Labrador de la mer, le phoque éclaire la banquise de son pelage, gris/blanc. Aussi pathos qu’un chien de traîneau dans l’eau, très vite il entre en scène, espion trublion sa nage est magique tant son corps vampirique aspire sa graisse, et le laisse devenir gracieux pour le plaisir de vos yeux. S’il chasse, il devient un curieux prédateur avide de morue, extrêmement gourmant, sans doute peu gourmet. J’aime cet animal quand il danse sous la glace du Haut-Arctique, ou même ici sur les côtes bretonnes en aquarium, je m’en amuse encore de les voir filer à l’Anglaise au fond de leurs idées. J’aime cette masse qui ruisselle sur l’envers du décor, et qui plonge vers l’inconnu sans peur, leurs pupilles parlent pour eux, gentilles, si tendres, sans aucune trace de méchanceté pour les gardiens de leurs prisons, aucune gêne pour les tueurs des bébés, « les belki » nourrisson assommé par l’homme avant l’âge d’un an. L’humain qui régresse et revient au temps cromagnon où le gourdin préhistorique servait à choisir sa compagne, coup de drague sur la banquise pour la fourrure de ce roi des mers...