dans toute la maison, Divine tenta de me retenir mais rien à y faire quand je m’obstine. Je voulais comprendre pourquoi la maison était si silencieuse. Je me mis à crier encore à voix déployée quand tout à coup, derrière moi, j’entendis...
-Grace arrête !!! Papa a été conduit au poste de police et Onile l’a suivi et là, ta réaction ne nous aide en rien, ne vois-tu pas que maman en souffre ? reprit furtivement Divine
Mais un instant ! Police ? Police... cette expression m’est bien familière, mais bizarrement j’ai comme un troue de mémoire...je me dirigeai vers maman assise à même le sol, je vins m’agrippée au sofa, encore sonné par la phrase : « Mr PRASHADI Eden Fulbert vous êtes en état d’arrestation pour abus sexuelle sur mineurs. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous » quand soudain... oui bien sûr  J’étais peut être amnésique de quelques heurs avant mon réveil, mais l’arrestation de papa, je m’en souviens encore. Comment avais-je pu oublier ?
Oh non, j’aurai mieux fais de rester amnésique. Je m’en souviens maintenant. L’envie que tout ce je venais d’entendre sois juste une hâblerie étais comme une psychose, mais non je suis confrontée à la pure réalité, un cauchemar. Tout s’explique maintenant, le départ curieux de toutes les petites filles que maman ramenait du village, les railleries et les prises de distance de la plus part de mes amis ainsi que ceux de Divine et même d’Onile. J’étais toujours fébrilement accroché au sofa pour éviter de me retrouver parterre. La surprise était toujours nouvelle. Maman se leva d’un bond pour me soutenir.
-Vous réalisez le pétrin dans lequel papa nous a mis ? Qu’il ait des pulsions entant qu’homme envers d’autres femmes, cela ne m’étonne, mais qu’il aille jusqu'à violer la conscience et encore plus l’innocence de jeune fille, alors ça, c’est inconcevable, c’est inadmissible. Maman fondit en larme la seconde d’après. Divine s’empressa de la réconforter
J’étais toujours plongée dans cette réflexion animée d’un flux de questionnement quand je sentis des vagues de douleur semé de tristesse m’envahir à cet instant précis, je voyais floue mon monde s’écroulait autour de moi. Mon esprit alpiniste immobile vivait mon égarement parachevé par mon opprobre ou peut- être mon abjection ! Je pleurais... oui je pleurais. Mes larmes coulant, muettes mais en même temps pleines d’interpellations traduisaient l’indescriptible douleur que je ressentais tout au fond de mon âme qui venait d’être transpercée par le glaive à double tranchant de la vérité. Ma complainte était cet appel traduisant mon envie que la vérité tant de fois occultée émette ses rayons pour qu’en fin justice sois faite. Comment ? Comment Cet homme que j’ai tant idéalisé, tant aimé et même adorer pouvait-il se rabaisser aussi bas ? Ne savait-il pas que ce fruit suave dont t-il se délectait ingratement et égoïstement avait un arrière-goût insipide ? Comment pouvait-il prendre plaisir devant la souffrance de celles qu’il pouvait appeler Mes enfants? Je n’arrivais vraiment pas à comprendre mais une chose était sûr, mon père me dégoutais. Oui... oui je sais que, quelque soit la haine qui m’habitais à ce moment précis et même présentement, il m’était impossible de supprimer une évidence : il est toujours mon père et cela ne changera pour rien au monde.
Je viens d’apprendre que mon père est un pédophile, qu’il a détruit l’innocence de plusieurs petites filles mineures toutes comme moi. Ma fierté me fuit, et mon cœur est tout effrité, je ne pourrai pas supporter cette humiliation mais je commence à comprendre une chose : cette vie est semée de cactus qu’on moissonne un jour, un soir de névralgie. Que deviendra notre vie ? La famille PRASHADI est souillée à jamais. Le soleil s’est réveillé aujourd’hui sur la vie de ma famille pour ne plus s’éteindre. Les jours à venir, j’en suis sûr seront empreint de sinistres événements.