Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. Depuis plus d’un quart d’heure que je suis assise sur ce rocher, les pieds se balançant dans le vide, je me pose cette question. Il fait frais ce soir et les étoiles sont encore plus brillantes que d’habitude. Assise là sur ce même rocher, je les contemple. Les lucioles aussi sont de sortie. Elles clignotent tout autour de moi comme pour me tenir compagnie. Je lève la tête pour mieux contempler ce magnifique spectacle. C’est tellement beau que je m’imagine un instant dans l’espace. Je lève une main pour les attraper. J’ai de la chance ce soir : une vient se poser sur mon index. Je souris et lui souffle dessus. Elle s’envole, me laissant seule avec mes idées noires. Le vent vient me coller un baiser tout sec sur la joue. Je frisonne et m’enserre encore plus dans mon pull en maille beige. Dans mes oreilles, la même chanson joue en boucle depuis maintenant deux mois. Je trouve ça triste, d’écouter la même chanson en boucle pendant si longtemps. Il fût un temps où j’aurai trouvé cela complètement ridicule. Mais aujourd’hui, c’est la seule chose qui m’apaise. Mis à part toi. T’écrire, te parler.
Tout a commencé il y a tout juste deux mois, au moment où j’ai commencé à écouter cette chanson. Notre chanson. Je ne me rappelle plus pourquoi ni depuis quand je broyais du noir. Et ma note en mathématiques n’avait pas fait grand-chose pour améliorer mon état. J’étais triste et ne savais même pas pourquoi. Je ne saurai te le dire, mais cette attitude me fit l’effet d’un mauvais présage. Je pouvais le sentir dans chaque parcelle de mon corps, jusqu’à dans mes os.
Aujourd’hui encore, sous ce ciel particulièrement beau et entourée de ces lucioles, je me sens vide. Et j’ai peur. Peur de tout. De l’échec, de la perte, de l’abandon, de toi. La seule chose qui me reste, c’est la solitude. Et cette chanson qui passe en boucle dans mes oreilles. Et il y a toi aussi. Mais ça, je n’en suis pas encore certaine.
Quand je déprime comme maintenant, je me pose toujours les mêmes questions : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ou elle ? Pourquoi les poules ne volent-elles pas aussi hauts que les oiseaux? ». Sans jamais obtenir de réponse concrète. On me dit qu’à mon âge je devrais plutôt penser à ce que je porterai le lendemain et à m’acheter des tampons. A croire que nous ne pensons qu’à ça. Que nous ne nous posons pas de questions existentielles. Que nous ne remettons jamais nos vies et nos choix en questions. Ce genre de remarque accroit mes idées noires.
Et je me bats tous les jours contre ses idées. Un esprit sain dans un corps sain, dis-tu ? Dans mon cas ce serait plutôt un esprit tourmenté dans un corps sain. Quoi que... il arrivait des moments où je me demandais si mon corps n’était pas tout aussi tourmenté que mon esprit. Dans ces moments, je pouvais sentir à quel point j’étais mal. Chassez le naturel, il revient au galop. Maman m’a toujours appris que les mauvaises habitudes avaient la vie dure. Je n’ai jamais compris cette expression. J’aime à dire que les mauvaises habitudes sont le parfait exemple du boomerang. Elles s’en vont lorsque tout va bien et rappliquent aussitôt qu’elles rencontrent une contrainte. L’effet boomerang !
En regardant le ciel étoilé, je le trouve beau. Je vois à quel point le monde peut-être beau. Puis je me rappelle de ces moments joyeux. Ceux qui te donnent le sourire quoi qu’il arrive. Pour preuve, j’arrive à sourire en y pensant. A rire même. Ça me met du baume au cœur. Et là, je reçois une révélation. Le point commun entre tous ces moments, c’est moi. Moi et mon état mental. Dans tous ces souvenirs, je suis joyeuse et mets mes soucis de côté en pensant que tout ira pour le mieux. Dans ces souvenirs, je me convaincs que le monde m’appartient et que je peux faire ce que je veux et devenir ce que je veux, si je le veux vraiment et y mets tout mon cœur. Que j’y plonge corps et âme. Et enfin, j’arrive à me poser les questions fondamentales : « Quand, plutôt qu’aujourd’hui ? Qui, si ce n’est moi ? Pourquoi pas ? Et si ? ». Maintenant, je sais ce qui me reste à faire. Et je ne le ferai pas pour ma mère. Pas même pour toi. Mais pour moi. Car avant de t’accepter toi, je dois m’accepter moi. Avant de t’aimer toi, je dois m’aimer moi. Tout comme dans la chanson, je ne veux plus être jeune et triste un jour de plus. Et je te remercie de m’avoir écouté, de m’avoir lu.
