L'Age qui sait

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Suis-je un enfant au cerveau vide, semblable à un nouvel ordinateur, enregistrant les informations du monde sur le vif.
Suis-je au jour de mon anniversaire, le bâton de la connaissance à la main ; frappant de toutes mes forces sur la pignata, la pignata symbole de la sagesse, du savoir.
Suis-je sur le point de briser le sceau qui me retient dans le noir, m’empêchant de voir le monde tel que les adultes le voient ; un monde où il faut tout prendre avant que les autres ne nous le ravissent.
Suis-je dans le noir ou ont-ils les yeux fermés ? Peut-être les deux ; peut-être le sommes nous tous

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. 
Suis-je un adolescent que l’on dit incompris, sur un mauvais chemin, le chemin de la décadence ; semblable à un aveugle de naissance. Ne voyant que jusqu’au bout de mon bâton d’aveugle.
Suis-je aux meilleurs jours de ma vie, dans la fleur de l’âge ou suis-je encore aux épines de ma rose de vie ; aux heures les plus insouciantes de ma vie d’adolescent aveugle de la vie
Suis-je sur le point de toucher du bout de mon bâton d’aveugle, le monde que je semble ignorer, tel que les adultes le voient ; un monde où il faut se soucier du lendemain et voir plus toujours plus loin.
Suis-je dans le noir ou ont-ils les yeux fermés ? Peut-être les deux ; peut-être le sommes nous tous

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Suis-je un nouvel adulte, au plus fort de son temps, focus sur mes responsabilités, de sorte à être aveugle à l’essentiel de la vie.
Suis-je cet homme trop occupé à fixer les Etoiles de sa vie au point de ne pas voir le trou dans lequel je suis sur le point de tomber ; ce trou me plongera-t-il dans le noir ou avais-je déjà les yeux fermés
Suis-je semblable à un bambou ; fort et souple que l’on a détourné de son usage initial ; ne sers-je qu’à frapper au lieu de soutenir
Suis-je dans le noir ou ont-ils les yeux fermés ? Peut-être les deux ; peut-être le sommes nous tous

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Suis-je cet ancien, ce vieillard que l’on prend –à tort ou à raison- pour une bibliothèque vivante ; dont l’âge avancé ferme de plus en plus les yeux
Suis-je devenu cénile comme tous le pensent, ou suis-je un sage, un érudit ; sais-je mieux que l’enfant qui apprends sans cesse, vois-je plus loin que l’adulte qui se tiens ferme sur ses jambes fortes
Suis-je vraiment devenu aveugle, dans le noir total, dans un égarement du au caractère vil de mon âge, ou est-ce juste la preuve de mes expériences multiples de la vie, est-ce ça ma bibliothèque.
Suis-je dans le noir ou ont-ils les yeux fermés ? Peut-être les deux ; peut-être le sommes nous tous

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.
Suis-je ce nouveau mort, le corps raid et les yeux clos, à la porte de la vie nouvelle ; nageant dans l’au-delà
Suis-je à la fin de ma vie ou juste au commencement d’un nouveau départ. Ai-je les réponses a toutes leurs questions, ai-je atteint le palais du savoir ; de la connaissance.
Suis-je plus proche de ce vieil homme en fin de vie, ou comme cet enfant qui ignore tout de sa vie future. Qui pourra le dire ; à qui pourrais-je le dire, moi qui suis mort, comment le leur dire.
Suis-je dans le noir ou ont-ils les yeux fermés ? Peut-être les deux ; peut-être le sommes nous tous

La vie répond à un ordre préétabli, dont toutes les étapes sont aussi importantes les unes que les autres, l’enfant sait des choses que le vieillard a oublié ; l’adulte voit des choses que l’adolescent ignore encore, et le mort, lui a peut-être des réponses aux questions que nous nous posons tous.
Nul ne sait mieux que l’autre, mais tous savent ce qui est de leur Age... qui sait aimer mieux que l’enfant ; profiter mieux que l’adolescent ; qui a plus le sens des responsabilités que l’adulte ; et qui est plus sage que le vieillard ayant traversé le temps ? Sommes-nous dans le noir ou avons-nous tous les yeux fermés ? Peut-être encore les deux...
Que serait le monde si nous nous ouvrions les yeux, le vieux avec l’enfant, l’adolescent avec l’adulte, le vivant avec le mort ???
Le monde ne serait-il pas un peu plus éclairé ; ou serait-il encore plus dans le noir qu’il ne l’est maintenant ? Serions-nous tous perdant si nous œuvrions de concert, ou serions-nous comme dans l’allégorie de la caverne ? Ne le sommes-nous déjà pas ; ne sommes-nous pas tous inconscient face au réel sens de nos différences...
La connaissance n’est-elle pas un grand puzzle à assembler ? Chaque âge n’en a-t-il pas une pièce ??
Le savoir n’est-il pas fait de plusieurs vagues ? L’ensemble des âges de la vie n’en forme-t-il pas un océan qui noierait celui qui s’y aventurerait seul ??
Que gagnerait le monde à s’assembler malgré ses différences ? Que serions-nous si nous étions UNS ?? Serions-nous plus éclairés ; ouvrirons nous plus les yeux.
Ou Serions-nous dans le noir ; les yeux fermés ?
Car comme on le dit chez moi, la connaissance est un arbre planté par le vieux, arrosé par le jeune et dont les fruits sont cueillis par l’enfant.