Ce qui me reste de la déception

« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. »
Je cherche le souffle mais ma respiration diminue, je reviens à moi je vois des lumières j'ai l'impression que mon corps m'abandonne.
La douleur s’intensifie je sens autour de moi des mouvements comme si on me transportait. Et puis plus rien je me retrouve immobile j'ai l'impression qu'un scalpel me dissèque la poitrine. A la place de l'euthanasie, je sens une odeur : du formol ou de l'anesthésie ?

Quelques jours plus tard, me réveillant sur un lit, en face de moi se trouve un médecin. Dans son rapport j'apprends que mon obsession pour la déception a causé dans mes poumons une tumeur. Ce qui a provoqué ce mal respiratoire. Mais que le pire est passé à présent l'opération s’est bien déroulé. Et il a ajouté :
- Une personne surgissant de nulle part s’est portée candidate, et elle a été soumise à une ablation des poumons. A présent il y'a une partie d'elle qui respire en vous. Elle a insisté qu'après l'opération d'être votre voisine de lit et de l'autre côté du rideau elle est encore endormie.
Il a notifié à une infirmière de me remettre une enveloppe.
- Mais n'était-il pas trop tôt pour recevoir une ordonnance ?
Ai-je demandé au médecin. Puis il m'a répondu :
- c'est votre voisine qui l'a rédigé, soyez sans craintes, car ses jours ne sont pas comptés. Mais à cause de sa fragilité contrairement à vous elle mettra du temps à s’en remettre.
Ainsi conclut-il et avec son staff, ils poursuivirent leur visite. Je voulais me lever pour voir net si ce n'était pas un bluff, et si le médecin ne me comptait pas des salades ! Mais j'étais trop faible le lit semblait me retenir. Restant là immobile si proche de l’ennui, mes mains s’empressèrent de découvrir le contenu de cette enveloppe :
- Hey !!! Quand tu liras ceci je serai trop près, dans mes Prières, tous ceux dont j'ai demandé leur compagnie pour la vie se séparent de moi. Comme si ça ne suffit pas aujourd'hui la vie te pousse à partir aussi. Vois-tu vivre est devenu si difficile que les gens ont trouvé mieux de se quitter pour si peu, attachent beaucoup plus de prix au profit ou au bénéfice plutôt qu'à la personne elle-même. Des gestes rare à trouver, pas parce qu’ils ont disparu tout simplement parce qu’on trouve mieux de les retenir dans le cœur. On trouve mieux de partir ou de fuir plutôt que de rester et de se dire simplement ce qu'on ressent, ouvrir son âme et exposer ses frayeurs, parler de ces peurs qui pourraient causer la séparation. Aujourd’hui le silence parle plus et on s’endurcit. On se cache des choses aussi et on accepte de laisser les autres se noyer dans leurs erreurs. Je croyais que j'étais fautive en essayant d'attendrir, mais les pensées sont parfois trop loin, l'âme devient inaccessible, et le cœur se voile pour ne pas s’émouvoir, voir, il reste insensible expressément ! Parce qu’on le souhaite, ou parce que l'égo nous séduit. Mourir semble si facile, du coup les gens sont devenu des accessoires qu'on peut changer à n'importe quel moment, qu'on peut quitter à la moindre petite bavure, et qu'on peut briser quand la colère nous le chante. A tous les coups c'est l'absence de l'amour qui porte le chapeau, et personne ne voit en fait que c'est l'âme qui est en peine, il est pris en otage par le chagrin En fait tu es envahi par le syndrome des barrières, des frontières, en fait ce dont tu souffres vraiment c'est des limitations. Ce sont les limitations qui empêchent les yeux de voir les maux de l'âme. Ce sont aussi ces limitations qui nous voilent les yeux sur les fissures du cœur. Ce sont aussi ces limitations qui te rappellent à chaque fois que tu ne vas jamais y arriver, c'est toujours elles qui poussent les gens à s'éloigner.
