A bout de souffle

Lire, Voilà ce que j'aime faire. Écrire, Voilà ce que je sais faire.Sourire à la vie, au bonheur, aux nouveautés, aux belles personnes, J'aime ce monde où c'est moi qui décide du déroulement ... [+]

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. Il était une fois...puis une seconde fois, encore une seconde fois et peut-être la dernière fois!
Je me rappelle de ce matin encore et encore et même comment oublier?Je fus réveiller abruptement vers 05h du matin par mon père qui m’intime l’ordre de prendre ma douche chose que je fis sans broncher, je sortis et ma mère entra indécise et m’habilla d’une tenue traditionnelle bleu et m’enduit le corps avec du beurre de karité, son visage était fade et triste. Elle m’embrassa en me chuchotant d’être sage et qu’elle m’aimait puis disparut, je ne comprenais rien, mon papa vint me saisir la main avec une grosse valise qu’il coltinait avec grande peine. On prit la route avec sa voiture en parcourant des kilomètres et des kilomètres, à un moment je me disais que l’on allait sortir du pays.On arriva dans un village vers le crépuscule, nous entrâmes dans une demeure précaire dont les portes étaient faites de pailles.Je vis des enfants, des « TALIBES » en train de traîner dans tous les coins de la maison avec des haillons. Après une trentaine de minutes d’entretien avec un vieux barbu mon papa me prit à part.
- fiston, je t’aime beaucoup, il faut déjà que tu saches cela.Ta mère et moi peinions à te donner l’éducation qu’il faut car il y a d’autres obligations qui nous attendent.Tu seras ici à partir d’aujourd’hui, nous viendrons te voir souvent ne t’inquiète pas.Tu auras un nouveau papa qui s’occupera bien de toi.
 une nouvelle vie!

- levez-vous, levez-vous scanda notre grand maître
Je battais mes paupières qui demeuraient toujours lourdes de sommeil, il devait normalement faire vers les 4h du matin, mais cela n’avait l’air de déranger que moi manifestement, les autres camarades sautillaient comme des ressorts et partaient prendre leur tablette en bois pour commencer l’apprentissage.Moi, je prenais tout mon temps pour me départir de la natte ou nous nous couchions.
Ici c’était loin d’être la belle vie, tu n’avais pas le choix du lieu où tu devais dormir, ni même la nourriture...Oups, il y avait bien nuance, nous à notre titre de TALIBES, avions le choix de sélectionner le menu que l’on désirait manger comme si on était dans un restaurant sauf peut-être que la bouffe nous était servi dans nos sébiles respectifs.Quoiqu’il en fut, nous détenions une diversité de plat.Je pouvais me préparer à diviser mon bol à minimum quatre parties: une partie Yassa, Thiebou dieune, Mafé et Soupe Kandia
Le soir, on rentre et chacun rejoignit son maître. Oui, le grand maître avait ses fils qui avaient pris les rênes de l’enseignement.Le nôtre, il s’appelait AL Hassan, un gars méchant avec les autres mais super gentil avec moi, je ne supportais pas du tout comment il maltraitait ces pauvres bambins. Il suffisait juste que leurs langues se fourchassent pour les martyriser sans répit.Mais je pouvais me donner l’honneur de faire des erreurs à n’importe quel moment.J’étais peinard et il me disait juste de prendre mon temps et de reprendre avec un sourire pourvu de mystère.Un jour j’avais pris mon courage à deux mains pour lui demander pourquoi toute cette attention particulière, il me fit savoir biaiser que j’étais un ange qu’il fallait en prendre soin.Moi un ange? Rigolais-je! Il était bizarre et je n’appréciais pas du tout cette injustice
AL Hassan m’appela vers 21h, au moment où tout le monde devait dormir.J'arrivais et il m’annonçait qu’il m’octroyait le privilège de dormir dans sa case.Je trouvais l’idée chouette et sans me faire prier, j’entrai dans sa case, bien propre et aménagée.Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas couché sur un lit moelleux mais quand même le sien ne faisait pas poids par rapport au mien de chez moi. On se coucha et je me mis à lui raconter toute ma vie avec passion, mes camarades de classes et les bêtises que je faisais.Il n’arrêtait d’en rire et à peine avoir fermer les yeux, je sentis des attouchements et des mains qui jalonnaient sur ma petite culotte.Je sursauta comme un ressort.On me saisit la main de force, je crus être dans un cauchemar, je voulu crier mais je fus pris par strangulation, j’étouffais, ma bouche fut saisie par sa main et à une fraction de seconde je me retrouvais dénudé.Il ne pouvais y exister une pire nuit aussi torride aussi infernal aussi longue que celle que j’avais vécu à cette soirée.Je saignais lamentablement et je me rappelais bien avoir perdu mon souffle pendant que je me débattais infructueusement.Mes efforts restèrent vain par cette étreinte dont il me tenait, il restait costaud, ses mains se solidifièrent autour de mes fesses. L’une se joignit sur ma bouche quand un cri y déboucha.Je pleurais, je n’avais jamais pleuré de ma vie, mais ce soir là je pleurais comme un bébé. Je lui suppliais de me lâcher mais sa respiration retissante et frénétique noyait ma voix qui devenait inaudible.Son gland tapait fort entre mes cuisses. Je refoulais un cri de cœur poignarde, il émit de va et vient en gémissant, le mal atteignît son paroxysme, je finis par m’évanouir.A mon fort intérieur, je me demandais: suis je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux.