Il était né dans le vacarme, s’était heurté à un mur de sons agressifs et hostiles en sortant du ventre de sa mère. La peur le fit hurler, ajoutant ses cris au tumulte du monde. Il faillit... [+]
Ce sont les premières lueurs pâles de l’automne, j’envoie tout valdinguer. J’ai vidé les lieux, fais place nette. Je débarrasse le plancher. C’est sur cette terre que je suis née, ce n’est pas là que je mourais.
Rendre les clefs. Partir. Adieu l’asphalte de ma ville. Bonjour la mer de l’exil. J’ai décidé de quitter la résidence des Camélias et son odeur d’entrailles nauséabondes. J’ai envie de partir loin, très loin, sur Vénus, le soleil ou la lune. Je voyagerais partout dans le monde mais pour l’instant, je veux voir la mer.
Finalement, je m’accroche à la vie comme le lierre au vieux mur. Tant que les racines ne sont pas arrachées, j’arrive encore à grimper. « Au revoir mon amie, on boit à ta santé ! Va vers d’autres horizons respirer un air meilleur ». J’illumine la mascarade du monde fou dans lequel je vis. De quoi donner des ailes...
Sur ce quai de gare empli de moiteurs sales, je laisse un peu de ma mémoire. La gare en fièvre s’agite. Autour de moi, des baisers fugitifs, des chagrins qui s’ébruitent. Des scènes de banalités, des gens qui se perdent peau contre peau, voulant garder des bouts de leur moitié. Des livres qui se ferment, des vacances qui se terminent. Il y a ceux qui reviennent au pays et ceux qui, comme moi partent vers un port tranquille d’un pas incertain. Je vois déjà la plage.
J’emporte peu de choses. Quelques vêtements et un nécessaire de toilettes, ma carte d’identité, du liquide et le vieux réveil de ma grand-mère dont les battements de cœur mécaniques ont toujours réussi à me bercer. J’ai jeté, donné et vendu. Toute ma vie à la poubelle ou éparpillée aux vents.
Sourire aux lèvres, je monte dans le train. Sourire aux lèvres, je mens. Les portes se referment, j’entends le sifflet. Mes pensées deviennent brouillées. Une vague de panique m’envahit. Le grand frisson peut-être. Et si là-bas je ne trouvais que l’amertume ? Sur ce quai de gare, j’ai tout laissé mais pas de proches qui me regardent m’éloigner avec un sourire inquiet. Personne pour me dire que je n’ai pas les pieds sur terre et que j’ai certainement fais la plus belle connerie de ma vie. Hier, je mourrais lentement, esclave de mes habitudes et aujourd’hui je peux au moins me faire l’éloge de l’audace. Même si je ne sais pas encore à quoi j’aspire, je suis le héros de mon rêve éveillé. Je ne sais pas si je suis capable d’apprendre à vivre en faisant confiance à la vie et côtoyer la joie. Ce dont je suis sûre par contre, c’est qu’en cet instant j’ai peur jusqu’au bout des doigts et des orteils. J’ai une peur animale de moi-même et de ce qui m’attend.
Demain, j’aurais probablement encore le corps brisé, je perdrais pieds parce qu’avec la vie rien n’est certain.
Je suis joueuse et suicidaire.
L’ombre n’est jamais bien loin.
Rendre les clefs. Partir. Adieu l’asphalte de ma ville. Bonjour la mer de l’exil. J’ai décidé de quitter la résidence des Camélias et son odeur d’entrailles nauséabondes. J’ai envie de partir loin, très loin, sur Vénus, le soleil ou la lune. Je voyagerais partout dans le monde mais pour l’instant, je veux voir la mer.
Finalement, je m’accroche à la vie comme le lierre au vieux mur. Tant que les racines ne sont pas arrachées, j’arrive encore à grimper. « Au revoir mon amie, on boit à ta santé ! Va vers d’autres horizons respirer un air meilleur ». J’illumine la mascarade du monde fou dans lequel je vis. De quoi donner des ailes...
Sur ce quai de gare empli de moiteurs sales, je laisse un peu de ma mémoire. La gare en fièvre s’agite. Autour de moi, des baisers fugitifs, des chagrins qui s’ébruitent. Des scènes de banalités, des gens qui se perdent peau contre peau, voulant garder des bouts de leur moitié. Des livres qui se ferment, des vacances qui se terminent. Il y a ceux qui reviennent au pays et ceux qui, comme moi partent vers un port tranquille d’un pas incertain. Je vois déjà la plage.
J’emporte peu de choses. Quelques vêtements et un nécessaire de toilettes, ma carte d’identité, du liquide et le vieux réveil de ma grand-mère dont les battements de cœur mécaniques ont toujours réussi à me bercer. J’ai jeté, donné et vendu. Toute ma vie à la poubelle ou éparpillée aux vents.
Sourire aux lèvres, je monte dans le train. Sourire aux lèvres, je mens. Les portes se referment, j’entends le sifflet. Mes pensées deviennent brouillées. Une vague de panique m’envahit. Le grand frisson peut-être. Et si là-bas je ne trouvais que l’amertume ? Sur ce quai de gare, j’ai tout laissé mais pas de proches qui me regardent m’éloigner avec un sourire inquiet. Personne pour me dire que je n’ai pas les pieds sur terre et que j’ai certainement fais la plus belle connerie de ma vie. Hier, je mourrais lentement, esclave de mes habitudes et aujourd’hui je peux au moins me faire l’éloge de l’audace. Même si je ne sais pas encore à quoi j’aspire, je suis le héros de mon rêve éveillé. Je ne sais pas si je suis capable d’apprendre à vivre en faisant confiance à la vie et côtoyer la joie. Ce dont je suis sûre par contre, c’est qu’en cet instant j’ai peur jusqu’au bout des doigts et des orteils. J’ai une peur animale de moi-même et de ce qui m’attend.
Demain, j’aurais probablement encore le corps brisé, je perdrais pieds parce qu’avec la vie rien n’est certain.
Je suis joueuse et suicidaire.
L’ombre n’est jamais bien loin.