C'était beau d'être une fille. Elle noyait son chagrin à moindre coût. Tous les soirs dans un bar, elle profitait des « soirées gratuites pour les filles » et des verres que les hommes lui offraient. Elle savait qu'ils attendaient quelque chose en retour, mais jamais elle ne cédait. Certains soirs, elle ne les regardaient même pas alors qu'ils lui proposaient un verre, un coup d'un soir. Elle se contentait d'accepter le verre et de partir. Seule. Elle voulait juste boire. Boire pour oublier. Et danser. Par-dessus tout danser. Elle se sentait pousser des ailes alors. Elle se sentait transcendait. Elle s'élevait pour devenir tout autre. Quand elle dansait, elle pouvait être qui elle voulait. Elle pouvait être cette fille heureuse qu'elle avait toujours souhaité devenir. Elle dansait parfois jusqu'au petit matin. Jusqu'à ce qu'on lui rappelle qui elle était.
C'était beau l'ivresse. L'ivresse de l'alcool. L'ivresse de la danse. L'ivresse de l'amour. Il lui arrivait certains jours de danser seule dans son appartement. Elle poussait les meubles du salon et se transformait. Elle inventait alors un monde plein de jolies couleurs. Elle s'inventait une histoire d'amour comme celles des films. Puis elle reprenait son souffle et recommençait sa course folle jusqu'à l'ivresse. Parce que l'ivresse était son échappatoire. Son seul moyen de fuir une vie qui l'étouffait. C'était son salut et son fardeau. Elle savait qu'un beau jour, ça la tuerait. Mais l'ivresse de la mort l'attirait mille fois plus que la monotonie de sa vie. Alors, elle buvait, elle dansait et elle rêvait d'amour. Jusqu'au matin suivant.
C'était beau l'ivresse. L'ivresse de l'alcool. L'ivresse de la danse. L'ivresse de l'amour. Il lui arrivait certains jours de danser seule dans son appartement. Elle poussait les meubles du salon et se transformait. Elle inventait alors un monde plein de jolies couleurs. Elle s'inventait une histoire d'amour comme celles des films. Puis elle reprenait son souffle et recommençait sa course folle jusqu'à l'ivresse. Parce que l'ivresse était son échappatoire. Son seul moyen de fuir une vie qui l'étouffait. C'était son salut et son fardeau. Elle savait qu'un beau jour, ça la tuerait. Mais l'ivresse de la mort l'attirait mille fois plus que la monotonie de sa vie. Alors, elle buvait, elle dansait et elle rêvait d'amour. Jusqu'au matin suivant.
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/loin-des-yeux-loin-du-coeur
S'enivrer ou rien. On se reconnait un peu toutes nous les filles dans tes mots...