min
La dame aux violettes
Tous les jours, il attendait derrière sa fenêtre aux premières heures du soir.Posté immobile, statue de sel, un bouquet de violette posé sur le guéridon.
Tous les soirs, il avait ce même rituel qu’il effectuait d’une façon détachée, mécaniquement.
La pendule tintait clair dans ce petit salon d’un autre temps. Machinalement, il allait droit vers la cheminée, posait quelques bûches. Avec quelques journaux, il faisait un flambeau qu’il embrasait d’une allumette et la lueur de la flamme montait dans son regard en même temps qu’elle s’agitait allègrement, avivée par l’air qui descendait du conduit. Puis venait l’instant de la récompense, intense, pénétrante, son cœur se mettait à battre la chamade, ses veines à ses tempes se gonflaient comme un bateau ivre, il allait à la rencontre de la belle dame blanche aux violettes.
Sa silhouette se profilait derrière l’embrasure de la fenêtre, de l’autre côté de la rue, et s’ engageait alors, un dialogue muet entre eux.
La première fois qu’il l’avait aperçue, il avait cru à une hallucination, due sans doute à ses problèmes de vision. Puis jour après jour, force avait été de constater que la belle silhouette était à n’en pas douter, bien réelle. Dentelle blanche, médaillon d’ivoire posé délicatement sur son cou blanc et charnel, il l’avait apprivoisée ; ses lèvres douces et délicates semblaient bouger pour lui murmurer de doux mots d’amour d’antan. Ce petit bouquet de violettes qu’elle tenait serré contre son cœur était un témoignage de la passion amoureuse qu’il l’animait encore, il en était sûr. La belle avait du aimer et traverser ces années avec force et courage.
C’est un matin, où il avait franchi la rue de l’’autre côté et conversé avec la concierge de l’immeuble qu’il avait appris la bien triste histoire.
Elle se passait en 1820. Elle s’appelait Pauline. Elle avait rencontré Pierre lors d’un bal de bienfaisance et dès que leur regard s’était croisé, le beau cupidon avait décoché sa flèche magique. Hélas, le sieur n’était pas assez digne pour épouser ainsi la fille d’une grande famille aristocratique. Son père, le sinistre conte de Mérignac, n’avait pas hésité à l’enfermer dans cette chambre, celle là même où il l’apercevait jour après jour. Pauline de désespoir s’était jetée par la fenêtre et depuis «parait-il», hantait les lieux.
Cet appartement était occupé depuis par un vieil ermite qui vivotait, reclus, dans son fauteuil roulant.
Comment allait-il rejoindre la belle amoureuse? Quel prétexte pourrait -il inventer pour enfin la retrouver?
Ce soir-là, une envie irrépressible lui avait fait traverser la rue. Puis, il était monté jusqu’au troisième étage, avait frappé à la porte bien avant la tombée de la nuit, s’était trouvé face à face à un vieillard dont le ton agressif et arrogant l‘avait laissé sans voix. Pas question de pénétrer chez lui, encore moins d’accéder à la fameuse chambre. Alors, il avait vu rouge, une force maléfique avait-il armé son bras?
Sans un regard, il avait traversé le hall puis enfin accédé à la pièce. Son premier regard avait été pour le grand miroir qui lui faisait face. Il s’était assis dans le fauteuil près de la fenêtre et avait attendu sagement, heure après heure, s’était assoupi un instant. Un frôlement, un parfum subtil l’avait réveillé brutalement et sa muse lui était apparue : délicate, les joues blafardes, veloutées tel un pétale de rose, sa main longue et blanche l’avait alors saisie doucement.
La police n’avait trouvé que peu d’indices.
Quelques traces de pas , une marre de sang où baignait le cadavre du pauvre vieillard et un pétale de violette.
Le mystère demeura, l’affaire fut classée sans suite.
Tous les soirs, il avait ce même rituel qu’il effectuait d’une façon détachée, mécaniquement.
La pendule tintait clair dans ce petit salon d’un autre temps. Machinalement, il allait droit vers la cheminée, posait quelques bûches. Avec quelques journaux, il faisait un flambeau qu’il embrasait d’une allumette et la lueur de la flamme montait dans son regard en même temps qu’elle s’agitait allègrement, avivée par l’air qui descendait du conduit. Puis venait l’instant de la récompense, intense, pénétrante, son cœur se mettait à battre la chamade, ses veines à ses tempes se gonflaient comme un bateau ivre, il allait à la rencontre de la belle dame blanche aux violettes.
