Comment te dire qu’à trente ans je ne t’envisage toujours pas, que j’hésite à te remplacer par un animal de compagnie, un husky, un chihuahua, je n’ai pas encore fait mon choix.
Comment... [+]
Elle s'arrête un instant, fixe au loin le phare, puis se tourne à nouveau vers le chemin côtier qui s'étire jusqu'au-dessus du village. « C'est une belle région que vous avez là, mais n'avez vous jamais cependant songé à partir ? » lui demande-t-elle lui souriant. « Ma foi, pour aller où ?» lui répond-il gauchement. « Derrière l'horizon se cachent tant d'aventures ! » réplique-t-elle enthousiaste. « C'est vrai, mais je me suis toujours contenté de mes sorties dans la lande qui elles non plus ne manquent pas d'aventures » relève-t-il balayant l'océan immense et impressionnant. « Certes, j'entends bien, mais jamais l'envie de pousser davantage, ne vous a effleuré ? » insiste-t-elle. Il la regarde et soupire, une bourrasque les bouscule, et s'en va finir sa course près d'un buissons fait de joncs et d'herbes folles. Il comprend qu'il n'aurait pas dû l'emmener ici, si près des falaises, là où l'air se fait frais et où les esprits s'emballent au travers de songes irréalisables. « Non, jamais » répond-il effrontément. « Me voilà bien surprise, car tout ici invite au voyage au long cours, à la rêverie » souligne-t-elle s'avançant vers la pointe de la falaise. « Revenez Adèle ! La nature peut se faire méchante parfois ! » lui lance-t-il tandis que des nuages gris roulent sur l'onde écumeuse. « Venez mon ami ! Approchez ! D'ici la vue est encore plus saisissante ! » crie-t-elle lui faisant signe.
Adolescent, il aimait venir déposer ses peines sur ce chemin de vent et de chahut, son cœur alors se faisait moins lourd et son âme, légère, se noyait derrière l'horizon, D'Arville, n'était plus qu'un point dont seul le clocher raisonnait encore dans son monde imaginaire. Adèle, sans le vouloir, sans le savoir, réveille toutes ces vieilles images, et il sent sous sa peau de quinquagénaire, courir tout ce qu'il avait pu jusqu'à présent dompter. « Regardez, ne serait-ce point le bateau de votre ami Edgard ? » lui signifie-t-elle pointant du doigt un petit voilier rentrant au port. « Peut-être » réagit-il jalousement « Croyez-vous qu'il accepterait de nous emmener dans une de ses escapades ? » continue-t-elle. « Je l'ignore, nous lui demanderons lorsque nous le verrons » fait-il contrarié. « Allons le voir demain ! J'aime me promener dans D'Arville au petit matin, ses ruelles sont si pleines de surprises ! » s'exclame-t-elle exaltée à l'idée de voir le soleil se lever sur le petit port de pêche. « Est-ce bien raisonnable ? » s'enquiert-il espérant calmer ses ardeurs. « Mais absolument, l'air marin est bon pour les poumons, et puis, je passerai mon bras sous le vôtre, nous serons alors un couple, n'est-ce pas ce que vous souhaitez ? » lui expose-t-elle tenant son chapeau fermement, de peur que celui-ci ne s'envole. « Edgard n'est pas un homme facile vous savez » lui confesse-t-il désireux de la décourager. Mais elle se moque de la goujaterie d'Edgard, il le voit bien, son visage radieux, le lui prouve sans détour.
Belle oiseau que cette jeune femme ! Prise dans ses filets parce qu'il lui faut, son désir d'être père le lui réclamant. « Le chemin ne vous plaît-il plus ? Nos promenades en solitaires vous ennuieraient-elles ? » la taquine-t-il connaissant par avance la réponse. « Vous savez bien que non Louis » lui déclare-t-elle aussitôt. « Bien, je verrai ce que je peux faire » lâche-t-il lui caressant gentiment la joue, le vent les chahutant davantage. Edgard et son bateau, Edgard et ses histoires de pêches le long de la côte, ne manqueront pas, il en est certain, de la séduire et de le rendre, lui, le terrien, bien pâle et bien triste. Mais Adèle, souffle frais survenu dans sa vie par hasard et devenu si indispensable, mérite que son orgueil soit écorché.
