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Etoile filante
Il était une fois un petit homme qui vivait là haut , tout là haut dans les nuages. Il avait de grands yeux couleur or, et de jolies rides à leur coin que son ami Temps gravait un peu plus profondes chaque hiver. Personne ne connaissait son nom, mais cela lui importait peu ; car son nom lui appartenait en propre, preuve d’une existence qui lui avait été donnée, il y a de cela plusieurs milliers d’années.
Toutes les nuits il s’asseyait au bord du ponton , les jambes dans le vide, et se penchait en avant pour souffler sur les nuages qui dansaient à ses pieds. Bien conciliante, Brume s’écartait selon son bon vouloir, pour lui permettre de jeter un oeil sur le monde.
C’était bientôt l’heure. Ah les voilà ! Bientôt, trois petites âmes remontèrent jusqu’à lui .
- Bonjour jolies lumières de ce monde, leur dit-il en souriant, les voyant virevolter avec joie autour de lui. Je suis le Faiseur de Rêves. Si vous êtes parvenues jusqu’à moi, c’est que mon amie Vie a voulu vous accorder une dernière joie.
Voyons soyez patientes, chacune son tour! rigola-t-il alors qu’elles se mirent à tournoyer autour de lui. Aujourd’hui, Liberté a décidé de vous octroyer un petit bout d’elle même. Elle vous donne la possibilité de choisir votre prochaine destination.
Alors que la première s’avançait, le vieil homme posa ses yeux sur elle, et lui donna la possibilité de parler.
- Grand-père, j’aimerais pouvoir danser, chanter, voyager , crier, rire. Dis-moi, où dois-je aller?
Très attentif, le vieil homme se permit d’entrevoir la vie passée de sa jolie amie, et y découvrit un enchevêtrement d’images... accident, hôpital, machines respiratoires, années qui défilent. Hochant la tête, il lui sourit , et lui souhaita un bon voyage.
Son ami le Vent serait content de sa nouvelle protégée, et la petite âme sera heureuse. Car c’est le vent qui fait chanter le blé dans les champs, lui qui s’exprime en sifflant dans les arbres, lui qui rugit et tempête sans que rien ni personne ne puisse l’arrêter, lui qui fait danser les flocons de neige en hiver.
Content de son choix, il se tourna vers la deuxième petite lumière, et lui donna aussi le don de parole.
- Bonjour grand père ; moi je veux retourner sur terre, pour protéger, aider ceux que j’aime. Pour ne pas qu’ils soient abandonnés.
Inclinant la tête, le maître des rêves s’appesantit sur ces paroles, et aperçut derrière ces mots des reflets de barreaux, balles qui sifflent, sang, cris assourdissants.
Fermant la porte à ces images , il lui dit :
- Chère enfant, malheureusement seule une vie terrestre est accordée à chaque âme, peu importe la manière dont elle est vécue, peu importe la manière dont elle s’est terminée.
Voyant la jolie petite âme se ternir, il la considéra un instant.
- Cependant, une autre voie peut te convenir. Va t'en rejoindre le souffle d’Espoir. Petite soeur de Vie, cousine de Rêve, elle donne des ailes aux persécutés, prend par la main les malheureux, et tourne leur regard vers l’avenir.
Le vieil homme sourit en la regardant s’éloigner joyeusement. Joie était donnée à ceux qui venaient à lui , car trop peu leur en avait été accordée lors de leurs instants de vie.
Puis vint le tour de la dernière petite étincelle, qui scintillait tout doucement. Toute petite âme remarqua t-il.
- Dis moi , jolie lumière, que veux tu?
- Grand père, je veux être une étoile filante !
Surpris, car jamais encore il n’avait eu une telle demande, il lui dit :
- Enfant, sais-tu que ces étoiles ne brillent qu’un instant? Moi même je ne peux leur donner de vie plus longue.
- Mais je veux être une étoile filante! insista t-elle.
Curieux, il entrouvrit la porte du passé, et y découvrit une petite âme, morte avant même d’avoir vécu, entourée par deux adultes, ses parents sans doute.
- Puis-je te demander pourquoi? s’enquit-il, les yeux suivant la jolie boule.
