Dafina sur les traces de fénélon

I. Jeunesse Tristesse

« Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre ».
C'était un lundi, j'ai appris que mes parents veulent que je me marie avec quelqu'un. Je suis encore à l'école, j'aimerais prendre une yole et partir loin. Depuis ce jour, ma mère est très stricte avec moi. Moi Dafina, sa grande fille qu'elle a toujours protégée, me voici toujours en conflit avec elle. Je suis la plus grande des enfants, j'ai deux petits frères et une petite sœur. Ils sont tristes de voir toutes ces violences à la maison, nos relations se sont dégradées. Il y a toujours un vacarme insupportable dans la maison que ce soit entre moi et mes parents ou mes parents entre eux.
Maman si tu savais l'amour que j'ai pour toi. Cet amour me brise et me reconstruit.
Je ne peux pas accepter ça, je veux vivre, je veux découvrir tout ce qui vit. Des fois la seule solution qui s'ouvre à moi c'est la mort mais je sais que le suicide est mal vu et c'est ce regard à l'égard de cette action qui m'empêche de le faire, mais plus je réfléchis plus je me dis que le suicide est un renoncement à la vie et moi je ne veux pas mourir je veux arrêter de souffrir. Cette culpabilité fut ma sauveuse, mon ange gardien. C'est un cri du cœur silencieux mais qui me hante et me tourmente.
J'ai presque envie de pleurer, je suis à bout, ça compresse mon cœur, je mets trop d'efforts à me torturer l'esprit. J'ai l'impression de ressentir du sang dans mon cœur, ma gorge et aussi mon cerveau. J'ai encore mal au cœur, j'ai zéro énergie mais j'essaye.
J'aurais aimé pouvoir en parler à quelqu'un mais je me dis que c'est normal, il ne faut pas parler de sa vie privée aux autres. Et même si je pouvais parler qui m'écouterait, il se passe certainement la même chose ailleurs. Ce monde est rempli de gens tristes et me voici nouvelle membre, moi jeune déprimée portée par l'anxiété qui est devenue ma nouvelle mère. Peut-être qu'elle a toujours été là à m'attendre comme une mère qui attend son enfant devant le portail de l'école. Mère anxiété si tu pouvais me laisser orpheline je ne chercherais pas à savoir qui tu es ni à être ta copine.

II . Éducation Fénélon
J'ai toujours été bonne élève mais c'est dernier temps je ne me sentais pas trop à l'aise à assister et participer aux cours mais j'y allais quand même car j'ai un semestre à valider. Ce matin en cours la professeure nous a fait analyser un traité de Fénélon. J'adore ce cours, les femmes dans l'histoire est une des matières pour laquelle j'ai beaucoup d'intérêts. J'ai toujours de très bonnes notes avec cette professeure. Dans le texte il y a une opposition avec le monde intérieur qui est celui des foyers qui est voué aux femmes et le monde extérieur qui est destiné aux hommes. Cette opposition spatiale nous montre un préjugé ancré dans la société qui est celui de l'homme aventurier et la femme cloitré chez elle comme une princesse de conte de fée. Ce que j'étais en train d'étudier faisait résonance avec tout ce qui me traversait. Ce traité par son ambivalence arrive à créer plusieurs sentiments à l'égard de sujet sociétal. L'éducation des filles est importante pour le bien public d'après lui, elles occupent un rôle important car ce sont elles qui coordonnent leurs foyers, elles orientent le dynamisme du foyer .. « N'ont-elles pas des devoirs à remplir [...] ? Ne sont-ce pas les femmes qui ruinent ou qui soutiennent les maisons, qui règlent tout le détail des choses domestiques, et qui, par conséquent, décident de ce qui touche de plus près à tout le genre humain ? Par là, elles ont la principale part aux bonnes ou aux mauvaises mœurs de presque tout le monde. ». Les qualités n'ont pas de genre, l'être humain qu'il soit masculin ou féminin a les mêmes habiletés. Il vaut mieux éduquer les filles car elles sont aptes à faire et créer une harmonie dans ce chaos patriarcal. L'éducation permet de briser le cycle traditionnel de l'exclusion qui les confine au foyer et qui les met à l'écart. En faisant remettre en question le rôle des femmes dans la société, Fénelon a atteint son objectif. Il a irrité les lecteurs en leur montrant le statut inégal des deux sexes dans la société, et a condamné le manque d'éducation des femmes, même si c'est le fondement de la société dans son ensemble. C'est en soulignant toutes leurs qualités que Fénelon a prouvé l'importance de les éduquer pour qu'ils puissent devenir une société avec un niveau d'éducation élevé. J'ai trouvé ce cours tellement intéressant, c'est comme si je vivais de nouveau. Était-ce un signe de Dieu en tout cas pour moi ça l'était je dois être forte .

III . Réaction Action

Une fois rentré à la maison, je fus surprise de voir qu'il n'y avait pas ma mère mais elle arriva juste après moi. Ma mère vint me voir et elle pleura .
« Je suis désolée Dafina... »
Je l'a coupa et lui dit :
« Maman. Je suis différente, je suis habitée par un désir de savoir, par une volonté de chercher du sens, par un besoin de parler pour la simple raison qui est celle de vivre. »
J'ai compris que ma mère était tout aussi confuse et ne sachant pas quoi faire, elle obéissait tout simplement à mon père. Mon père qui l'a frappé, mon père qui l'a battu. Mon père que je ne voyais que très rarement, occupé à s'intéresser à savoir la vie des autres sans jamais savoir la vie de sa famille. Cet homme qui veut m'arranger un mariage alors qu'il est incapable de s'occuper et de chérir le sien. Dans la soirée , moi, mes petits frères et sœurs en compagnie de ma mère sortirent du foyer familial et partirent. Cela fait maintenant trois ans que je n'ai plus revu mon père, ma mère le quitta peut-être après avoir lu le traité de Fénélon en tout cas pour ma part Fénélon est un théologien que je respecte car son traité m'a bouleversé. Maintenant je sais que c'est dans mon sang d'aider, dans ma tête sans cesse je me dis « tu as été sauvé un jour tu sauveras ».