… Bref, comme je vous le disais, j’étais confortablement installé dans un fauteuil quand M. Stims m’a expliqué ce qu’il voulait faire avec son invention. Mais s’il vous plaît, ne me... [+]
Leur histoire d’amour était de celles qui s’inscrivent dans le temps, dont le monde n’avait jamais été témoin et ne le serait jamais plus.
Philippe était né affecté d’un très rare cas de malformation qui avait conduit à ce qu’il ait un crâne identique à celui d’un rat géant. Mentalement, il ne souffrait d’aucune défaillance ; il pouvait parler, penser et ressentir toute la gamme des émotions humaines... et il avait besoin d’amour, comme chacun d’entre nous. Pourtant, le crâne de rongeur surdimensionné qui reposait sur les épaules de Philippe était une grande source de honte et d’une intense timidité si bien qu’il se résigna à une vie de solitude et de désirs insatisfaits.
Son salut lui vint sous la forme d’Olympia, la seule et unique femme au monde qui l’acceptait tel qu’il était et tomba éperdument amoureuse de lui.
À ceux qui la méprisaient et qui se moquaient de son choix de partenaire, Olympia avait toujours la même réponse : “L’apparence de votre amant se dégradera dans le temps. La peau de leurs visages s’affaisera et se couvrira de rides; leurs mentons se multiplieront ; leur cheveux tourneront au gris avant de finir par tomber. Tandis que le visage de mon cher Philippe ne vieillira jamais. Il conservera toujours cette même apparence qu’il avait ce jour béni où mes yeux se posèrent sur lui.
La démonstration d’affection préférée qu’avait Olympia pour Philippe consistait à lui tapoter tendrement la tête ; avec le temps, elle s’habitua à sa texture froide et dure au point qu’un contact doux et chaud l’aurait révulsé.
Comme cela est le cas dans la plupart des mariages heureux, après quelques années de joie sans débridée en compagnie l’un de l’autre, les pensées de Philippe et d’Olympia en vinrent à la procréation. Malgré les alertes répétées de leurs obstétriciens quant à l’imprévisibilité des résultats de leur union, ils se lancèrent avec enthousiasme dans leurs projet et ainsi devenir parents.
Alors que les événements se précipitaient inexorablement vers leur point culminant, un enfant naquit - Alexandre, enfant de l’évolution. Cet enfant était dépourvu de tout défaut physique, à une exception. Il possédait deux têtes, si solidement soudées l’une à l’autre qu’aucun chirurgien ne put songer à essayer de les séparer. L’une provenait de sa mère, l’autre, un crâne (quoique de forme humaine plutôt que murine) était clairement l’héritage de son père.
Avec un tel aspect, il ne fut pas surprenant qu’Alexander devint un homme des plus singuliers. Sa bicéphalie lui permettait de faire l’expérience à la fois du monde des Vivants et de celui des Morts. Par conséquent, il eut un succès retentissant en tant que médium et prophète.
La table de consultation d'Alexander était encombrée de têtes, de cœurs, d'organes génitaux et d'autres parties du corps. Il s'agissait là d'une marque claire et indéniable de son rôle d'intermédiaire entre les deux réalités, car, si une fois assemblés, ces objets constituaient un corps humain, le plus puissant symbole de la vie, séparément ils étaient les attributs les plus vifs qu’ils soient de la mort.
En tant que médium, son travail consistait à informer les personnes endeuillées de la façon dont leurs défunts se débrouillaient dans l’au-delà ; alors qu’en tant que prophète, Alexander professait l’Évangile de la vie après la mort, expliquant à l’humanité à quoi ressemblait réellement l’existence dans le monde d’après.
Philippe était né affecté d’un très rare cas de malformation qui avait conduit à ce qu’il ait un crâne identique à celui d’un rat géant. Mentalement, il ne souffrait d’aucune défaillance ; il pouvait parler, penser et ressentir toute la gamme des émotions humaines... et il avait besoin d’amour, comme chacun d’entre nous. Pourtant, le crâne de rongeur surdimensionné qui reposait sur les épaules de Philippe était une grande source de honte et d’une intense timidité si bien qu’il se résigna à une vie de solitude et de désirs insatisfaits.
