L’ombre d’une rencontre sur des murs interdits.
Les mots se vident la porte à peine close
Le feu s’éteint sous ton... [+]
Le bruit du moteur se fige.J’ouvre la porte et découvre un coffre la gueule grande ouverte. A l’intérieur un sapin tué fièrement par mon père. J’aime ce bûcheron d'occasion mais pas ce qu’il a fait, comme lorsque plus tard, un matin, il partira tel un Marco Polo s'acheter des cigarettes. Loin, très loin, encore plus loin que la carte du monde écrasée dans mon livre d’école; tellement loin qu’il aura dû se perdre sur le chemin. Il ne reviendra pas. J’ai pas avalé ce voyage sans retour mais j’ai continué à l’aimer lui l’imaginant explorateur sur tous les continents perdus.
Il passe le pas de la porte avec son cercueil de Noël. Dans son embrasure j’aimerais lui dire ce que ça me fait à l’intérieur, comment ça me scie, me transforme en sciure, mais je mets un doigt sur ma bouche pour la fermer. Je vois un arbre mort; lui m’a coupé du bonheur en bois à partager sous des aiguilles desséchées. J’enterre la hache sous le paillasson. Il comprendra plus tard que je voulais la forêt toute entière et ma main dans la sienne.
Il a compris. Il se promène avec moi depuis où il est.
Âme mon père...
Il passe le pas de la porte avec son cercueil de Noël. Dans son embrasure j’aimerais lui dire ce que ça me fait à l’intérieur, comment ça me scie, me transforme en sciure, mais je mets un doigt sur ma bouche pour la fermer. Je vois un arbre mort; lui m’a coupé du bonheur en bois à partager sous des aiguilles desséchées. J’enterre la hache sous le paillasson. Il comprendra plus tard que je voulais la forêt toute entière et ma main dans la sienne.
Il a compris. Il se promène avec moi depuis où il est.
Âme mon père...