Petit, il avait toujours rêvé d’être astronaute. Hélas, il était nul en astrophysique. Cela ne l’avait pas empêché de devenir le meilleur généticien de la NASA.
Le jour où il... [+]
LA LEGENDE DU ROCH’ DE SOLUTRE
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Voici longtemps vécut Roch’. A Solutré, un lieu-dit tellement pommé que la mémoire des hommes n’en conserve aucune trace. Il y naquit un mardi en tout début de matinée. Il y a 24.798 ans. A plus ou moins 8.614 ans près, les chroniqueurs de l’époque ne sont pas tous d’accord entre eux.
Toujours est-il qu’il s’y emmerda copieusement jusqu’à son adolescence. La seule distraction consistait à gravir l’escarpement qui dominait le campement de sa tribu tous les 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,9 secondes.
Pour y contempler la pleine lune. Plus débile, tu meurs ! D’autant que Man’innof, le sorcier, Rach' de son prénom, se plantait une fois sur deux dans son calendrier lunaire. Un incompétent notoire incapable de distinguer le dimanche du lundi. Alors tu parles des heures, des minutes ou des secondes !
A sa décharge, il faut reconnaître qu’en ce temps là l’enseignement local des fondamentaux -lire, écrire, compter- ne brillait pas particulièrement dans le concert des tribus paléolithiques.
N’empêche, Roch’ était doté d’un esprit curieux. Un peu rêveur aussi. C’est ainsi qu’à l’âge de 9 ans, il se persuada que son destin serait un jour de décrocher la lune. Et donc, des années durant, il s’entraîna très fort. A hurler au fond des bois le soir venu avec un frère loup. Histoire de la convaincre de prendre contact. Sans résultat notable, à part une extinction de voix et un blâme pour tapage nocturne.
Lassé des remontrances de sa tribu, il partit très tôt un beau matin à la conquête de l’ouest. On le vit un temps à Lorient, occupé à pêcher le hareng avec une invention de son cru. Qu’un de ses potes, Ham’son, lui piqua sans vergogne.
Décidément, toujours aussi cruche, notre solutréen d’eau douce puis salée. De dépit, il descendit vers le sud pour prendre femme dans le clan des Cholet. En dot, il lui offrit une autre de ses inventions : l’aiguille à coudre.
Sauf qu’il l’avait trouée du mauvais coté, l'aiguille bien sûr, pas la femme et que furibarde elle le vira au deuxième essai, la femme pas l’aiguille.
Il entama alors une longue errance qui le mena encore plus bas jusque dans un pays de landes où il n’inventa rien faute de moutons et des bergers qui vont avec. Au crépuscule de sa vie, il résolut de regagner son Solutré natal.
Avec la volonté d’y faire un ultime pèlerinage avant de confier son âme à sa vieille amie la lune. Hélas, il mourut en route sans que cette salope daigne l’exhausser. Encore aujourd’hui, à la veillée, les anciens content la légende de celui qui partit à point d’heure et ne rentra jamais à temps.
Une bien triste histoire, en vérité.
Toujours est-il qu’il s’y emmerda copieusement jusqu’à son adolescence. La seule distraction consistait à gravir l’escarpement qui dominait le campement de sa tribu tous les 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2,9 secondes.
Pour y contempler la pleine lune. Plus débile, tu meurs ! D’autant que Man’innof, le sorcier, Rach' de son prénom, se plantait une fois sur deux dans son calendrier lunaire. Un incompétent notoire incapable de distinguer le dimanche du lundi. Alors tu parles des heures, des minutes ou des secondes !
A sa décharge, il faut reconnaître qu’en ce temps là l’enseignement local des fondamentaux -lire, écrire, compter- ne brillait pas particulièrement dans le concert des tribus paléolithiques.
N’empêche, Roch’ était doté d’un esprit curieux. Un peu rêveur aussi. C’est ainsi qu’à l’âge de 9 ans, il se persuada que son destin serait un jour de décrocher la lune. Et donc, des années durant, il s’entraîna très fort. A hurler au fond des bois le soir venu avec un frère loup. Histoire de la convaincre de prendre contact. Sans résultat notable, à part une extinction de voix et un blâme pour tapage nocturne.
Lassé des remontrances de sa tribu, il partit très tôt un beau matin à la conquête de l’ouest. On le vit un temps à Lorient, occupé à pêcher le hareng avec une invention de son cru. Qu’un de ses potes, Ham’son, lui piqua sans vergogne.
Décidément, toujours aussi cruche, notre solutréen d’eau douce puis salée. De dépit, il descendit vers le sud pour prendre femme dans le clan des Cholet. En dot, il lui offrit une autre de ses inventions : l’aiguille à coudre.
Sauf qu’il l’avait trouée du mauvais coté, l'aiguille bien sûr, pas la femme et que furibarde elle le vira au deuxième essai, la femme pas l’aiguille.
Il entama alors une longue errance qui le mena encore plus bas jusque dans un pays de landes où il n’inventa rien faute de moutons et des bergers qui vont avec. Au crépuscule de sa vie, il résolut de regagner son Solutré natal.
Avec la volonté d’y faire un ultime pèlerinage avant de confier son âme à sa vieille amie la lune. Hélas, il mourut en route sans que cette salope daigne l’exhausser. Encore aujourd’hui, à la veillée, les anciens content la légende de celui qui partit à point d’heure et ne rentra jamais à temps.
Une bien triste histoire, en vérité.
Ceci dit, Solutré se trouve non loin du bourg où je devrais être actuellement si cet enfoiré de covid n'était pas venu mettre le bordel sur notre Terre :(
Euh... pardon pour ma grossièreté !