20 juillet 2013. J’ai pris la photo comme on vole un bonbon. Sans réfléchir. Dans l’urgence. Le sommet enneigé m’a sauté au visage alors que, les bras serrés autour de ton corps... [+]
6H58 : Réveil en sursaut. Matin maudit. Il doit y avoir une force supérieure, la nuit, qui s'amuse à monter le son de la radio. J'ai encore failli trouer le plafond.
7H02 : Un peu plus et j'oubliais de remplir le flacon du laboratoire de mon petit pipi fumant. Pouah. Dire qu'il y a des biologistes qui passent leurs journées à analyser urines et selles... imaginez si l'on rassemblait les prélèvements de la terre entière... y'aurait de quoi faire une arme atomique.
7H25 : je devise devant mon bol de café sur le potentiel de ma géniale invention qui pourrait constituer une alternative au nucléaire.
7H26 : je suis le Nicolas Hulot des excréments recyclés. LOL
7H45 : J'ai déposé le Graal au labo. J'ai pas l'air comme ça, mais si je m'obstine à faire le zouave avec mon humour scatologique à deux balles – que je compense par une lucidité qui ne peut que m'honorer – c'est parce que j'ai une sainte horreur des analyses médicales, d'autant que la lecture des résultats est toujours un grand moment de solitude, quelque part entre l'apprentissage du maori des hauts plateaux et le déchiffrage de la pierre de Rosette.
8H35 : j'ai une analyse de marché urgente à rendre à mon boss. Sauf que je pense à mes analyses. Test d'urines. Urée. Déchets azotés. Altération rénale.
9H05 : je suis foutu.
10H10 : je me prépare à l'éventualité d'une ablation du rein.
12H15 : je décide de manger léger. On n'est jamais trop prudent. Une salade composée avec une compote de pommes. Frugal mais excellent.
15H30 : ça y est, on y est. J'ai fait un malaise. Ça m'apprendra à vouloir aller me chercher un café. Pas bon pour le cœur, le café. Je me suis levé et pouf, écran noir sur mon clavier blanc, que j'ai emporté dans ma chute fatale.
16H00 : fausse alerte. Simple hypoglycémie. La prochaine fois, je prendrai le steak tartare. Avec des profiterolles. Nappés de chantilly.
17H02 : il ne faut pas que j'oublie de prendre du pain à la boulangerie.
17H03 : il faut aussi que je pense à aller chercher le livre commandé chez mon libraire.
17H05 : tiens, c'est vrai, ça fait longtemps que je suis pas passé chez le traiteur... les pieds paquets du condamné... avec un bon Côtes-du-rhône... ce soir, je me fais plaisir.
17H45 : j'avoue, j'ai cherché des prétextes pour repousser l'heure fatidique d'aller récupéré les résultats de mes analyses.
18H00 : je les ai. Ils sont là. Posés sur la table. J'ai les jambes en coton. J'ai eu mal au bide toute la journée, et j'ai beau me raisonner, il y a cette petite douleur dans le dos, en bas à droite, qui ne passe pas. C'est pas grand chose, mais c'est bien là, en bas du rein.
18H10 : J'ai éteint tous mes écrans. 150. J'ai tout explosé. 150 likes. En une seule journée. 150 pouces bleus, émojis inquiets, tristes ou surpris. 150. Et des tonnes de messages. Je crois que j'ai bien dosé humour et pathos.
Se raconter, ça sauve une vie du désespoir.
Il me reste plus qu'à trouver une affection bénigne pour conclure mon post.
7H02 : Un peu plus et j'oubliais de remplir le flacon du laboratoire de mon petit pipi fumant. Pouah. Dire qu'il y a des biologistes qui passent leurs journées à analyser urines et selles... imaginez si l'on rassemblait les prélèvements de la terre entière... y'aurait de quoi faire une arme atomique.
7H25 : je devise devant mon bol de café sur le potentiel de ma géniale invention qui pourrait constituer une alternative au nucléaire.
7H26 : je suis le Nicolas Hulot des excréments recyclés. LOL
7H45 : J'ai déposé le Graal au labo. J'ai pas l'air comme ça, mais si je m'obstine à faire le zouave avec mon humour scatologique à deux balles – que je compense par une lucidité qui ne peut que m'honorer – c'est parce que j'ai une sainte horreur des analyses médicales, d'autant que la lecture des résultats est toujours un grand moment de solitude, quelque part entre l'apprentissage du maori des hauts plateaux et le déchiffrage de la pierre de Rosette.
8H35 : j'ai une analyse de marché urgente à rendre à mon boss. Sauf que je pense à mes analyses. Test d'urines. Urée. Déchets azotés. Altération rénale.
9H05 : je suis foutu.
10H10 : je me prépare à l'éventualité d'une ablation du rein.
12H15 : je décide de manger léger. On n'est jamais trop prudent. Une salade composée avec une compote de pommes. Frugal mais excellent.
15H30 : ça y est, on y est. J'ai fait un malaise. Ça m'apprendra à vouloir aller me chercher un café. Pas bon pour le cœur, le café. Je me suis levé et pouf, écran noir sur mon clavier blanc, que j'ai emporté dans ma chute fatale.
16H00 : fausse alerte. Simple hypoglycémie. La prochaine fois, je prendrai le steak tartare. Avec des profiterolles. Nappés de chantilly.
17H02 : il ne faut pas que j'oublie de prendre du pain à la boulangerie.
17H03 : il faut aussi que je pense à aller chercher le livre commandé chez mon libraire.
17H05 : tiens, c'est vrai, ça fait longtemps que je suis pas passé chez le traiteur... les pieds paquets du condamné... avec un bon Côtes-du-rhône... ce soir, je me fais plaisir.
17H45 : j'avoue, j'ai cherché des prétextes pour repousser l'heure fatidique d'aller récupéré les résultats de mes analyses.
18H00 : je les ai. Ils sont là. Posés sur la table. J'ai les jambes en coton. J'ai eu mal au bide toute la journée, et j'ai beau me raisonner, il y a cette petite douleur dans le dos, en bas à droite, qui ne passe pas. C'est pas grand chose, mais c'est bien là, en bas du rein.
18H10 : J'ai éteint tous mes écrans. 150. J'ai tout explosé. 150 likes. En une seule journée. 150 pouces bleus, émojis inquiets, tristes ou surpris. 150. Et des tonnes de messages. Je crois que j'ai bien dosé humour et pathos.
Se raconter, ça sauve une vie du désespoir.
Il me reste plus qu'à trouver une affection bénigne pour conclure mon post.