C'est elles qui amènent des individus à accepter les règles du faux semblant. C'est elles qui poussent les gens à sourire sur les photos pourtant au fond il y'a une grande tristesse. C’est elles qui poussent des personnes à être ami dans les réseaux sociaux tandis qu’elles se saluent à peine voir même s’ignorent et s’évitent dans la vraie vie. Ce sont ces limitations qui changent les données du cœur en y mettant un abcès de douleur. Ce sont ces limitations qui repoussent les sentiments et instaurent les remords et les ressentiments. Tu veux partir, tu fais bien. Mais tu n'iras pas seul. Tu n'affronteras pas ces limitations tout seul. Tu es un humain et tu as droit aux erreurs ; mais je t'aiderai à ne plus trop t'appuyer dessus. Je serai là face aux épreuves de la vie, je lutterai à tes cotés dans ces épreuves de la vie. Je t'encouragerai dans ces épreuves de la vie. Tu voulais fuir, je fuirai à tes côtés, tu voulais t'éloigner ? Je m'éloignerai à tes côtés. Je t'apprendrai à t'accepter et accepter les autres ; je t'apprendrai à aimer, je t'apprendrai à t'aimer Alors n'ai pas peur de saisir ma main. N'ai pas peur que je sois à tes côtés, car je ne vais jamais te quitter. Et même si tu m'as fuis, moi je te suivrai et ce pour la vie.
Oh ! Au même moment des infirmières au pas alerte surgirent et se précipitèrent vers le lit de ma voisine. A ce qu'il parait, elle convulsait. Non plutôt elle agonisait. La tendresse était en train de me lâcher, mon corps aussi. Et tout bascula lorsque le médecin demanda qu'on note l'heure de décès. En fait il se faisait trop tard. La tendresse venait de partir... J’étais comme étourdis....
- Tendresse tendresse, à peine la volonté de saisir ta main vint m'envahir que te voici partie ?
Me suis-je questionner dans mes pensées. L’abattement ne tarda pas à surgir en fait elle s’empara de moi sans hésiter. Il y’a quelques instants je la lisais, dans cette lettre qu’elle avait rédigée pour moi et en une fraction de seconde... elle est passée des sentiments vers le côté obscure des ombres. A vrai dire je l'aimais mieux qu'avant et je n'ai pas eu peur de le ressentir. Mais à quoi cela devait servir à présent? Mes sentiments reprenaient le dessus et je me rendais compte, que dans mon cœur des barrières tombaient, celle que le temps dresse évidemment. J'apercevais l'amour il n'était pas là mais je le ressentais. Les émotions se bousculaient dans ma tête. Mais je ne pouvais faire grand-chose. Sous le coup de leur pression, les larmes pour m'apaiser se mirent à couler. Je manquais de souffle à nouveau, je mourais en moi sans le vouloir.
- De l'air !
Criais-je. Les infirmières s’écartèrent pour que je puisse respirer. Le drap qui la couvrait je voulu le saisir et le presser contre moi pour sentir son parfum une dernière fois. Je voulais la tirer de là et l'obliger à se lever. A bout de souffle je criais :
- Tendresse lève-toi, rejoins moi comme tu me l'as promis. Sois à mes côtés dans ce parcours de la vie, tiens ma main.
- Mais je suis là je ne t'ai jamais quitté...
Se fit entendre de nulle part une voix, et à l’écouter, mon cœur s’apaisa. Je sentis une chaleur au niveau de ma main comme si on la saisissait. Je me retournais, et derrière moi se trouvait la tendresse. Et elle me dit :
Je sais ce que tu éprouves et comment tu te sens, je compatis face au poids de cette charge que tu portes désormais. Et je veux que tu saches que, quoi qu'il t'arrive de ressentir, quoi qu'il t'arrive d'exprimer, il y'aura plus de tendresse que ce bout de déception que tu portes je te le garanti. Je t'apprendrai à espérer, je te préparerai suffisamment à être prêt quand l'amour viendra à nouveau vers toi. Tu n'auras plus honte de ta simplicité, tu en feras plutôt une grande richesse. Et ton cœur saura battre, au rythme de la tendresse, Au rythme de l'amour.
A ces mots j’avais l’impression de renaitre, comme si la vie me proposait un nouveau départ. La douleur et la fatigue, même le regret m’avaient quitté. Je soupirai par soulagement. L’atmosphère fut envahie par de l’air, cet air qui émanait de mes poumons lorsque je soupirais. Je perçu en quelques sortes du souffle qui se répandait, et la vie qui me pénétrait. Je recommençais à nouveau ce processus, pour ressentir : Ce qui me reste de la déception...