- Quand les hommes voient une étoile filante, ils font des voeux, des jolis rêves, répondit-elle. Je veux que tout le monde me voit ! Surtout ma maman et mon papa, parce qu’ils sont tout tristes.
- Enfant, as-tu un nom?
- Je ne sais pas, peut-être.
L’homme aux yeux d’or croisa les jambes, et réfléchit longuement. Vie était bien cruelle tout de même... Parti trop tôt pour n’avoir jamais eu une existence prouvée aux yeux de ce monde, n’être qu’un rêve, qu’un espoir pour ceux restés sur terre, il voulait au moins lui donner une joie tangible et durable.
Puis, au bout d’un moment , il releva la tête et regarda la jolie âme sérieusement. Sa décision étant prise, il se releva lentement, son dos craquant sous le poids des millénaires.
- Enfant, que dirais-tu d’exaucer des voeux, que dirais-tu de rendre les jolies âmes heureuses?
- Comme un magicien???
- Comme un magicien oui, répondit-il en souriant .
- Mais.... et l’étoile filante? s’enquit-il, inquiet.
- Je te promets que ta maman et ton papa verront une très grande étoile filante, lui assura-t-il chaleureusement.
Toute guillerette, la jolie âme sautilla joyeusement sur le ponton. Enchanté de sa réaction, le vieil homme leva les yeux au ciel et croisa le regard de son vieil ami Temps. Il sourit.
Quelques instant plus tard, un petit garçon aux cheveux bruns et yeux noirs commença à apparaître sur le ponton, alors qu’une autre silhouette s’évanouissait peu à peu.
Le vieil homme regarda une dernière fois en arrière, vers cet enfant aux yeux devenant progressivement d’or. Puis il se détourna, Temps courant joyeusement à ses côtés, et s’élança, étoile scintillante, heureux et ivre de Liberté.
D’un dernier élan, il parla au petit garçon :
- A toi qui n’a pas eu la chance de vivre, jolie âme, je te donne le nom qu’on a rêvé pour toi, tout comme on m’a donné le mien il y a longtemps. Tu n’as peut-être pas existé aux yeux du monde, mais tu as bel et bien existé dans le coeur de certains.
Fais de beaux Rêves, Mathéo.
Toutes les nuits il s’asseyait au bord du ponton , les jambes dans le vide, et se penchait en avant pour souffler sur les nuages qui dansaient à ses pieds. Bien conciliante, Brume s’écartait selon son bon vouloir, pour lui permettre de jeter un oeil sur le monde.
C’était bientôt l’heure. Ah les voilà ! Bientôt, trois petites âmes remontèrent jusqu’à lui .
- Bonjour jolies lumières de ce monde, leur dit-il en souriant, les voyant virevolter avec joie autour de lui. Je suis le Faiseur de Rêves. Si vous êtes parvenues jusqu’à moi, c’est que mon amie Vie a voulu vous accorder une dernière joie.
Voyons soyez patientes, chacune son tour! rigola-t-il alors qu’elles se mirent à tournoyer autour de lui. Aujourd’hui, Liberté a décidé de vous octroyer un petit bout d’elle même. Elle vous donne la possibilité de choisir votre prochaine destination.
Alors que la première s’avançait, le vieil homme posa ses yeux sur elle, et lui donna la possibilité de parler.
- Grand-père, j’aimerais pouvoir danser, chanter, voyager , crier, rire. Dis-moi, où dois-je aller?
Très attentif, le vieil homme se permit d’entrevoir la vie passée de sa jolie amie, et y découvrit un enchevêtrement d’images... accident, hôpital, machines respiratoires, années qui défilent. Hochant la tête, il lui sourit , et lui souhaita un bon voyage.
Son ami le Vent serait content de sa nouvelle protégée, et la petite âme sera heureuse. Car c’est le vent qui fait chanter le blé dans les champs, lui qui s’exprime en sifflant dans les arbres, lui qui rugit et tempête sans que rien ni personne ne puisse l’arrêter, lui qui fait danser les flocons de neige en hiver.
Content de son choix, il se tourna vers la deuxième petite lumière, et lui donna aussi le don de parole.
