L’ombre d’une rencontre sur des murs interdits.
Les mots se vident la porte à peine close
Le feu s’éteint sous ton... [+]
Un crépuscule assis au rebord du sommeil avec ce goût âcre dans la bouche des nuits sans rêve. Pluie d’été mélangée aux premiers frémissements d’automne, désert d’asphalte. Pas une âme jusque ce talon aiguille planté dans ma poitrine. Son regard effleure le mien. Teint d’opaline, traits coupés à la serpe; l’enfance n’est pourtant qu’à quelques rues. Un rimmel corbeau et des lèvres à brûler même l’enfer. Au croisement de nos corps je sens le parfum enivrant des draps froissés. Je ne connais rien d’elle mais au fond de ma cave une maîtresse jalouse m’enferre sans l’ombre d’un préliminaire. J’envie à en crever cet homme dont elle garde encore des mots d’amour sur la peau. Je veux disparaître, renaître en caresse pour découvrir ses paysages, redessiner ses frontières. J’hurle à l’intérieur, je lui jette au visage ce désir conquérant venu de partout, mais rien ne sort. Bouche cousue de fil mutique. Déjà ailleurs, elle me traverse sans se retourner. Je m’adosse au premier mur porteur. Il restera froid, dur à ma douleur. Les regrets sont lourds, des éponges tombées dans l’eau du caniveau. L’éternité passe. Le jour finit par me rejoindre sans bruit. Je relève la tête.
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