D'orgeuil,
En simulacre,
Ta lumière immaculée
Masque l'ombre abjecte.
Ta fière mélopée libertaire
Couvre la rumeu... [+]
Harcèlement d'hiver.
il y a
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Harassée par une énième journée de travail, elle s'assoit lourdement sur son lit grinçant. D'un geste las elle ôte ses chaussettes maintes fois rapiécées. Puis elle tombe avec lenteur sur ses oreillers, et, dans ce qui semble être l'effort ultime qu'elle puisse supporter, se glisse sous la couverture. Elle est couchée sur le flanc gauche, face au mur. Elle fixe ce dernier quelques instants, tente de planifier sa journée du lendemain. Mais après plusieurs secondes elle réalise le vide dans lequel est plongé son esprit. Elle est incapable ne serait-ce que de penser. Alors ses paupières tombantes se ferment, scellant pour la nuit deux orifices cerclés de cernes violacées, ses deux yeux mornes qui regardent la tapisserie défraichie sans la voir. Le sommeil salvateur est là, tout près.
Pourtant, elle ne s'endort pas. Un frisson parcourt son échine. Un insidieux pressentiment la tourmente. C'est lui qui est là, tout près, chassant le sommeil. Celui qu'elle craint tant. Secouée d'un second frisson, elle est désormais certaine de sa présence. Gardant les paupières fermement closes, elle réfléchit à toute allure. Il a dû s'introduire par les carreaux brisés de la fenêtre de la cuisine. Ou bien il s'est faufilé par la porte d'entrée, le verrou est cassé. Peu importe. Pour l'instant il n'est pas passé à l'acte, elle a encore l'espoir qu'il s'en aille. Pas cette nuit, non, pas celle-là s'il te plaît. Mais cet espoir est réduit à néant quand elle le sent finalement se glisser entre elle et la couverture. Il lui saisit d'abord le pied. Puis sa désagréable caresse chemine tout le long de son corps. Elle est immobile, statue de marbre dont seuls des tressaillements de crainte rappellent la vie qui l'anime. Il se fait de plus en plus audacieux, s'aventure sous ses vêtements. Elle subit ses morsures, souffre en silence, car crier serait inutile. Elle n'en a de toute façon pas la force. Dans un dernier réflexe de défense elle se recroqueville sur elle-même. Mais imperturbable, le harcèleur ne cesse pas pour autant. Alors, tendue comme un arc, chacun de ses muscles crispés au possible, elle se résigne.
Attendre qu'il s'en aille et laisse sa place au doux Morphée. C'est tout ce qu'elle peut faire.
Octobre. Nous ne sommes qu'en octobre. Elle ne l'attendait définitivement pas si tôt. Et tandis qu'elle sombre enfin dans le sommeil, elle songe aux prochaines nuits où il la visitera sans faute. Ce manège durera jusqu'en mai. Avril avec un peu de chance. Chaque année, elle bénit le soleil printanier de le chasser. Mais chaque hiver il revient s'infiltrer chez elle. Ce satané froid.
Pourtant, elle ne s'endort pas. Un frisson parcourt son échine. Un insidieux pressentiment la tourmente. C'est lui qui est là, tout près, chassant le sommeil. Celui qu'elle craint tant. Secouée d'un second frisson, elle est désormais certaine de sa présence. Gardant les paupières fermement closes, elle réfléchit à toute allure. Il a dû s'introduire par les carreaux brisés de la fenêtre de la cuisine. Ou bien il s'est faufilé par la porte d'entrée, le verrou est cassé. Peu importe. Pour l'instant il n'est pas passé à l'acte, elle a encore l'espoir qu'il s'en aille. Pas cette nuit, non, pas celle-là s'il te plaît. Mais cet espoir est réduit à néant quand elle le sent finalement se glisser entre elle et la couverture. Il lui saisit d'abord le pied. Puis sa désagréable caresse chemine tout le long de son corps. Elle est immobile, statue de marbre dont seuls des tressaillements de crainte rappellent la vie qui l'anime. Il se fait de plus en plus audacieux, s'aventure sous ses vêtements. Elle subit ses morsures, souffre en silence, car crier serait inutile. Elle n'en a de toute façon pas la force. Dans un dernier réflexe de défense elle se recroqueville sur elle-même. Mais imperturbable, le harcèleur ne cesse pas pour autant. Alors, tendue comme un arc, chacun de ses muscles crispés au possible, elle se résigne.
Attendre qu'il s'en aille et laisse sa place au doux Morphée. C'est tout ce qu'elle peut faire.
Octobre. Nous ne sommes qu'en octobre. Elle ne l'attendait définitivement pas si tôt. Et tandis qu'elle sombre enfin dans le sommeil, elle songe aux prochaines nuits où il la visitera sans faute. Ce manège durera jusqu'en mai. Avril avec un peu de chance. Chaque année, elle bénit le soleil printanier de le chasser. Mais chaque hiver il revient s'infiltrer chez elle. Ce satané froid.
si ça te dit, quelques couleurs qui réchauffent... ou qui glacent le sang !( au choix):
http://short-edition.com/oeuvre/strips/ruben-et-le-fantome-des-catacombes au plaisir de te relire bientôt...