Tout a commencé il y a tout juste deux mois, au moment où j’ai commencé à écouter cette chanson. Notre chanson. Je ne me rappelle plus pourquoi ni depuis quand je broyais du noir. Et ma note en mathématiques n’avait pas fait grand-chose pour améliorer mon état. J’étais triste et ne savais même pas pourquoi. Je ne saurai te le dire, mais cette attitude me fit l’effet d’un mauvais présage. Je pouvais le sentir dans chaque parcelle de mon corps, jusqu’à dans mes os.
Aujourd’hui encore, sous ce ciel particulièrement beau et entourée de ces lucioles, je me sens vide. Et j’ai peur. Peur de tout. De l’échec, de la perte, de l’abandon, de toi. La seule chose qui me reste, c’est la solitude. Et cette chanson qui passe en boucle dans mes oreilles. Et il y a toi aussi. Mais ça, je n’en suis pas encore certaine.
Quand je déprime comme maintenant, je me pose toujours les mêmes questions : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? Pourquoi pas lui ou elle ? Pourquoi les poules ne volent-elles pas aussi hauts que les oiseaux? ». Sans jamais obtenir de réponse concrète. On me dit qu’à mon âge je devrais plutôt penser à ce que je porterai le lendemain et à m’acheter des tampons. A croire que nous ne pensons qu’à ça. Que nous ne nous posons pas de questions existentielles. Que nous ne remettons jamais nos vies et nos choix en questions. Ce genre de remarque accroit mes idées noires.
Et je me bats tous les jours contre ses idées. Un esprit sain dans un corps sain, dis-tu ? Dans mon cas ce serait plutôt un esprit tourmenté dans un corps sain. Quoi que... il arrivait des moments où je me demandais si mon corps n’était pas tout aussi tourmenté que mon esprit. Dans ces moments, je pouvais sentir à quel point j’étais mal. Chassez le naturel, il revient au galop. Maman m’a toujours appris que les mauvaises habitudes avaient la vie dure. Je n’ai jamais compris cette expression. J’aime à dire que les mauvaises habitudes sont le parfait exemple du boomerang. Elles s’en vont lorsque tout va bien et rappliquent aussitôt qu’elles rencontrent une contrainte. L’effet boomerang !
En regardant le ciel étoilé, je le trouve beau. Je vois à quel point le monde peut-être beau. Puis je me rappelle de ces moments joyeux. Ceux qui te donnent le sourire quoi qu’il arrive. Pour preuve, j’arrive à sourire en y pensant. A rire même. Ça me met du baume au cœur. Et là, je reçois une révélation. Le point commun entre tous ces moments, c’est moi. Moi et mon état mental. Dans tous ces souvenirs, je suis joyeuse et mets mes soucis de côté en pensant que tout ira pour le mieux. Dans ces souvenirs, je me convaincs que le monde m’appartient et que je peux faire ce que je veux et devenir ce que je veux, si je le veux vraiment et y mets tout mon cœur. Que j’y plonge corps et âme. Et enfin, j’arrive à me poser les questions fondamentales : « Quand, plutôt qu’aujourd’hui ? Qui, si ce n’est moi ? Pourquoi pas ? Et si ? ». Maintenant, je sais ce qui me reste à faire. Et je ne le ferai pas pour ma mère. Pas même pour toi. Mais pour moi. Car avant de t’accepter toi, je dois m’accepter moi. Avant de t’aimer toi, je dois m’aimer moi. Tout comme dans la chanson, je ne veux plus être jeune et triste un jour de plus. Et je te remercie de m’avoir écouté, de m’avoir lu.