Son salut lui vint sous la forme d’Olympia, la seule et unique femme au monde qui l’acceptait tel qu’il était et tomba éperdument amoureuse de lui.
À ceux qui la méprisaient et qui se moquaient de son choix de partenaire, Olympia avait toujours la même réponse : “L’apparence de votre amant se dégradera dans le temps. La peau de leurs visages s’affaisera et se couvrira de rides; leurs mentons se multiplieront ; leur cheveux tourneront au gris avant de finir par tomber. Tandis que le visage de mon cher Philippe ne vieillira jamais. Il conservera toujours cette même apparence qu’il avait ce jour béni où mes yeux se posèrent sur lui.
La démonstration d’affection préférée qu’avait Olympia pour Philippe consistait à lui tapoter tendrement la tête ; avec le temps, elle s’habitua à sa texture froide et dure au point qu’un contact doux et chaud l’aurait révulsé.
Comme cela est le cas dans la plupart des mariages heureux, après quelques années de joie sans débridée en compagnie l’un de l’autre, les pensées de Philippe et d’Olympia en vinrent à la procréation. Malgré les alertes répétées de leurs obstétriciens quant à l’imprévisibilité des résultats de leur union, ils se lancèrent avec enthousiasme dans leurs projet et ainsi devenir parents.
Alors que les événements se précipitaient inexorablement vers leur point culminant, un enfant naquit - Alexandre, enfant de l’évolution. Cet enfant était dépourvu de tout défaut physique, à une exception. Il possédait deux têtes, si solidement soudées l’une à l’autre qu’aucun chirurgien ne put songer à essayer de les séparer. L’une provenait de sa mère, l’autre, un crâne (quoique de forme humaine plutôt que murine) était clairement l’héritage de son père.
Avec un tel aspect, il ne fut pas surprenant qu’Alexander devint un homme des plus singuliers. Sa bicéphalie lui permettait de faire l’expérience à la fois du monde des Vivants et de celui des Morts. Par conséquent, il eut un succès retentissant en tant que médium et prophète.
La table de consultation d'Alexander était encombrée de têtes, de cœurs, d'organes génitaux et d'autres parties du corps. Il s'agissait là d'une marque claire et indéniable de son rôle d'intermédiaire entre les deux réalités, car, si une fois assemblés, ces objets constituaient un corps humain, le plus puissant symbole de la vie, séparément ils étaient les attributs les plus vifs qu’ils soient de la mort.
En tant que médium, son travail consistait à informer les personnes endeuillées de la façon dont leurs défunts se débrouillaient dans l’au-delà ; alors qu’en tant que prophète, Alexander professait l’Évangile de la vie après la mort, expliquant à l’humanité à quoi ressemblait réellement l’existence dans le monde d’après.
Votre nouvelle mériterait d'être un peu plus longue, le thème est bien amené et bien ecrit, mais on ne se lie pas encore émotionnellement aux personnages
https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/scisor-sisters
Et vous invite sur ma page, merci !
Je concours aussi.si vous aimez...
Ma cavale est en bleu et jaune mais il me tiendrait à coeur d'avoir votre soutien pour:
https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/la-femme-est-l-avenir-de-l-homme# en finale de la DDHU.
Merci et bonne chance Bozlich.
Votre dernière phrase laisse bien une ouverture quant à son rôle dans "le monde d'après" ?
Pourrait-on imaginer une suite ?
J'ai beaucoup aimé même si j'ai eu frissons pendant un instant.
Bravo Brozlich pour cette belle production.
Je vote pour l'originalité et la richesse de l'histoire.
Une petite invitation à découvrir également mon oeuvre en compétition : https://short-edition.com/fr/oeuvre/nouvelles/entre-justice-et-vengeance