La force d'un esprit faible

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Pouvons-nous voir sans nos yeux ? J’ose le croire. Je prie, mes yeux sont fermés mais je vois. Je vois ses ombres derrière moi, j’entends ces voix faibles, audible mais en même temps indescriptible. Ils veulent me parler, ils veulent m’emmener, je ne comprends pas. J’ouvre mes yeux et vois un miroir, dans ce miroir mon reflet. Je suis jolie ! Me dis-je en souriant. Tout d’un coup, ce miroir vire et je vois derrière moi à travers ce miroir, un être qui ressemble à un homme, le miroir qui s’était incliné m’a laissé voir ces vêtements tout noir, en commençant par ces chaussures et en remontant tout doucement vers sa tête, me laissant voir son pantalon noir, son manteau noir et sa chemise noir également. Ce personnage m’intriguait, mais ma curiosité c’est envolé aussi vite que j’ai vu son visage. Son regard était rempli de colère, voir même de haine. Je fermai aussitôt mes yeux qui n’avaient d’ailleurs jamais été ouverte, et fis disparaitre ce miroir de devant moi ; me retrouvant ainsi à nouveau dans le noir. Je me sentais en danger, comme devant subir une destruction soudaine. La peur m’envahi, je me mis à trembler. Cette présence de derrière moi s’intensifiait, je le sentais, et bien que j’aie les yeux fortement fermé, je pouvais les voir. Je ne voulais pas les voir, mais je les voyais ; ces ombres qui marchaient lentement pour venir jusqu’à moi. J’intercédais à haute voix et dans mon cœur ; j’implorais Dieu de me protéger, de les éloignés de moi, de les détruire si possible. Je priais, je tremblais ; puis, tout d’un coup, juste au moment où l’un d’eux voulait me touché, car je le sentais, ils disparurent, enfin je pense. Car c’était au même moment que le pasteur avait décidé de faire taire l’assemblé. Je cessai donc de prier, et ouvris les yeux. Je me retournais rapidement, comme par instinct pour voir s’ils étaient encore là. Mais je ne vis rien ; même pas une hôtesse chargée du service. J’étais assise au dernier rang avant la rangé suivante. Il y avait un couloir qui partait du coin droit de la salle vers la porte de sortie situé à gauche. Je ne voyais rien ni personne. Rien non plus vers la porte, et les gens assis sur la rangé suivante, avaient le devant du banc tourné vers moi. Ils n’auraient donc jamais pu m’atteindre sans faire un long détour. Et la majorité des gens qui étaient assis, étaient toujours en train de prier. J’avais peur de fermer les yeux, peur de les revoir, car quand bien même je ne voyais rien, je sentais toujours comme une présence derrière moi. Quand le pasteur eu dit à tous ceux qui étaient debout d’enfin s’assoir, ma voisine me parla et me dit : à la fin du culte attend moi, j’ai un truc à te dire. Cette phrase me fit peur, et je failli à nouveau me mettre à trembler, cependant je gardai mon sang froid et me mis à penser à des choses beaucoup plus positif, car j’avais la forte impression que je savais de quoi elle voulait me parler.
A la sortis du culte je l’attendis comme convenu. Elle me parla, et mon intuition avait raison ; elle avait vu les même gens habillé en noir, venir vers moi. Elle me dit :
- J’étais en train de prier et je vis des personnes habillées en noir venir vers toi. Il y avait un homme et deux femmes. Les femmes étaient en train de pleurer en se touchant et marcher lentement pour venir vers toi et te toucher.
- Et t’a vu quoi d’autre ? lui demandais-je.
- Rien. Je me suis dit que tu les connaissais peut-être, car c’était vers toi qu’ils venaient, quand ils ont voulu te toucher le dos, je me suis retourné et me suis remise dans ma prière. Je n’ai rien pu voir d’autre car j’avais les yeux fermés.
Ce soir-là je n’avais point fermé l’œil de la nuit, la peur m’avait enfermée dans un état de paranoïa. J’étais couché dans mon lit, enroulé de la tête au pied par ma couverture. Je me mettais à intercéder dans mon cœur, priant pour que ces gens ne reviennent plus jamais et ne me voient même pas de loin.
Finalement je m’endormi, surement trop fatiguée d’avoir peur et le jour ne tarda pas à arriver, ce qui m’apaisa quelque peu.