Quand je suis sortie du hall de l'immeuble, tout était blanc, les voitures, les monts, la rue, plus de trottoir, plus rien que le froid et le blanc. Mes bottes étaient blanches, c'est ça qui me... [+]
La place 42
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Il arrive haletant dans le compartiment, un post-it dans une main, sa valise dans l'autre. Il lit les numéros de places à haute voix.
Il pile devant un siège : « Numéro quarante-deux ! Monsieur ! Désolé, vous êtes assis à ma place ! »
Le fauteuil libéré, commence alors une occupation intempestive du lieu. Le locataire de la place 42 hisse sa valise dans le porte-bagages, la pousse, la tire, la positionne au centimètre carré près, enlève sa veste, la plie, la déplie, finit par la mettre en boule.
Autour de lui, les voyageurs esquivent ses gestes désordonnés et attendent qu'il se calme et prenne place.
Lui, sourcils froncés, regarde les visages qui l'entourent. Il s'assied... se lève, inspecte son siège, y pose sa veste, réajuste la ceinture de son pantalon, s'assied.
Trente secondes passent, le voilà à nouveau debout les bras en l'air. Il cherche dans une poche de sa valise.... en extrait un magazine et se laisse tomber sur son siège, visiblement soulagé.
Son agitation fait naître quelques sourires.
Le départ est imminent ; le locataire de la place 42 commence à entretenir son entourage sur l'indispensable respect des places attribuées et la plus que douteuse ponctualité des chemins de fer français. Quelques têtes opinent, sans plus.
Le train démarre et là dans une tempête de mouvements hachés, l'énergumène se lève et se fouille... la veste, les poches du pantalon, celles de la chemisette, le pantalon, devant, derrière, la veste, la chemisette....
Tous les regards sont sur lui. Le locataire de la place 42 hurle :
— Z'avez pas vu ma pochette ? Une pochette ?
Un « NON » ferme retentit.
— Ma pochette ! Bord... Put... j'ai perdu ma pochette ! Mon billet de train, ma réservation, tout est dans ma pochette... Levez-vous, s'il vous plaît, faut que j'inspecte, z'êtes peut-être assis dessus... ?
Les voyageurs s'exécutent... Il n'y a rien d'autre à faire... Certains ont la tête sous les sièges, des fous-rires secouent les dos.
— Hé ! Remarquez, j'ai le post-il comme preuve !
Ses compagnons de route s'efforcent de reprendre leur sérieux... La pochette est introuvable et l'agité ordonne :
— Allez me chercher le contrôleur, moi je reste à côté de ma valise, manquerait plus qu'elle disparaisse !
Le terroriste de la Place 42 sévira jusqu'au prochain arrêt à moins que vous ne soyez assis sur sa pochette...
Il pile devant un siège : « Numéro quarante-deux ! Monsieur ! Désolé, vous êtes assis à ma place ! »
Le fauteuil libéré, commence alors une occupation intempestive du lieu. Le locataire de la place 42 hisse sa valise dans le porte-bagages, la pousse, la tire, la positionne au centimètre carré près, enlève sa veste, la plie, la déplie, finit par la mettre en boule.
Autour de lui, les voyageurs esquivent ses gestes désordonnés et attendent qu'il se calme et prenne place.
Lui, sourcils froncés, regarde les visages qui l'entourent. Il s'assied... se lève, inspecte son siège, y pose sa veste, réajuste la ceinture de son pantalon, s'assied.
Trente secondes passent, le voilà à nouveau debout les bras en l'air. Il cherche dans une poche de sa valise.... en extrait un magazine et se laisse tomber sur son siège, visiblement soulagé.
Son agitation fait naître quelques sourires.
Le départ est imminent ; le locataire de la place 42 commence à entretenir son entourage sur l'indispensable respect des places attribuées et la plus que douteuse ponctualité des chemins de fer français. Quelques têtes opinent, sans plus.
Le train démarre et là dans une tempête de mouvements hachés, l'énergumène se lève et se fouille... la veste, les poches du pantalon, celles de la chemisette, le pantalon, devant, derrière, la veste, la chemisette....
Tous les regards sont sur lui. Le locataire de la place 42 hurle :
— Z'avez pas vu ma pochette ? Une pochette ?
Un « NON » ferme retentit.
— Ma pochette ! Bord... Put... j'ai perdu ma pochette ! Mon billet de train, ma réservation, tout est dans ma pochette... Levez-vous, s'il vous plaît, faut que j'inspecte, z'êtes peut-être assis dessus... ?
Les voyageurs s'exécutent... Il n'y a rien d'autre à faire... Certains ont la tête sous les sièges, des fous-rires secouent les dos.
— Hé ! Remarquez, j'ai le post-il comme preuve !
Ses compagnons de route s'efforcent de reprendre leur sérieux... La pochette est introuvable et l'agité ordonne :
— Allez me chercher le contrôleur, moi je reste à côté de ma valise, manquerait plus qu'elle disparaisse !
Le terroriste de la Place 42 sévira jusqu'au prochain arrêt à moins que vous ne soyez assis sur sa pochette...

Je vous invite par ailleurs à découvrir mon texte
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/suis-je-maudit
Je vous invite à lire mon dernier poème : https://short-edition.com/fr/oeuvre/poetik/la-rose-la-bouteille-et-le-baiser Bonne journée à vous.