Passant dans la ruelle qui donne sur leur demeure, j’aperçois les deux vieux qui me tournent le dos. Assis et rabougris, ils sont face à un feu qui réchauffe la pièce unique de ce... [+]
Dedans , la pénombre, volet baissé dés 9 heures, le silence épais du bien-être, le monde comme rond, parfait, les pépiements des moineaux, ils sont plus nombreux maintenant que la jeune génération a suivi le parcours des parents jusqu'au balcon avec ses graines et surtout l'eau mise à leur disposition....Alors,besoin d'un autre silence, celui de la mélodie qui accompagne maître Chen Shiyu pour sa démonstration du Taïji Wudang 13, 36,108 le mot est totalement inadapté, il est lui-même cette forme, il l'incarne, je deviens aussi ce rythme même en pratiquant mon Taïji style Yang , le grand enchaînement, la même lenteur sur les appuis, le même travail sur la pose du pied dans la marche, celui des mains , des bras, je suis mes mains, mes bras jusqu'au bout du geste...et pourtant je n'oublie pas que le style Yang est plus proche du combat, un peu plus rapide, donc, mais je maintiens l'énergie malgré la lenteur, la chaleur du dehors maintenue à distance seule la lumière bienfaisante règne, comme dans cette petite église sur le Camino à la halte de midi du jour, arrêt sur le parvis avec les autres marcheurs, nous nous suivons depuis quelques jours,et puis un chant grégorien nous attire à l'intérieur, deux des marcheurs sont là à déambuler tout en chantant, sidération , ils portent des sortes de chasuble, quelle paix étrange, quelle beauté, celle du chant , celle aussi des officiants , qui avant d'arriver à la halte dévalaient encore comme nous tous, le sentier devenu ruisseau après la pluie des derniers jours, l'un d'eux est chilien, grand, mince, très beau, il porte un chignon, ce qui le caractérise c'est son regard plein d'empathie, communiquer, tellement facile, parle parfaitement français avec une petite pointe d'accent, il fait partie d'un groupe de trois jeunes hommes, nous logeons dans le même hôtel chaque soir, le fait qu'ils n'aient que deux chambres nous avaient tout d'abord interrogés, mais ils avaient levé très vite l'ambiguïté en nous disant que leur ami chilien partageait leur lit à tour de rôle, tout cela avec une si grande simplicité...Qui étaient-ils ces marcheurs , nous n'avons pas pu nous déterminer, étaient-ils de simples marcheurs croyants,comme on en rencontre sur le Chemin, voire des prêtres, des moines ?
Nous n'avons jamais osé leur poser la moindre question à ce sujet....ce que je sais c'est que leur vie était une quête spirituelle, je me souviendrai toujours de la conversation que j'ai eue avec le jeune-homme chilien , dont j'ai oublié le prénom, à notre arrivée à Conques, c'est là que nos chemins se séparèrent, eux devaient rester plusieurs jours dans l'abbaye et nous, continuer en direction de Cahors le lendemain, mais dans la soirée alors que je me trouvais seule à contempler le panorama, il m' a rejointe et nous avons beaucoup parlé ensemble sur le chemin qu'était la vie, les engagements, la beauté des choses, il me parlait comme s'il me connaissait depuis longtemps en une intimité si grande, nous nous sommes dit comme cette rencontre avait été riche en partage et nous nous sommes dit adieu, j'étais si triste à l'idée de ne plus jamais le revoir.......
Quand je pratique en suivant ce rythme si lent du Wudang, ce Taïji et ce Qi Gong pratiqués par les moines taoïstes des monts Wudang, il m'arrive, comme en ce jour d'été, de me transporter dans cette petite église avec ce chant grégorien et ces deux jeunes hommes déambulant dans les travées en une chorégraphie sacrée....Une nostalgie de beauté, de simplicité......
Nous n'avons jamais osé leur poser la moindre question à ce sujet....ce que je sais c'est que leur vie était une quête spirituelle, je me souviendrai toujours de la conversation que j'ai eue avec le jeune-homme chilien , dont j'ai oublié le prénom, à notre arrivée à Conques, c'est là que nos chemins se séparèrent, eux devaient rester plusieurs jours dans l'abbaye et nous, continuer en direction de Cahors le lendemain, mais dans la soirée alors que je me trouvais seule à contempler le panorama, il m' a rejointe et nous avons beaucoup parlé ensemble sur le chemin qu'était la vie, les engagements, la beauté des choses, il me parlait comme s'il me connaissait depuis longtemps en une intimité si grande, nous nous sommes dit comme cette rencontre avait été riche en partage et nous nous sommes dit adieu, j'étais si triste à l'idée de ne plus jamais le revoir.......
Quand je pratique en suivant ce rythme si lent du Wudang, ce Taïji et ce Qi Gong pratiqués par les moines taoïstes des monts Wudang, il m'arrive, comme en ce jour d'été, de me transporter dans cette petite église avec ce chant grégorien et ces deux jeunes hommes déambulant dans les travées en une chorégraphie sacrée....Une nostalgie de beauté, de simplicité......
Je vous invite à découvrir mon Dessin. Merci beaucoup
https://short-edition.com/fr/oeuvre/strips/au-bord-de-la-plage-1