Face contre terre. Je suis au sol. N’importe qui peut m’atteindre, mais ils me croient mort. Ceci est loin d’être le cas, je n’ai jamais été aussi vivant qu’en cet instant. L’odeur du... [+]
L'appel de la lande
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Il est très tôt en ce petit matin de juillet, mais l’horizon forme une ombre comme un fantôme venu d’outre-tombe. Sur cette terre sauvage peu de gens osent s’aventurer ; par peur. Peur de ce qui n’est pas et ne sera sans doute jamais. Fantôme en sa demeure.
Il faut dire que les histoires vont bon train dans cette petite bourgade de 200 habitants. Des histoires d’hommes et de femmes qui ne sont jamais revenus. Des histoires d’hommes et de femmes qui un jour, conscients de l’étau qui enserrait leur vie ont pris le risque de l’inconnu, de l’invisible, du « pourquoi pas ? ».
Dans ce petit village du nom de « Grisemine » on ne s’en va pas non, on reste, on fane, on flétrit, on déserte nos cœurs et les âmes pleurent la vie qui s’en va. Il est trop tôt pour passer de vie à trépas. Le glas nous éloigne du chant de l’oiseau et du regard de l’ange. Les fées ne se cachent elles pas dans le frémissement des ajoncs le chant de la bruyère et le vent qui tournoie ? Dans le mystère de la brume qui tapisse la lande et l’aurore qui chaque matin éclot comme la fleur et l’enfant qui vont naître ?
Éclore... éclore, il s’agit bien de cela, éclore. Casser la coquille protectrice qui nous retient pour s’aventurer dans la vie, pénétrer l’horizon, rencontrer ce fantôme qui au loin nous appelle, parcourir la lande, y mettre des couleurs, danser avec le vent, s’enfoncer dans la brume et y jouer à cache-cache. Puis s’étonner sans cesse de l’aurore naissante, pénétrer le secret des ajoncs et rencontrer les fées. Mais pour cela, il faut quitter Grisemine, il faut s’aventurer dans la lande mystérieuse. Avoir peur certes, mais traverser, regarder en avant, ne plus se retourner et allonger le pas avec audace et élégance de ceux qui vont, de ceux qui aiment.
En ce petit matin, en plein cœur d’un village endormi, une ombre se faufile. C’est Dame Coquelicot qui quitte le village, emportant avec elle quelques vêtements chauds et quelques nourritures pour ce nouveau départ. Un dernier regard vers Grisemine puis un pas en avant... puis un pas... puis un pas. Il n’est plus le temps du retour, la Vie morte est derrière, à Grisemine, en deçà de la Lande.
Dame Coquelicot s’éloigne et pénètre la brume, retrouve des couleurs et disparaît au loin. Qui sait ? Elle est peut-être cette ombre et ce fantôme, qui au loin, là où la brume fait peur, nous invitent au voyage...
Il faut dire que les histoires vont bon train dans cette petite bourgade de 200 habitants. Des histoires d’hommes et de femmes qui ne sont jamais revenus. Des histoires d’hommes et de femmes qui un jour, conscients de l’étau qui enserrait leur vie ont pris le risque de l’inconnu, de l’invisible, du « pourquoi pas ? ».
Dans ce petit village du nom de « Grisemine » on ne s’en va pas non, on reste, on fane, on flétrit, on déserte nos cœurs et les âmes pleurent la vie qui s’en va. Il est trop tôt pour passer de vie à trépas. Le glas nous éloigne du chant de l’oiseau et du regard de l’ange. Les fées ne se cachent elles pas dans le frémissement des ajoncs le chant de la bruyère et le vent qui tournoie ? Dans le mystère de la brume qui tapisse la lande et l’aurore qui chaque matin éclot comme la fleur et l’enfant qui vont naître ?
Éclore... éclore, il s’agit bien de cela, éclore. Casser la coquille protectrice qui nous retient pour s’aventurer dans la vie, pénétrer l’horizon, rencontrer ce fantôme qui au loin nous appelle, parcourir la lande, y mettre des couleurs, danser avec le vent, s’enfoncer dans la brume et y jouer à cache-cache. Puis s’étonner sans cesse de l’aurore naissante, pénétrer le secret des ajoncs et rencontrer les fées. Mais pour cela, il faut quitter Grisemine, il faut s’aventurer dans la lande mystérieuse. Avoir peur certes, mais traverser, regarder en avant, ne plus se retourner et allonger le pas avec audace et élégance de ceux qui vont, de ceux qui aiment.
En ce petit matin, en plein cœur d’un village endormi, une ombre se faufile. C’est Dame Coquelicot qui quitte le village, emportant avec elle quelques vêtements chauds et quelques nourritures pour ce nouveau départ. Un dernier regard vers Grisemine puis un pas en avant... puis un pas... puis un pas. Il n’est plus le temps du retour, la Vie morte est derrière, à Grisemine, en deçà de la Lande.
Dame Coquelicot s’éloigne et pénètre la brume, retrouve des couleurs et disparaît au loin. Qui sait ? Elle est peut-être cette ombre et ce fantôme, qui au loin, là où la brume fait peur, nous invitent au voyage...
Mon tanka "A l'horizon rouge" est en finale dans le Prix éphémère de printemps. Je vous invite à aller le lire pour éventuellement le soutenir. Merci d'avance.
Bravo Garance ! Vous avez mes cinq votes.
J'ai un sonnet tragique intitulé Mumba qui est en finale printemps si cela vous tente : https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/mumba
J'ai ici un sonnet en finale automne qui pourrait ne pas vous déplaire : https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/spectacle-nocture
Bon week-end à vous.
Votre texte est magnifique, j'ai bien entendu accordé mes votes. Je vous souhaite de belles choses...