Des chuchotements. Des chuchotements empressés, parfois discrets, brefs ou en anglais, mais c’était bien des chuchotements qui accompagnèrent Franck tout au long de sa journée de rentrée.
La... [+]
Descendus du ciel
il y a
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Finaliste
Jury
Jury

Personne ne saurait dire exactement quand ça avait commencé. Il y a deux heures ? Deux jours ? Ça s'est d'abord manifesté par un frémissement très doux, un imperceptible remuement de la couche d'air. Mais ça n'était pas du vent. Ça s'est transformé ensuite – mais à partir de quand ? – en une sorte de long tremblement qui a fait vibrer les vitres, la vaisselle du buffet et les lames du parquet. On a alors distingué un lointain bourdonnement, assez semblable à celui produit par un vol de moustiques. Mais ça ne pouvait pas être des moustiques, ni même des mouches ou des abeilles. C'était un son beaucoup plus grave, bien plus rauque, qui paraissait monter des profondeurs de la Terre, mais qui venait en réalitéde l'horizon, du lointain horizon.
Alors, le masque de la peur s'est abattu sur nos visages, comme une bête volante et noire, car nous savions qu'il ne s'agissait pas non plus d'avions et qu'il n'existait aucun abri capable de nous soustraire à l'atteinte de ces choses. Nous sentions qu'il n'y avait rien à faire et nous restions là, cloués sur place, muets, nus, paralysés.
Le bruit enflait, il évoquait à présent des rotors d'hélicoptères, mais tellement plus sourds, plus formidables. Des points apparurent dans le ciel blême, par grappes, par milliers, une nuée indénombrable. Combien de temps cela dura-t-il ? Les points devinrent des taches, des taches nacrées, qui dégringolaient du ciel comme un orage d'argent...
Et maintenant, ils passent au-dessus de nous en ronflant. Ils emplissent le ciel de leurs légions, pareils à des avions vivants. Leurs corps étincellent comme de longs fuselages, leurs yeux balaient le ciel comme des lasers, des éclairs d'or ! Ils passent, criant vers la terre un chant sublime et effrayant, incurvant lentement leur trajectoire vers le sol, vers nous ! Ils amorcent un dernier virage, frôlent nos clochers et nos tours de verre, se posent... Ce sont Eux : les Anges !
Alors, le masque de la peur s'est abattu sur nos visages, comme une bête volante et noire, car nous savions qu'il ne s'agissait pas non plus d'avions et qu'il n'existait aucun abri capable de nous soustraire à l'atteinte de ces choses. Nous sentions qu'il n'y avait rien à faire et nous restions là, cloués sur place, muets, nus, paralysés.
Le bruit enflait, il évoquait à présent des rotors d'hélicoptères, mais tellement plus sourds, plus formidables. Des points apparurent dans le ciel blême, par grappes, par milliers, une nuée indénombrable. Combien de temps cela dura-t-il ? Les points devinrent des taches, des taches nacrées, qui dégringolaient du ciel comme un orage d'argent...
Et maintenant, ils passent au-dessus de nous en ronflant. Ils emplissent le ciel de leurs légions, pareils à des avions vivants. Leurs corps étincellent comme de longs fuselages, leurs yeux balaient le ciel comme des lasers, des éclairs d'or ! Ils passent, criant vers la terre un chant sublime et effrayant, incurvant lentement leur trajectoire vers le sol, vers nous ! Ils amorcent un dernier virage, frôlent nos clochers et nos tours de verre, se posent... Ce sont Eux : les Anges !
Très bel écrit. Bravo !
D'habitude ils sont silencieux, discrets, légers...
serait-ce une nouvelle génération?
En Harley Davidson, et de cuir vêtus, ils arrivent!!!
Mathieu Stellaire