Échappée Belle

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux." Pensais-je à peine consciente. J'avais le corps engourdi. Il semble que je sors d'un très long sommeil. je n'ai pas les idées claires. Bon sang! Où est-ce que je suis? Je tentais de bouger mais rien n'y fit. J'étais enfermée dans une caisse. Prise de panique je commençais à crier, je suffoquais et tapais contre les parois de la caisse. J'étais en manque d'air. Tout ceci me fiche la trouille. Je priais pour que ça soit un cauchemar et qu'il finisse enfin.
Quelques instants après, je sentais des pas venir vers moi. La voix grave d'un homme me parvient.
- Ouvre moi ce cercueil ! Dit l'homme d'une voix totalement autoritaire.
Quoi ? Cercueil ? J'étais complètement abasourdie. La caisse s'ouvrit soudainement.
Je reprenais ma respiration. Mes bourreaux se dévoilèrent enfin à moi. Ils étaient quatre. Je les observais tour à tour. Trois grands costauds avec un visage de marbre et un plus jeune. Le jeune homme ressemblait trait pour trait à l'un d'eux, sauf qu'il avait un air innocent et un visage impassible, on aurait dit son fils.
- Mais qu'est-ce que.... je fais là ?
Qu'est-ce qui se passe? Réussissais-je à articuler, la voix hésitante, tremblante et surtout totalement surprise.
- Eh bien! Ma petite tu es là pour une raison bien précise. Tu es la clé de notre succès et l'agneau du sacrifice; grâce à toi l'accès à la puissance absolue nous sera garanti à moi et à mon fils. Nous avons besoin de ton joli petit cœur pour réussir notre entreprise. Ne t'inquiètes pas tu ne sentira rien du tout dit celui qui avait ordonné l'ouverture de la caisse sur un ton sarcastique et sans état d'âme.
J'étais choquée, je tremblais de peur et ne pouvais croire à ce qu'il venait de dire. Mais comment est-ce que je me suis retrouvée dans ce pétrin? Ah ! Tout me revient maintenant.
C'était un soir, tandis que je rentrais à la maison tard dans la nuit. Des hommes m'attaquèrent et m'immobilisèrent. J'étais impuissante face à eux. Je reçus une injection puis ce fut le trou noir. Je me réveillait dans ce cercueil, dans cette salle étrange. Tout s'est passé si vite.
Je jetais un regard circulaire à la pièce. Elle était assez grande et vide, il y avait une lampe au milieu en haut du plafond et comme seul et unique meuble le cercueil dans lequel j'étais.
L'homme à la voix grave parla encore, c'est sans doute le chef- s'adressant à deux de ses émissaires.
- Allez voir le sorcier et aidez le à préparer le nécessaire pour le rituel ! Il sera bientôt la pleine lune, l'heure propice pour accomplir le sacrifice. Je vous rejoins tout de suite pour vérifier si tout est prêt. Ils quittèrent la pièce.
S'adressant encore à moi, il dit : fais tes dernières prières ! Il tourna les talons et sortit de la salle me laissant seule avec celui qui semblait être son fils.
Alors c'est bien vrai. Ils allaient me sacrifier pour leur intérêt. C'est une secte. Ces hommes sont le mal incarné. J'étais leur cible et Ils étaient prêt à tout pour arriver à leur fins. C'en est fini de moi ! Je pleurais silencieusement. Devrais-je me résigner ?
Je me rendis compte que dans la vie, tout peut basculer d'un moment à un autre. J'avais une vie, des rêves et des espoirs qui venaient d'être réduits à néant. Pourquoi moi ?
Je priais désespérément Dieu de me sortir de ce bourbier.
-Seigneur s'il vous plaît sauvez moi je ne veux pas encore mourir.
Le jeune homme qui était resté me fixa, d'un regard empreint de pitié et de tristesse, semblait rongé par la culpabilité. Il s'approcha de plus près et se baissa pour détacher mes pieds et mes mains.
-Mais que fais-tu ? Lui dis-je apeurée.
- Va t'en ! Je te libère. Dit-t’ il soudainement.
- Quoi ! Dis-je étonnée.
Sors d'ici avant qu'il ne soit trop tard pour toi ! Je ne me le faisait pas répéter encore une fois. Je me levais sur le champs et me tenais face à cet homme, lui jetant un dernier regard, un regard témoignant ma gratitude.
-Prends la porte et diriges toi vers le long couloir qui se trouve à gauche. C'est là que se trouve la sortie. Enfuis toi le plus loin possible, me dit-il.
Je saisis ma chance sans me soucier de ce qu'il adviendra de lui. Je courais aussi vite que mes forces me le permettaient, à en perdre haleine. Je courais telle une forcenée, sans regarder derrière, prête à sortir de ce dédale. Je courais vers la liberté.