Elle a fait couler un bain, très chaud, pour que la buée recouvre les miroirs et que l’atmosphère devienne moite. Elle a allumé des bougies pour adoucir la... [+]
Plus vite.
Dès l’adolescence, j’étais pressé.
J’ai expérimenté les sports les plus extrêmes, j’ai excellé dans les plus dangereux, toujours sur la brèche, toujours perché.
Excité par l’inconnu, par l’infaisable, par l’incroyable, mon sentiment de toute puissance m’a permis de chercher tous les défis, et de les relever.
Shooté à l’adrénaline et au dépassement de soi, j’ai commencé ma vie à vitesse grand V, dans une course effrénée, tellement stimulante, tellement excitante, que rien ne m’incitais à freiner.
J’ai exploré mon corps, testé ses limites, évalué ses possibilités.
Un peu frustré, j’ai continué.
Plus loin.
Mon métier m’a permis d’explorer les contrées les plus lointaines, d’en faire les plus beaux reportages, toujours récompensés.
Ma condition physique m’a permis d’accéder à des endroits rarement visités, ou si peu d’hommes ont mis les pieds.
J’en ai rapporté les plus belles photos, exposées dans le monde entier.
J’ai parcouru la terre entière, eu mes entrées dans les milieux les plus prisés, avec le sentiment, parfois, puis souvent, de m’y ennuyer.
J’ai continué.
Puis je me suis essoufflé. Moins d’envies, moins de projets, moins d’idées.
Mais conditionné, habitué, par peur de perdre mon identité, j’ai continué.
Plus haut.
Ils ont filmé mon ascension à mains nus, élargissant parfois le plan à cette nature sauvage et merveilleuse que je ne regardais même plus, puis revenant à cette silhouette agile, presque animale, comme désincarnée, s’agrippant et évoluant comme une araignée.
Arrivé au sommet, ils ont demandé plus : que je les regarde... ce serait le meilleur cliché.
Habitué, conditionné, j’ai coopéré, je me suis retourné.
Et j’ai lâché.
Bien sûr, ils ont filmé.
La chute, ultime expérience vécue dans ce monde de la forme, de mon plein potentiel physique. Sans excitation et sans appréhension, pensant la fin approcher , je me suis sentis léger.
Puis je me suis réveillé, abîmé, cassé, handicapé, et le véritable voyage a commencé.
Douloureux, parfois désespérant, bien sûr frustrant, dans ce corps disloqué.
Si souvent tenté d’arrêter, je me suis à nouveau dépassé, pour me transcender.
J’ai exploré mon âme et ses infinies possibilités.
J’ai dépassé à nouveau mes limites physiques, pour réapprendre à manger, à me déplacer, et à communiquer, et venir vous raconter.
Je me suis trouvé.
Dès l’adolescence, j’étais pressé.
J’ai expérimenté les sports les plus extrêmes, j’ai excellé dans les plus dangereux, toujours sur la brèche, toujours perché.
Excité par l’inconnu, par l’infaisable, par l’incroyable, mon sentiment de toute puissance m’a permis de chercher tous les défis, et de les relever.
Shooté à l’adrénaline et au dépassement de soi, j’ai commencé ma vie à vitesse grand V, dans une course effrénée, tellement stimulante, tellement excitante, que rien ne m’incitais à freiner.
J’ai exploré mon corps, testé ses limites, évalué ses possibilités.
Un peu frustré, j’ai continué.
Plus loin.
Mon métier m’a permis d’explorer les contrées les plus lointaines, d’en faire les plus beaux reportages, toujours récompensés.
Ma condition physique m’a permis d’accéder à des endroits rarement visités, ou si peu d’hommes ont mis les pieds.
J’en ai rapporté les plus belles photos, exposées dans le monde entier.
J’ai parcouru la terre entière, eu mes entrées dans les milieux les plus prisés, avec le sentiment, parfois, puis souvent, de m’y ennuyer.
J’ai continué.
Puis je me suis essoufflé. Moins d’envies, moins de projets, moins d’idées.
Mais conditionné, habitué, par peur de perdre mon identité, j’ai continué.
Plus haut.
Ils ont filmé mon ascension à mains nus, élargissant parfois le plan à cette nature sauvage et merveilleuse que je ne regardais même plus, puis revenant à cette silhouette agile, presque animale, comme désincarnée, s’agrippant et évoluant comme une araignée.
Arrivé au sommet, ils ont demandé plus : que je les regarde... ce serait le meilleur cliché.
Habitué, conditionné, j’ai coopéré, je me suis retourné.
Et j’ai lâché.
Bien sûr, ils ont filmé.
La chute, ultime expérience vécue dans ce monde de la forme, de mon plein potentiel physique. Sans excitation et sans appréhension, pensant la fin approcher , je me suis sentis léger.
Puis je me suis réveillé, abîmé, cassé, handicapé, et le véritable voyage a commencé.
Douloureux, parfois désespérant, bien sûr frustrant, dans ce corps disloqué.
Si souvent tenté d’arrêter, je me suis à nouveau dépassé, pour me transcender.
J’ai exploré mon âme et ses infinies possibilités.
J’ai dépassé à nouveau mes limites physiques, pour réapprendre à manger, à me déplacer, et à communiquer, et venir vous raconter.
Je me suis trouvé.
Si vous désirez faire un peu de patin à glace, j'ai ce qu'il faut ici : http://short-edition.com/oeuvre/poetik/verglas