On me dit « Debout ! », mais l'avenir est à vivre en même temps que le présent, il n'y a plus d'instants, je... [+]
Je l’attrape par la tranche, ma main épouse sa courbure, doucement, fermement, passionnément, je la soulève et prends le temps d’apprécier ses moindre détails, la douceur de sa surface, les petits creux qui la recouvrent et la dépose délicatement sur le doux lit de platine.
Sa pochette est tombée, et on peut lire, sous le ciel étoilé gris et bleu, en lettres de couleur nuit: « Vincent ».
J’avais volé ce petit chef-d’oeuvre à un ami.
J'ai toujours eu une fascination pour l’authentique. Certains diraient que j’ai des goûts d’un autre âge. Peut-être. Je n’ai simplement pas pu me conformer aux nouveaux standards influencés et transformés par le numérique.
Avant de commencer je songe à la dernière fois, petit plaisir coupable, et le souvenir des percussions sur mon corps m’hérisse les poils de la nuque.
Timidement je pose mon diamant sur le renfoncement du premier sillon, d’un commun accord nous lançons cette belle spirale et lentement commence le doux battement, droite, gauche, droite, gauche, à peine perceptible. Une gémissante harmonie monte des enceintes, au nombre de deux, encore jamais enceintes. Chaque corde pincée me mordille le lobe de l’oreille. La mélodie continue le temps de trois refrains, la tête saute, la musique s’arrête un instant, et reprend le temps de trois mouvements, au rythme des va-et-vient à 45 tours par minute.
La face A est finie, je respire un coup. Mais je veux encore continuer la chorégraphie. Elle me sourit. Une douce voix de hautbois.
« Retourne-moi, c’est meilleur.»
La deuxième partie, si souvent mystérieuse, toujours surprenante, se lance, plus mouvementée. La danse s’emballe, mon déhanché peine à suivre, mais il suit, chaque oscillation est amplifiée d’une douce mélopée, nos souffles s’intensifient au gré des gammes ascendantes, l’onde me monte à la tête, les coeurs lancent des notes soutenues haut perchées.
Trois cris. Deux staccatos, un ritadando.
Et le silence.
Sa pochette est tombée, et on peut lire, sous le ciel étoilé gris et bleu, en lettres de couleur nuit: « Vincent ».
J’avais volé ce petit chef-d’oeuvre à un ami.
J'ai toujours eu une fascination pour l’authentique. Certains diraient que j’ai des goûts d’un autre âge. Peut-être. Je n’ai simplement pas pu me conformer aux nouveaux standards influencés et transformés par le numérique.
Avant de commencer je songe à la dernière fois, petit plaisir coupable, et le souvenir des percussions sur mon corps m’hérisse les poils de la nuque.
Timidement je pose mon diamant sur le renfoncement du premier sillon, d’un commun accord nous lançons cette belle spirale et lentement commence le doux battement, droite, gauche, droite, gauche, à peine perceptible. Une gémissante harmonie monte des enceintes, au nombre de deux, encore jamais enceintes. Chaque corde pincée me mordille le lobe de l’oreille. La mélodie continue le temps de trois refrains, la tête saute, la musique s’arrête un instant, et reprend le temps de trois mouvements, au rythme des va-et-vient à 45 tours par minute.
La face A est finie, je respire un coup. Mais je veux encore continuer la chorégraphie. Elle me sourit. Une douce voix de hautbois.
« Retourne-moi, c’est meilleur.»
La deuxième partie, si souvent mystérieuse, toujours surprenante, se lance, plus mouvementée. La danse s’emballe, mon déhanché peine à suivre, mais il suit, chaque oscillation est amplifiée d’une douce mélopée, nos souffles s’intensifient au gré des gammes ascendantes, l’onde me monte à la tête, les coeurs lancent des notes soutenues haut perchées.
Trois cris. Deux staccatos, un ritadando.
Et le silence.
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