Soudain, le chapeau de paille et de rubans d'Adèle, enlevé par un sournois coup de vent, s'élance vers le ciel, tournoie moqueusement au-dessus d'eux puis commence une folle course par-delà la lande. « Laissez Adèle, je m'en occupe ! » déclare-t-il se mettant à chasser le chapeau qui semble vouloir se poser près d'un parapet couvert de mousse et de bruyère. « Je l'ai ! » s'écrie-t-il comme un gamin. « Vous êtes incroyable Louis ! » le remercie-t-elle récupérant l'objet tant convoité. « Que ne ferais-je pour vous ma douce Adèle, » lui confie-t-il maladroitement.
Adolescent, il aimait venir déposer ses peines sur ce chemin de vent et de chahut, son cœur alors se faisait moins lourd et son âme, légère, se noyait derrière l'horizon, D'Arville, n'était plus qu'un point dont seul le clocher raisonnait encore dans son monde imaginaire. Adèle, sans le vouloir, sans le savoir, réveille toutes ces vieilles images, et il sent sous sa peau de quinquagénaire, courir tout ce qu'il avait pu jusqu'à présent dompter. « Regardez, ne serait-ce point le bateau de votre ami Edgard ? » lui signifie-t-elle pointant du doigt un petit voilier rentrant au port. « Peut-être » réagit-il jalousement « Croyez-vous qu'il accepterait de nous emmener dans une de ses escapades ? » continue-t-elle. « Je l'ignore, nous lui demanderons lorsque nous le verrons » fait-il contrarié. « Allons le voir demain ! J'aime me promener dans D'Arville au petit matin, ses ruelles sont si pleines de surprises ! » s'exclame-t-elle exaltée à l'idée de voir le soleil se lever sur le petit port de pêche. « Est-ce bien raisonnable ? » s'enquiert-il espérant calmer ses ardeurs. « Mais absolument, l'air marin est bon pour les poumons, et puis, je passerai mon bras sous le vôtre, nous serons alors un couple, n'est-ce pas ce que vous souhaitez ? » lui expose-t-elle tenant son chapeau fermement, de peur que celui-ci ne s'envole. « Edgard n'est pas un homme facile vous savez » lui confesse-t-il désireux de la décourager. Mais elle se moque de la goujaterie d'Edgard, il le voit bien, son visage radieux, le lui prouve sans détour.
Belle oiseau que cette jeune femme ! Prise dans ses filets parce qu'il lui faut, son désir d'être père le lui réclamant. « Le chemin ne vous plaît-il plus ? Nos promenades en solitaires vous ennuieraient-elles ? » la taquine-t-il connaissant par avance la réponse. « Vous savez bien que non Louis » lui déclare-t-elle aussitôt. « Bien, je verrai ce que je peux faire » lâche-t-il lui caressant gentiment la joue, le vent les chahutant davantage. Edgard et son bateau, Edgard et ses histoires de pêches le long de la côte, ne manqueront pas, il en est certain, de la séduire et de le rendre, lui, le terrien, bien pâle et bien triste. Mais Adèle, souffle frais survenu dans sa vie par hasard et devenu si indispensable, mérite que son orgueil soit écorché.
Soudain, le chapeau de paille et de rubans d'Adèle, enlevé par un sournois coup de vent, s'élance vers le ciel, tournoie moqueusement au-dessus d'eux puis commence une folle course par-delà la lande. « Laissez Adèle, je m'en occupe ! » déclare-t-il se mettant à chasser le chapeau qui semble vouloir se poser près d'un parapet couvert de mousse et de bruyère. « Je l'ai ! » s'écrie-t-il comme un gamin. « Vous êtes incroyable Louis ! » le remercie-t-elle récupérant l'objet tant convoité. « Que ne ferais-je pour vous ma douce Adèle, » lui confie-t-il maladroitement.
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