- Bonjour grand père ; moi je veux retourner sur terre, pour protéger, aider ceux que j’aime. Pour ne pas qu’ils soient abandonnés.
Inclinant la tête, le maître des rêves s’appesantit sur ces paroles, et aperçut derrière ces mots des reflets de barreaux, balles qui sifflent, sang, cris assourdissants.
Fermant la porte à ces images , il lui dit :
- Chère enfant, malheureusement seule une vie terrestre est accordée à chaque âme, peu importe la manière dont elle est vécue, peu importe la manière dont elle s’est terminée.
Voyant la jolie petite âme se ternir, il la considéra un instant.
- Cependant, une autre voie peut te convenir. Va t'en rejoindre le souffle d’Espoir. Petite soeur de Vie, cousine de Rêve, elle donne des ailes aux persécutés, prend par la main les malheureux, et tourne leur regard vers l’avenir.
Le vieil homme sourit en la regardant s’éloigner joyeusement. Joie était donnée à ceux qui venaient à lui , car trop peu leur en avait été accordée lors de leurs instants de vie.
Puis vint le tour de la dernière petite étincelle, qui scintillait tout doucement. Toute petite âme remarqua t-il.
- Dis moi , jolie lumière, que veux tu?
- Grand père, je veux être une étoile filante !
Surpris, car jamais encore il n’avait eu une telle demande, il lui dit :
- Enfant, sais-tu que ces étoiles ne brillent qu’un instant? Moi même je ne peux leur donner de vie plus longue.
- Mais je veux être une étoile filante! insista t-elle.
Curieux, il entrouvrit la porte du passé, et y découvrit une petite âme, morte avant même d’avoir vécu, entourée par deux adultes, ses parents sans doute.
- Puis-je te demander pourquoi? s’enquit-il, les yeux suivant la jolie boule.
- Quand les hommes voient une étoile filante, ils font des voeux, des jolis rêves, répondit-elle. Je veux que tout le monde me voit ! Surtout ma maman et mon papa, parce qu’ils sont tout tristes.
- Enfant, as-tu un nom?
- Je ne sais pas, peut-être.
L’homme aux yeux d’or croisa les jambes, et réfléchit longuement. Vie était bien cruelle tout de même... Parti trop tôt pour n’avoir jamais eu une existence prouvée aux yeux de ce monde, n’être qu’un rêve, qu’un espoir pour ceux restés sur terre, il voulait au moins lui donner une joie tangible et durable.
Puis, au bout d’un moment , il releva la tête et regarda la jolie âme sérieusement. Sa décision étant prise, il se releva lentement, son dos craquant sous le poids des millénaires.
- Enfant, que dirais-tu d’exaucer des voeux, que dirais-tu de rendre les jolies âmes heureuses?
- Comme un magicien???
- Comme un magicien oui, répondit-il en souriant .
- Mais.... et l’étoile filante? s’enquit-il, inquiet.
- Je te promets que ta maman et ton papa verront une très grande étoile filante, lui assura-t-il chaleureusement.
Toute guillerette, la jolie âme sautilla joyeusement sur le ponton. Enchanté de sa réaction, le vieil homme leva les yeux au ciel et croisa le regard de son vieil ami Temps. Il sourit.
Quelques instant plus tard, un petit garçon aux cheveux bruns et yeux noirs commença à apparaître sur le ponton, alors qu’une autre silhouette s’évanouissait peu à peu.
Le vieil homme regarda une dernière fois en arrière, vers cet enfant aux yeux devenant progressivement d’or. Puis il se détourna, Temps courant joyeusement à ses côtés, et s’élança, étoile scintillante, heureux et ivre de Liberté.
D’un dernier élan, il parla au petit garçon :
- A toi qui n’a pas eu la chance de vivre, jolie âme, je te donne le nom qu’on a rêvé pour toi, tout comme on m’a donné le mien il y a longtemps. Tu n’as peut-être pas existé aux yeux du monde, mais tu as bel et bien existé dans le coeur de certains.
Fais de beaux Rêves, Mathéo.
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Une vieille dame qui rêve inutilement à la paix dans le monde !
Je vous accorde mes voix pour la richesse du fond.
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