Sa silhouette se profilait derrière l’embrasure de la fenêtre, de l’autre côté de la rue, et s’ engageait alors, un dialogue muet entre eux.
La première fois qu’il l’avait aperçue, il avait cru à une hallucination, due sans doute à ses problèmes de vision. Puis jour après jour, force avait été de constater que la belle silhouette était à n’en pas douter, bien réelle. Dentelle blanche, médaillon d’ivoire posé délicatement sur son cou blanc et charnel, il l’avait apprivoisée ; ses lèvres douces et délicates semblaient bouger pour lui murmurer de doux mots d’amour d’antan. Ce petit bouquet de violettes qu’elle tenait serré contre son cœur était un témoignage de la passion amoureuse qu’il l’animait encore, il en était sûr. La belle avait du aimer et traverser ces années avec force et courage.
C’est un matin, où il avait franchi la rue de l’’autre côté et conversé avec la concierge de l’immeuble qu’il avait appris la bien triste histoire.
Elle se passait en 1820. Elle s’appelait Pauline. Elle avait rencontré Pierre lors d’un bal de bienfaisance et dès que leur regard s’était croisé, le beau cupidon avait décoché sa flèche magique. Hélas, le sieur n’était pas assez digne pour épouser ainsi la fille d’une grande famille aristocratique. Son père, le sinistre conte de Mérignac, n’avait pas hésité à l’enfermer dans cette chambre, celle là même où il l’apercevait jour après jour. Pauline de désespoir s’était jetée par la fenêtre et depuis «parait-il», hantait les lieux.
Cet appartement était occupé depuis par un vieil ermite qui vivotait, reclus, dans son fauteuil roulant.
Comment allait-il rejoindre la belle amoureuse? Quel prétexte pourrait -il inventer pour enfin la retrouver?
Ce soir-là, une envie irrépressible lui avait fait traverser la rue. Puis, il était monté jusqu’au troisième étage, avait frappé à la porte bien avant la tombée de la nuit, s’était trouvé face à face à un vieillard dont le ton agressif et arrogant l‘avait laissé sans voix. Pas question de pénétrer chez lui, encore moins d’accéder à la fameuse chambre. Alors, il avait vu rouge, une force maléfique avait-il armé son bras?
Sans un regard, il avait traversé le hall puis enfin accédé à la pièce. Son premier regard avait été pour le grand miroir qui lui faisait face. Il s’était assis dans le fauteuil près de la fenêtre et avait attendu sagement, heure après heure, s’était assoupi un instant. Un frôlement, un parfum subtil l’avait réveillé brutalement et sa muse lui était apparue : délicate, les joues blafardes, veloutées tel un pétale de rose, sa main longue et blanche l’avait alors saisie doucement.
La police n’avait trouvé que peu d’indices.
Quelques traces de pas , une marre de sang où baignait le cadavre du pauvre vieillard et un pétale de violette.
Le mystère demeura, l’affaire fut classée sans suite.
Un petit mot pour l'auteur ?
Bienséance et bienveillance pour mot d'encouragement, avis avisé, ou critique fine. Lisez la charte !14 commentaires
Si vous en avez l'envie, Je vous propose une nouvelle (policier/ thriller) en lice du GP été :
https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/sofia-4
Si vous êtes déjà passé(e), je vous prie de m'excuser et de ne pas tenir compte de ma proposition.
à bientôt.
Julien.
Je concoure avec ' Les liaisons miraculeuses ' si vous aimez...
https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/sous-le-regard-du-diable
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/malchance
Je vous invite sur ma page, merci !
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/pour-un-dernier-sourire
Est en finale, merci de le soutenir.
J'ai beaucoup aimé...
Je vous accorde mes voix avec plaisir.
Si vous avez un instant, passez également me lire dans " Entre justice et vengeance " et donnez moi votre avis:https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/entre-justice-et-vengeance
Je vous invite a decouvrir l'epopee d'un peuple d afrique https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/trente-deux