Un astre de feu
fuit dans l'immensité bleue
nu et solitaire
Prenez un scenario bien huilé qui sera le texte à faire vivre.
Saisissez une caméra (troublante expérience de se voir devenir cet autre), devenez comédien à la chrysalide encore fraîche.
Surtout n’oubliez pas de vous munir d’un stylo pour noircir les lignes, souligner et coder les puits profonds de l’interprète, percer les vides et comprendre les silences.
Première lecture "à l’italienne" c'est-à-dire prenant le train, à grande vitesse, sans émotion aucune, le manuscrit en main, l’oreille affutée et cherchant les clefs.
Ouvrez les bras à cet inconnu, la main tendue à la rencontre se soi-même.
Ajoutez un complice-aidant qui aiguillera, fera éclore, remodèlera la boule d’argile toujours humide et multiforme, fuselant les possibles.
A défaut d’acolyte, placez-vous devant un miroir ou filmez-vous.
La métamorphose sur l’écran: quelle étrange et déstabilisante expérience!
Ensuite, pratiquez des expérimentations : mots en bouche, tonalités variantes, feignant tour à tour l’irritation acide, la colère électrique, la compassion appuyée.
Quelques conseils :
Se détourner de toute exagération et lecture caricaturale car le jeu d’acteur diffère de l’emphase théâtrale rigoureusement calibrée.
Le naturel et l’aisance seront les fruits mûrs de ce fastidieux labeur.
Les répliques seront décortiquées, coupées finement, mixées si nécessaire puis de nouveau assemblées, les sens en fusion, l’essence insufflée dans chacun des mots.
Enfin, faire mouvoir son corps, tirer les ficelles de ce pantin de bois, occuper l’espace, rendre bavard chacun de ses gestes, le regard plein d’intensité, prouvant qu’un hôte vous habite.
L’incarner, le faire naître de sa propre chair, devenir double.
En fin de séance, vous serez sans aucun doute épuisé par cette ascension vers l’altérité. Le manteau du nouveau né sur le dos et l’œil du phénix éclairé, vous direz d’une voix haute et forte :
« - On a lu le film, on a reçu ses non-dits et ses silences, on a bu ses paroles, ivres de sens. Poussant le rideau noir, on a vu le mystère des coulisses, on s’est ému de cette toile savamment tissée, de ce scenario jusqu’à nous envoyé.
On a donné vie à ce personnage naissant, déployant son premier bruissement d’ailes de papillon délivré de sa nymphe. »
Saisissez une caméra (troublante expérience de se voir devenir cet autre), devenez comédien à la chrysalide encore fraîche.
Surtout n’oubliez pas de vous munir d’un stylo pour noircir les lignes, souligner et coder les puits profonds de l’interprète, percer les vides et comprendre les silences.
Première lecture "à l’italienne" c'est-à-dire prenant le train, à grande vitesse, sans émotion aucune, le manuscrit en main, l’oreille affutée et cherchant les clefs.
Ouvrez les bras à cet inconnu, la main tendue à la rencontre se soi-même.
Ajoutez un complice-aidant qui aiguillera, fera éclore, remodèlera la boule d’argile toujours humide et multiforme, fuselant les possibles.
A défaut d’acolyte, placez-vous devant un miroir ou filmez-vous.
La métamorphose sur l’écran: quelle étrange et déstabilisante expérience!
Ensuite, pratiquez des expérimentations : mots en bouche, tonalités variantes, feignant tour à tour l’irritation acide, la colère électrique, la compassion appuyée.
Quelques conseils :
Se détourner de toute exagération et lecture caricaturale car le jeu d’acteur diffère de l’emphase théâtrale rigoureusement calibrée.
Le naturel et l’aisance seront les fruits mûrs de ce fastidieux labeur.
Les répliques seront décortiquées, coupées finement, mixées si nécessaire puis de nouveau assemblées, les sens en fusion, l’essence insufflée dans chacun des mots.
Enfin, faire mouvoir son corps, tirer les ficelles de ce pantin de bois, occuper l’espace, rendre bavard chacun de ses gestes, le regard plein d’intensité, prouvant qu’un hôte vous habite.
L’incarner, le faire naître de sa propre chair, devenir double.
En fin de séance, vous serez sans aucun doute épuisé par cette ascension vers l’altérité. Le manteau du nouveau né sur le dos et l’œil du phénix éclairé, vous direz d’une voix haute et forte :
« - On a lu le film, on a reçu ses non-dits et ses silences, on a bu ses paroles, ivres de sens. Poussant le rideau noir, on a vu le mystère des coulisses, on s’est ému de cette toile savamment tissée, de ce scenario jusqu’à nous envoyé.
On a donné vie à ce personnage naissant, déployant son premier bruissement d’ailes de papillon délivré de sa nymphe. »
Les conseils sont avisés et l’écriture est sublime.
Merci pour ce délicieux voyage.