J'aimerais bien glisser sous la peau des gens.

J'aimerais bien sentir leurs muscles, sentir leurs gènes, sentir leur sang battre dans leurs veines.
Entendre les voix de leurs tréfonds, qui les critiquent, qui les malmènent, qui les amènent finalement à rechercher les défauts des gens.

Tout ces efforts pour se sentir plus beau. Plus fort. Et ce sans remord.

Qui est à l'abri de ces râles palpitants ? Gandhi, Bouddha, Jésus l'élégant?
Comment sortir de ces dédales ? Tourments de l'âme si peu domptables. Si difficiles, trop adaptables.

Les miennes aussi sont dans leur nid. Ou devrais-je dire dans leur taudis. Indélogeables, indécrottables, jour après jour je les défie. Pour qu'elles délaissent cette sale ivresse, pour qu'elles renversent cette sale détresse. Et je les traque, les remballe, les étale.

Un jour, peut-être, ou même un soir, quand elles n'auront plus même espoir, elles s'en iront, elles se barreront, se retrouveront seules dans le noir.
Et en liberté retrouvée, en enfance revigorée, je m'en irai en brume dorée redécouvrir les sentiers égarés.